(Xinhuanet 16/06/2010)
YAOUNDE -- Les Etats-Unis annoncent la mise à la disposition du gouvernement camerounais d'un conseiller juridique issu du Département américain de la Justice de la Justice pour aider le Cameroun dans la lutte contre la corruption pour laquelle de nombreuses personnalités au rang desquels d' anciens membres du gouvernement font l'objet de procès en justice.
"Ici au Cameroun, le gouvernement américain continue à prendre des mesures pour lutter contre la corruption (..) Nous avons provisoirement mis à la disposition du Cameroun un conseiller juridique issu du Département de la Justice, qui travaillera avec les autorités camerounaises sur le recouvrement des avoirs volés", a indiqué mardi à Yaoundé l'ambassadeur des Etats-Unis, Janet E. Garvey, lors d'un forum africain sur la lutte contre la corruption.
En mission de trois mois, Tarda Meda apportera précisément son concours au ministère camerounais de la Justice en vue d'examiner les possibilités d'identification et de rapatriement des fonds publics détournés supposés dissimulés, notamment dans des banques aux Etats-Unis, a précisé à la presse Mme Garvey.
"Nous préparons également un court métrage sur les outils dont disposent les Etats-Unis pour combattre la corruption. Ce film sera projeté dans la salle d'attente de notre section consulaire une fois qu'il sera prêt", a annoncé par ailleurs la diplomate amé ricaine à l'ouverture du deuxième atelier régional africain sur la lutte contre la corruption, après celui de juin 2009 à Dar es- Salaam en Tanzanie.
Financé par le Bureau for International Narcotics and Law Enforcement Affairs du Département d'Etat américain, ce séminaire regroupe, outre la délégation américaine, des participants du Cameroun, du Liberia, d'Ouganda, du Rwanda, de Sierra Leone et de Tanzanie pour une réflexion sur la mise en uvre de la Convention des Nations Unies contre la corruption adoptée le 31 octobre 2003.
A en croire le vice-Premier ministre camerounais en charge de la Justice, Amadou Ali, depuis une dizaine d'années, la lutte contre la corruption dans le pays s'est caractérisée par une vingtaine d'affaires en justice "qui ont abouti à l'interpellation d'anciens membres du gouvernement, des députés à l'Assemblée nationale dont l'immunité a été levée, des dirigeants des sociétés et établissements publics et parapublics, des avocats, des huissiers de justice et notaires, ainsi que plusieurs autres personnalités".
"En ce moment, une cinquantaine de dossiers sont suivis à la phase de l'enquête préliminaire, de l'information judiciaire et devant les juridictions de jugement (tribunaux de grande instance, cours d'appel et Cour suprême)", a-t-il poursuivi, faisant allusion à une opération "mains propres" communément appelée "Opé ration Epervier".
Mais, a relevé l'ambassadeur des Etats-Unis, "il ne suffit pas de mettre des personnes corrompues sous mandat de dépôt – elles doivent être jugées et leurs biens doivent être traqués. Il n'y a pas de justice sans procédure judiciaire (..) Point n'est besoin de dire aux Camerounais que le public est très cynique à l'égard de l' Opération Epervier" qui, pour certains, repose sur des motivations politiques".
Elle a appelé à doter la Commission nationale anti-corruption (CONAC) des moyens de sa politique, à appliquer l'article 66 de la Constitution sur la déclaration des biens des agents publics, à ré former les marchés publics et à améliorer la transparence budgé taire. En outre, elle a recommandé d'insuffler une nouvelle dynamique au projet "Changer d'habitudes, s'opposer à la corruption" ou projet "CHOC", qui est appuyé par les bailleurs de fonds, en impliquant la société civile.
Le Cameroun est l'un des pays indexés par l'ONG (organisation non gouvernementale) Transparency International dans son classement des indices de corruption dans le monde. L'atelier de Yaoundé à l'intention des juges, procureurs et enquêteurs des pays participants est une réflexion sur les normes internationales en matière de lutte contre la corruption et de recouvrement d'avoirs volés, les techniques de détection de la corruption dans les socié tés et les entreprises d'Etat, les transferts de fonds puis la dé tection de la corruption dans les services de douane et autres services de collecte de recettes.
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