vendredi 1 avril 2011

Côte d'Ivoire -Les USA appellent Gbagbo à partir, le mettent en garde contre des violences

(Le Nouvel Observateur 01/04/2011)

Les Etats-Unis ont fait pression jeudi pour obtenir de Laurent Gbagbo qu'il lâche la barre, prévenant le président ivoirien sortant qu'il devrait rendre des comptes en cas de violences à Abidjan où il semble acculé par les forces de son adversaire Alassane Ouattara.
"S'il y a des violences importantes à Abidjan et que Gbagbo ne quitte pas le pouvoir, lui et ses proches, y compris sa femme Simone Gbagbo, devront être tenus responsables des actions qu'ils n'auront pas empêchées", a déclaré Johnnie Carson, sous-secrétaire d'Etat chargé de l'Afrique.
Interrogé sur le fait de savoir si des poursuites internationales étaient de toute façon envisagées contre M. Gbagbo, M. Carson a répondu par l'affirmative."Mais il a vraiment une chance", a-t-il aussitôt ajouté, précisant que "cette chance est en train de passer".
Le Premier ministre désigné par M. Ouattara, Guillaume Soro, avait en fin de journée affirmé à l'AFP que M. Gbagbo avait "jusqu'à 19H00 (locales et GMT) pour démissionner", sinon "on viendra, hélas, le chercher là où il est".
De son côté, interrogé par l'AFP sur la possibilité de voir les Etats-Unis proposer à M. Gbagbo une porte de sortie, comme des responsables américains l'ont évoqué depuis le début de la crise fin 2010, le porte-parole de la Maison Blanche, Jay Carney, a répondu "attendre de voir si Laurent Gbagbo parle".
Selon M. Carney, "nous espérons que (M. Gbagbo) agira dans le meilleur intérêt des Ivoiriens en évitant la guerre, en démissionnant et en respectant les résultats de l'élection" présidentielle de fin novembre.
Alors qu'aux portes d'Abidjan, les forces du président internationalement reconnu Alassane Ouattara faisaient vaciller le régime en place, M. Carson a aussi appelé "les deux camps" à "montrer de la retenue et à faire de la protection des civils leur principale priorité".
M. Gbagbo restait silencieux jeudi, au quatrième jour d'une offensive éclair de son rival, et alors que selon l'ONU, la plupart des forces armées entourant le président sortant l'ont abandonné.
A Washington, M. Carson a lui aussi estimé que l'avancée rapide des forces d'Alassane Ouattara était un signe de la débandade dans le camp Gbagbo, qui aurait "commencé à se désintégrer".
Depuis la présidentielle ivoirienne, dont M. Ouattara est sorti vainqueur selon l'ONU et a été reconnu président légitime du pays par Washington, les Etats-Unis ont exercé une forte pression, diplomatique et économique, contre le régime de M. Gbagbo pour obtenir son départ.
Encore mardi, le président Barack Obama avait accusé M. Gbagbo de se servir de "voyous" pour se maintenir indûment au pouvoir.
"Dans cette situation, nous utilisons tout une gamme de ressources politiques en essayant d'isoler ce type, avec l'aide de pays africains et de voisins (de la Côte d'Ivoire) pour l'encourager à partir, pour lui faire subir de la pression", avait ajouté M. Obama.

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