(Xinhuanet 28/03/2013) DURBAN, 28 mars (Xinhua) -- Une réunion des dirigeants de la
Communauté économique des Etats de l' Afrique centrale (CEEAC), organisation
régionale à laquelle la République centrafricaine (RCA) appartient avec huit
autre pays, aura lieu le 3 avril à N' Djamena au Tchad après le putsch des
rebelles de la Séléka dimanche à Bangui, a annoncé mercredi à Xinhua à Durban le
président de la République du Tchad Idriss Deby Itno.
C' est une annonce
faite au terme d' un mini-sommet consacré à cette crise en marge du 5e sommet
des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) dans la principale
ville de la province sud-africaine du Kwa-Zulu Natal.
"Il y a un échange
que nous avons eu avec le président en exercice de l' Union africaine, la
présidente de la Commission, profitant de la présence de certains chefs d' Etat
de la CEEAC. Nous avons fait le tour de la question. Déjà à ce niveau il y a eu
des positions qui sont déjà prises et qui sont rendues publiques", a déclaré le
leader tchadien évoquant la décision de suspension de la RCA de l' Union
africaine (UA).
Cette prise de pouvoir de l' alliance Séléka qui avait
pris les armes depuis décembre et signé un accord de paix avec le président
François Bozizé le 11 janvier à Libreville au Gabon, a été aussi condamnée par
les Nations Unies, appelant au retour à l' ordre constitutionnel. Comme lors du
coup d' Etat du dirigeant déchu lui-même en mars 2003 contre le président
démocratiquement élu Ange-Félix Patassé.
"Nous sommes tous convenus de
nous retrouver à N' Djamena le 3 avril pour voir comment faire -c' est
ce que nous espérons tous - pour revenir sur les accords de Libreville qui ont
été signés en janvier 2013", a fait en outre savoir Idriss Deby
Itno.
Prenaient part à la réunion de Durban, le Congolais Denis Sassou
Nguesso, médiateur de la crise,
l'Equato-guinéen Teodoro Obiang Nguema
Mbasogo, le Premier ministre éthiopien Hailemariam Dessalegn, président en
exercice de l' UA, la présidente de la Commission de l' UA, Nkosazana
Dlamini-Zuma.
De l' avis du président tchadien, la médiation se poursuit
pour tenter d' obtenir le retour à l' ordre constitutionnel.
"La
médiation reste. Elle reste saisie de la question de la RCA, la CEEAC reste
saisie de la question de la RCA, l' Union africaine reste saisie de la question
de la RCA tant que l' ordre constitutionnel n' est pas revenue".
C' est
un défi difficile à relever dans la mesure où le propre putsch du 15 mars 2003
de François Bozizé, ex-chef d' état-major des Forces armées centrafricaines
(FACA), est un précédent, au même titre que les autres perpétrés par le passé.
Car, la RCA est un pays pauvre d' Afrique centrale qui a toujours été en proie à
des rébellions.
Malgré les divisions observées ces derniers temps dans
ses rangs, la coalition Séléka composée de plusieurs mouvements a réussi à
atteindre son objectif de chasser du pouvoir le président Bozizé, élu en 2007 et
réélu en 2011 lors d' un scrutin qualifié de truqué par l' opposition qui s' est
vu confier le poste de Premier ministre, confié à l' avocat Nicolas Tiangaye,
par les accords de Libreville.
Ces accords conclus dans un délai court de
trois jours sous les auspices des leaders de la CEEAC avaient décidé la mise en
place d' un gouvernement d' union nationale, chargé d' assurer une
transition
d'un an jusqu' à la tenue de nouvelles élections législatives
en 2014.
Après leur prise de pouvoir, les rebelles ont logiquement
désigné leur leader, Michel Am Nondokro Djotodia, comme le nouvel homme fort de
Bangui. Visiblement, ils ne sont pas ébranlés par les sanctions annoncées par l'
Union africaine, une organisation qui a appris s' accommoder de telles
situations. Madagascar en est l' exemple le plus illustratif de l' heure depuis
2008.
Par Raphaël MVOGO
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