(Le Monde 18/01/2013)
La Commission de recherche et d'information indépendantes
sur la radioactivité (Criirad), association spécialisée dans le suivi de la
radioactivité, et l'organisation non gouvernementale nigérienne Aghir in'man ont
mis en cause, jeudi 17 janvier, le suivi par Areva du matériel utilisé dans les
installations d'extraction d'uranium au Niger. Les associations affirment
notamment que certaines pièces métalliques ont été récemment repérées chez un
ferrailleur, alors que "certains lots étaient radioactifs".
"Areva, au
Niger, continue à avoir des pratiques de gestion des matériaux et des déchets
qui ne sont pas respectueuses de l'environnement et qui présentent des risques
pour la santé des habitants", a affirmé Bruno Chareyron, ingénieur en physique
nucléaire, responsable du laboratoire de la Criirad, basé à Valence dans la
Drôme.
PAS D'"IMPACT SANITAIRE", SELON AREVA
Areva a confirmé la
sortie de deux sites miniers exploités à Arlit par ses filiales, Somaïr et
Cominak, de "pièces métalliques" issues d'engins utilisés sur ces sites et
présentant "des traces de contamination radiologique sans impact sanitaire".
"Dès connaissance, nous avons immédiatement stoppé toute sortie de ferrailles
des sites", a précisé un porte-parole du groupe.
En 2003, l'association
avait déjà dénoncé la présence, sur les marchés de cette ville d'Arlit, de
ferrailles radioactives issues des installations des filiales d'Areva. "Les
dysfonctionnements perdurent en 2012", écrivent dans un communiqué commun la
Criirad et l'association Aghirin'man.
"CERTAINS LOTS ÉTAIENT
RADIOACTIFS"
Selon ce communiqué, 1 600 tonnes de ferrailles provenant
des sites d'extraction d'uanium sont "sorties dans le domaine public". Une
partie de ces matériaux, 1 000 tonnes, a été découverte en septembre chez un
ferrailleur et des contrôles "ont montré que certains lots étaient radioactifs",
selon les deux associations. "Le doute persiste" par ailleurs, "sur le devenir"
des 600 autres tonnes, estime Aghir in'man.
Selon M. Chareyron, ces
ferrailles radioactives peuvent présenter un risque plus ou moins important pour
la santé en fonction de l'usage qui en est fait. La Criirad demande donc
qu'Areva "fasse toute la transparence sur les conditions de cession des
ferrailles", "revoie les procédures de contrôle de radioactivité des matériaux
autorisés à quitter les installations minières" et "s'engage à repérer et
racheter les ferrailles contaminées déjà mises en vente dans le domaine
public".
"Sur ces sites, il existait une procédure qui autorisait la
sortie de pièces métalliques de site après contrôle radiologique", a pour sa
part commenté Areva, précisant que cette procédure n'était "plus applicable,
puisque les sorties de pièces sont arrêtées". Par ailleurs, Areva souligne que
ces ferrailles présentent des "niveaux de radioactivité très faibles, les pièces
n'ayant été que ponctuellement au contact du minerai, qui présente lui-même un
niveau d'activité faible".
Le Monde.fr avec AFP |
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