(L'Avenir Quotidien 07/03/2013)
Selon une radio étrangère captée hier à Kinshasa, la Rd Congo serait prête à signer un accord avec le M23. Cela pourrait se passer le 15 mars à Kampala, mettant ainsi fin aux pourparlers qui ont commencé début décembre dans la capitale ougandaise. Pour le journaliste, la principale mesure de cet accord a un air de déjà vu : ce sera une intégration des rebelles dans l’armée nationale, comme cela avait été le cas en 2009 avec la rébellion du CNDP. Le texte va être proposé très bientôt au facilitateur ougandais.
Mais des sources généralement bien informées basées à Kampala indiquent qu’à l’heure actuelle, il est très prématuré de parler d’un quelconque texte, dans la mesure où les deux délégations ne sont qu’à l’étape des propositions. Dans cette logique, une radio aussi bien réputée ne pouvait pas se contenter de ces propositions et faire croire à une certaine opinion de l’existence d’un texte. Toujours de Kampala, des échos parvenus au journal l’Avenir indiquent que cette information diffusée par cette radio a non seulement provoqué la panique générale, mais a aussi suscité beaucoup d’interrogations dans le chef de deux délégations.
Cette radio étrangère d’ajouter que Kinshasa serait d’accord pour intégrer la troupe M23 dans l’armée nationale, jusqu’au niveau de lieutenant. Pour les officiers au dessus ce serait du cas par cas, certains mutins se verraient plutôt proposer des reconversions dans le civil. Enfin, troisième catégorie, les grands chefs notamment ceux touchés par des sanctions onusiennes. Là encore ce serait du cas par cas, et l’éventualité d’une amnistie avec l’accord du Parlement.
Le M23 n’a pas fait la guerre pour intégrer les FARDC
C’est qui étonne dans ce papier, c’est le fait de constater que l’auteur qui est également à Kampala, oublie que le chef de la délégation du M23 n’avait pas mâché les mots, lorsqu’il a déclaré il y a peu que le M23 n’a pas fait la guerre pour être intégré au sein des FARDC, armée dans laquelle ils ont servi avant leur désertion. De même, le journaliste oublie vite que dans tous les discours officiels de Raymond Tshibanda, chef de la délégation gouvernementale, il a toujours rejeté l’idée d’une intégration de ceux que la communauté internationale qualifie de « criminels ».
C’est aussi le moment de dire, que par rapport à son histoire, la Rd Congo n’est plus disposée à recourir à l’intégration qui a montré beaucoup de limites. Comme tout le monde le sait très bien, par le passé, pour privilégier la paix dans la Région, la Rd Congo était obligée d’intégrer même les traîtres, c’est-à-dire, des militaires, tout en étant au sein des FARDC, travaillaient pour l’ennemi. Ce temps est révolu et ceux qui sont commis des graves violations des droits de l’homme devront répondre de leurs actes.
Pour l’auteur de cet article, Kinshasa fait cette proposition dans la perspective d’une signature en fin de semaine prochaine, vers le 15 mars. Le gouvernement congolais serait prêt à signer avec le général Makenga. Avec l’autre camp, celui du général Bosco Ntaganda, aucun compromis n’est en vue, et là il s’agira de le combattre comme une force négative. Comme le Journal l’Avenir a eu à le dire, la scission actuelle au sein du M23 est une création du Rwanda. Et dans l’entendement des congolais, le M23 reste un et indivisible. Et c’est dans leur ensemble qu’ils sont considérés comme des forces négatives.
Donc, il n’est plus question de dissocier entre les bons et les moins bons. Pour avoir pris des armes contre leur propre pays, pour avoir tué leurs propres concitoyens, ils sont tous considérés comme des criminels que seule la justice peut s’en charger. Dans ces circonstances, on ne peut même pas envisager une quelconque amnistie, d’autant qu’une loi portant amnistie avait déjà été adoptée au profit des militaires du CNDP. Et comme l’un est le prolongement de l’autre, il ne doit que se contenter de cette amnistie et l’on voit mal les députés qui vont renouer incessamment avec le Palais du peuple se livrer à un tel exercice.
Pour terminer, la dépêche souligne que le président Joseph Kabila s’est rendu lui-même à Kampala samedi dernier pour dessiner les contours de cette proposition d’accord. Après cela, il serait question de passer à la fameuse concertation nationale, -dialogue national-, pour répondre aux termes de l’accord d’Addis-Abeba ; lequel exige que la Rdc approfondisse la démocratie et réforme son armée.
Où est-ce qu’il a eu ces révélations ? Mais en lisant l’accord-cadre, l’on peut facilement y lire : « Promouvoir les objectifs de réconciliation nationale, de tolérance, et de démocratisation ». Ceci pour dire que cette information ne doit pas préoccupée les congolais et doit rester comme un simple commentaire d’un journaliste. Car, pour statuer, le médiateur qui n’est autre que Yoweri Museveni, président de l’Ouganda, ne recourra pas à une seule radio pour s’exprimer, mais ça sera une séance officielle avec tous ceux qui sont intéressés de prêt ou de loin.
L’Avenir
© Copyright L'Avenir Quotidien
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire