(Le Monde 20/03/2013) Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) affirme avoir exécuté
l'otage Philippe Verdon en représailles à l'intervention française au Mali,
selon l'agence de presse mauritanienne ANI (Agence Nouakchott d'Information),
qui entretient des contacts étroits avec les activistes islamistes. Lors d'un
appel téléphonique un un dénommé "Al-Qairawani", se présentant comme un
porte-parole d'AQMI, aurait précisé que le Français, qualifié d'"espion", avait
été décapité le 10 mars dernier.
Philippe Verdon avait été enlevé dans la
nuit du 24 novembre 2011 à Hombori dans le nord du Mali en même temps que Serge
Lazarevic. Le porte-parole du ministère français des affaires étrangères,
Philippe Lalliot, a déclaré que les services du Quai vérifiaient l'information.
"Nous n'en savons pas plus pour le moment", a-t-il indiqué.
Pascal
Lupart, le président du comité de soutien des deux "géologues" confiait au Monde
le 4 mars craindre que les otages se retrouvent entre les mains de "seconds
couteaux" et soient exécutés. "C'est une angoisse permanente", disait-il, en
référence au risque de représailles pour venger la mort d'un des chefs d'AQMI,
Abou Zeid.
"ON NE NOUS DIT RIEN"
L'armée française est engagée
depuis le 11 janvier dans une opération militaire, en appui à l'armée malienne,
contre les groupes islamistes armés, dont AQMI, qui occupaient le Nord malien
depuis l'an dernier. Les troupes franco-africaines ont rapidement repris les
grandes villes de la zone et les combats se concentrent désormais dans l'extrême
Nord-Est, dans le massif des Ifoghas, entre soldats français et tchadiens d'un
côté, jihadistes de l'autre.
De plus en plus inquiètes, les familles des
otages au Sahel ne cessent de réclamer des informations. "On ne nous dit rien,
côté français on ne dit rien, les jihadistes ne parlent pas non plus,
c'est-à-dire que nous sommes dans un brouillard total et c'est insupportable à
vivre", regrettait ainsi Jean-Pierre Verdon, le père de Philippe Verdon, mardi
sur la radio française RTL.
Selon l'épouse d'un otage français citée par
Le Monde, la présidence française refuse désormais de verser des rançons à des
organisations contre lesquelles elle est "en guerre". Quinze Français, y compris
Philippe Verdon dont le décès reste à confirmer, sont otages dans le monde. Tous
en Afrique.
L'interlocuteur de l'agence ANI s'est refusé à confirmer ou
infirmer la mort, annoncée début mars par Ndjamena, d'un des principaux chefs du
groupe islamiste, l'Algérien Abdelhamid Abou Zeid – mort jugée "probable" par
Paris –, et d'un autre responsable, Mokthar Belmokhtar. "Le président français
(François) Hollande est responsable de la vie des autres otages français",
a-t-il menacé.
Le Monde.fr avec AFP et Reuters | 20.03.2013 à 01h08 • Mis
à jour le 20.03.2013 à 02h18
© Copyright Le
Monde
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire