(Le Monde 30/03/2013)
Des heurts ont éclaté vendredi 29 mars au Caire et dans la
deuxième ville d'Egypte, Alexandrie, entre opposants et sympathisants du
président islamiste Mohamed Morsi, faisant dix blessés, a indiqué l'agence
officielle Mena.
Les heurts les plus violents ont eu lieu à Alexandrie où
neuf personnes ont été blessées et hospitalisées à la suite d'affrontements dans
le quartier de Sidi Gaber près des bureaux des Frères musulmans, le mouvement
dont le président est issu, a précisé Mena citant un responsable du ministère de
la santé, Khaled al-Khatib. Des forces de sécurité ont fait usage de gaz
lacrymogène pour disperser les protagonistes, selon l'agence, ajoutant
qu'opposants et sympathisants de M. Morsi ont échangé des jets de pierres et des
cocktails Molotov.
30 LOCAUX DES FRÈRES MUSULMANS ATTAQUÉS CES DERNIÈRES
SEMAINES
Au Caire, une personne a été blessée au cours d'une
manifestation de plusieurs centaines de personnes devant la Haute cour de
justice, où les protestataires réclamaient la démission du procureur général
Talaat Abdallah nommé en décembre par M. Morsi. Le 22 novembre, le président
islamiste Mohamed Morsi avait limogé l'ancien procureur général Abdel Meguid
Mahmoud, nommé sous le président déchu Hosni Moubarak, et l'avait remplacé par
M. Abdallah après s'être attribué des pouvoirs exceptionnels par
décret.
Cette décision avait provoqué une fronde au sein du pouvoir
judiciaire qui avait dénoncé une atteinte à son indépendance. Mais mercredi, la
cour d'appel du Caire a ordonné l'annulation du limogeage d'Abdel Meguid Mahmoud
et le retour de ce dernier à son poste.
A Mahalla, une ville du centre du
pays, des manifestants qui n'étaient pas parvenus à pénétrer dans des bureaux du
Parti de la Liberté et de la Justice (PLJ), issu des Frères musulmans, ont mis
le feu à une voiture proche du bâtiment, selon Mena. Plus de 30 locaux des
Frères musulmans ont été attaqués dans le pays au cours des dernières semaines
lors de manifestations contre le président.
Les Frères musulmans et les
salafistes dominaient l'Assemblée élue à l'hiver 2011/2012 et dissoute en juin
2012, après une décision de la plus haute juridiction d'Egypte jugeant la loi
électorale anticonstitutionnelle. En décembre, des violences entre pro et
anti-Morsi avaient fait 11 morts dans des affrontements devant le palais
présidentiel.
Le Monde.fr avec AFP
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