5 avril 2011
Des tirs à l'arme lourde sont entendus aux abords du palais présidentiel, cible, hier de frappes de l'ONU et de la France. Un peu plus de deux semaines après son intervention en Libye, la France s'est donc engagée militairement hier, en ouvrant le feu en Côted'Ivoire. Un second front pour la France dont deux ressortissants ont été enlevés, a-t-on appris cette nuit. 12.000 Français résident dans ce pays et sont invités à se regouper au plus vite.
7H52. Des tirs à l'arme lourde entendus dans Abidjan
Les tirs sont entendus depuis le quartier du Plateau (centre), où se situe le palais présidentiel. Au moins un hélicoptère survole ce quartier, sans qu'il soit possible d'idientifier à quelle force il appartient.
2H27. Barack Obama presse Laurent Gbagbo de se retirer
M. Obama a réitéré l'appel déjà lancé par les Etats-Unis au cours d'une conversation téléphonique qu'il a eue avec son homologue gabonais Ali Bongo Ondimba.
2H14. 2 Français, un Béninois et un Malaisien enlevés à Abidjan
Les 4 otages ont été enlevés à l'hôtel Novotel d'Abidjan par des "éléments armés" dans un quartier contrôlé par le président sortant Laurent Gbagbo. Les Français enlevés sont le directeur de l'hôtel, Stéphane Frantz di Rippel, originaire de Saint-Malo (35), formé au lycée hotelier de Dinard (35) et qui co-dirigea peu après le Novotel de Rennes, ainsi que le président du conseil d'administration du groupe agro-industriel ivoirien Sifca, Yves Lambelin.
LUNDI 4 AVRIL
0H00. L'ONU et la France frappent les derniers bastions de Gbagbo à Abidjan
La France s'est engagée militairement hier dans le conflit inter-ivoirien en menant des bombardements aux côtés de l'Onu, à la demande du secrétaire général de Ban Ki-Moon. «Le président de la République a répondu positivement à cette demande et autorisé les forces françaises» de l'opération Licorne «à participer aux opérations conduites par l'Onuci en vue de la protection des civils», a indiqué l'Élysée. Les forces de l'Onu et de la France ont ainsi frappé hier à Abidjan les derniers bastions du président ivoirien sortant Laurent Gbagbo, dont son palais et sa résidence. Plus de quatre mois après le début d'une crise post-électorale qui a dégénéré en quasi-guerre civile, les Nations unies et l'ex-puissance coloniale française ont ciblé quatre sites qu'avaient échoué à prendre ces derniers jours les forces d'Alassane Ouattara, président reconnu par la communauté internationale. «Nous avons lancé l'opération destinée à protéger les populations en mettant hors d'état de nuire les armes lourdes utilisées par les forces spéciales de Laurent Gbagbo contre les populations et contre les Casques bleus de l'Onu», a précisé le porte-parole de l'Onuci, Hamadoun Touré. Quatre hélicoptères de Licorne ont tiré sur le camp de gendarmerie d'Agban, bastion des forces pro-Gbagbo dans le nord de la capitale économique. Des témoins ont aussi rapporté des tirs sur le camp d'Akouédo par des hélicoptères de l'Onu.
Le déploiement militaire français a doublé en quelques jours.
Le déploiement militaire français en Côte d'Ivoire a presque doublé. De 900 hommes, il est passé en début de semaine à environ 1.650 hommes, alors que la France est aussi engagée en Libye sous le drapeau de l'Onu. En Côte d'Ivoire, la force Licorne avait pris dimanche le contrôle de l'aéroport d'Abidjan, suppléant la Mission de l'Onuci que Paris appelait depuis plusieurs semaines à jouer un rôle plus efficace. Cette dernière est composée de quelque 10.000 membres, policiers et militaires.
Les combattants d'Alassane Ouattara passent à l'offensive.
Les combattants d'Alassane Ouattara sont passés à nouveau à l'offensive pour réduire les derniers bastions des troupes de Laurent Gbagbo, hier, avant l'intervention militaire de l'Onu et de la France. Le camp Ouattara avait réclamé durant le week-end une «forte implication de la France» et de l'Onu. «Il y a des accords de défense entre la Côte d'Ivoire et la France, nous pouvons les invoquer», avait ainsi déclaré Ally Coulibaly, son ambassadeur à Paris. Dans la soirée d'hier, on apprenait que Nicolas Sarkozy s'était entretenu avec Alassane Ouattara au téléphone mais aucune précision sur la teneur de l'entretien n'a filtré.
Un conseiller de Gbagbo accuse Licorne d'agir comme «une armée d'occupation».
Depuis Paris, Toussaint Alain, un conseiller de Laurent Gbagbo, accusait Licorne d'agir en Côte d'Ivoire «comme une armée d'occupation en dehors de tout mandat» de l'Onu. Il a dénoncé hier soir les bombardements à Abidjan comme des «actes illégaux» et une «tentative d'assassinat» du président sortant. L'ex-puissance coloniale, qui avait réduit ces dernières années sa présence militaire en Côte d'Ivoire tout en tentant d'y préserver ses intérêts économiques, avait cherché jusqu'à présent à rester à l'écart des combats. Pour justifier sa posture militaire, elle a brandi la nécessité de protéger les ressortissants français et étrangers ainsi que les populations civiles.
Quatre personnes enlevées dont deux Français.
Selon le Quai d'Orsay, quatre personnes, deux Français, un Béninois et un Malaisien, ont été enlevées hier par des «hommes en armes» à l'hôtel Novotel d'Abidjan. Le dernier affrontement armé entre la France et les forces de Laurent Gbagbo remonte à novembre2004, avec un bombardement de l'aviation ivoirienne causant la mort de neuf soldats français à Bouaké. Des heurts entre l'armée française et des manifestants ivoiriens à Abidjan avaient ensuite fait 57 victimes ivoiriennes, précipitant un départ du pays de près de 8.000ressortissants français.
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