mardi 19 février 2013

Laurent Gbagbo devant la Cour pénal international pour crime contre l’humanité

(20 minutes 19/02/2013)
MONDE – L’ancien président de Côte-d’Ivoire est accusé d’avoir organisé un «plan» de viols et de meurtre pour rester au pouvoir à partir de novembre 2010…

Laurent Gbagbo, président de la Côte-d’Ivoire entre 2000 et 2010, a comparu pour la première fois ce mardi après-midi devant la chambre préliminaire de la Cour pénal internationale (CPI). Cette audience a pour but d’examiner si les éléments de preuves rassemblés par l'accusation sont suffisamment solides pour permettre la tenue d'un procès, dans quelques mois.
Cette audience a dû être reportée à deux reprises, pour déterminer l’état de santé de l’ancien président et sa capacité à suivre les débats. Pour s’assurer la présence de Laurent Gbagbo, des horaires aménagés ont été mis en place par la cour, qui se réunira jusqu’à la fin de mois uniquement l’après-midi. «J'espère que ces aménagements permettront à M. Gbagbo d'être présent au cours des audiences», a déclaré la juge Silvia Fernandez de Gurmendi.
L’ex-président ivoirien est soupçonné d’être «co-auteur indirect» de quatre chefs de crimes contre l'humanité, à savoir meurtres, viols, persécutions et autres actes inhumains. Ces actes auraient été commis entre fin 2010 et début 2011, alors qu’il refusait d’admettre sa défaite électorale.
Répression organisée au plus haut niveau
Pendant quatre mois, une violente crise entre les partisans du président sortant et Alassane Ouattara, vainqueur certifié par l’ONU, avait fait près de 3.000 morts.
Pour l'accusation, les attaques commises par des forces pro-Gbagbo entre le 16 décembre 2010 et le 12 avril 2011 «revêtaient un caractère généralisé et systématique». Elles étaient également dirigées «contre des communautés ethniques ou religieuses spécifiques».
«Des centaines d'adversaires civils ont été attaqués, pillés, blessés ou victimes de viols en conséquence de cette politique», affirme l'accusation dans son document de notification des charges. «Les auteurs des crimes étaient armés de kalachnikov et de machettes», indique l'accusation. «Les victimes étaient exécutées ou brûlées vives, sous les yeux d'agents de police qui ne sont pas intervenus».
Laurent Gbagbo et ses avocats pourront présenter dans les jours suivant leur défense.
Des centaines de manifestants demandent la libération de Gbagbo
Entre 300 et 400 personnes ont manifesté devant le bâtiment de la CPI à La Haye pour soutenir Laurent Gbagbo un peu avant le début de l’audience. Portant chapeaux orange, perruques et drapeaux aux couleurs ivoiriennes, ils ont chanté «Libérez le président Gbagbo».

«On veut libérer le président Gbagbo, c'est le peuple qui l'a élu», criaient aussi les partisans de l'ancien président, qui scandaient également «Ouattara, imposteur!».

I.R. avec AFP
Créé le 19/02/2013 à 17h55 -- Mis à jour le 19/02/2013 à 18h05
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