(Le Monde 22/03/2013) "Une dizaine" de combattants islamistes ont été tués dans la
nuit de mercredi à jeudi à Tombouctou par "les forces françaises et maliennes"
lors d'une tentative d'intrusion de djihadistes dans l'aéroport, a indiqué jeudi
l'état-major des armées. Cette opération avait commencé par l'explosion d'une
voiture piégée, au cours de laquelle un soldat malien a été tué.
Un
"militaire malien a été tué", a confirmé l'armée française à Paris. Deux autres
ont été "très légèrement blessés" par une frappe aérienne française, a précisé
le porte-parole de l'état-major des armées, le colonel Thierry
Burkhard.
Des échanges de tirs ont été entendus dans la nuit de mercredi
à jeudi dans cette ville du nord-ouest du Mali, après une tentative
d'infiltration d'hommes armés. "Une voiture avec des gens armés a tenté de
rentrer par la force à Tombouctou dans la nuit de mercredi à jeudi. Et les
militaires français et maliens ont riposté", a affirmé une source sécuritaire
malienne sur place.
Tombouctou a, comme les autres grandes villes du nord
du Mali, été libérée fin janvier par des troupes françaises et maliennes de
l'emprise des groupes islamistes armés qui contrôlaient la région depuis l'an
dernier.
Depuis lors, la situation y demeurait calme, contrairement à la
région de Gao et surtout au massif des Ifoghas, où se concentrent depuis
plusieurs semaines les combats entre soldats français et tchadiens d'un côté et
éléments djihadistes de l'autre.
"LES VILLES RECONQUISES"
Le
président François Hollande a assuré mercredi que la souveraineté malienne
serait rétablie sous peu. "Dans la dernière phase, où nous sommes, la
quasi-totalité du territoire sera revenue à la souveraineté du Mali dans
quelques jours", a déclaré le président français lors du grand dîner annuel du
Conseil représentatif des institutions juives de France. "Notre intervention a
permis d'obtenir en deux mois des résultats importants : l'offensive des groupes
terroristes a été arrêtée [et] les villes reconquises", a-t-il
souligné.
Un peu plus tôt dans la journée, le premier ministre Jean-Marc
Ayrault avait déclaré devant l'Assemblée nationale que le retrait des troupes
françaises du Mali débuterait "à partir de la fin du mois
d'avril".
PRUDENCE
Moussa Faki Mahamat, le ministre des affaires
étrangères tchadien, estime que "plus de 70 % du travail" est accompli dans le
massif des Ifoghas, près de la frontière algérienne, où soldats français et
tchadiens combattent les islamistes armés. "L'opération conjointe armée
française-armée tchadienne a fait un travail important dans les Ifoghas et est
en train de faire du ratissage [...] mais il ne faut pas aller trop vite en
besogne", a déclaré M. Faki à Paris. "Nous avons un adversaire particulier, sur
un théâtre particulier, et donc il faut être prudent. Je pense qu'on a encore
besoin d'un travail sur l'ensemble du Mali et particulièrement au nord", a-t-il
ajouté, en mentionnant les incidents survenus à Tombouctou.
Alors que le
retrait des troupes françaises devrait commencer fin avril, M. Faki a souhaité
"le déploiement total des autres forces africaines prévues dans le cadre de la
Misma", la mission de stabilisation africaine mandatée par l'ONU, prévue pour se
transformer d'ici l'été en mission de maintien de la paix.
Le Monde.fr avec
AFP
© Copyright Le
Monde
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire