(Le Pays 18/01/2013)
En 2003, on se souvient encore de l’enlèvement spectaculaire de 32 otages occidentaux sur le territoire algérien par les hommes du djihadiste, Mokhtar Benmoktar. Après ce rapt, ils s’étaient réfugiés à la frontière algéro-malienne. Et, une fois de plus, l’histoire se répète. Le 16 janvier dernier, des otages de différentes nationalités (Norvégiens, Danois, Japonais) ont été enlevés sur un site industriel en territoire algérien.
L’histoire rattrape l’Algérie, elle qui, jusqu’au bout, a fait montre d’une mollesse, d’une indifférence, voire carrément d’une complaisance suspecte à l’égard des djihadistes du Nord-Mali. A ce jour, rares sont les analystes et experts à avoir réussi à décrypter la position algérienne. C’est comme si l’Algérie avait délibérement choisi de devenir le ventre mou de la lutte anti-terroriste internationale. Elle découvre que, face aux terroristes djihadistes, elle se retrouve dans un vide stratégique total, c’est-à-dire la faillite de son système sécuritaire national.
Qu’elle le veuille ou non, c’est sur le sol algérien que cette nouvelle prise d’otages a eu lieu, et ce, malgré la soi-disant fermeture de ses frontières terrestres depuis le déclenchement des frappes françaises pour anéantir les groupes djihadistes au Nord-Mali. Répétons-le, le terrorisme djihadiste ne reconnaît et ne respecte aucune frontière internationale, et se joue allègrement des systèmes sécuritaires des Etats. C’est un terrorisme global de type transnational et qui repose sur une volonté de domination idéologique totale du monde, à l’instar du nazisme. En vérité, nous sommes confrontés à une troisième forme de totalitarisme, de surcroît, un totalitarisme de la sacralité. C’est donc la plus grande menace à l’ordre international, depuis l’autoeffrondement du communisme stalinien.
Depuis le déclenchement de la salutaire et salvatrice intervention militaire française, au Nord-Mali, on a assisté à un véritable bal de fourberies de la part de certaines puissances européennes, voire occidentales. A travers des jeux artistiques verbaux, ces puissances ne veulent pas, en vérité, se mouiller et mouiller leur maillot face au terrorisme djihadiste. D’ailleurs, il ne faut pas hésiter à dire que ces puissances ont fait le pari secret d’un échec de l’intervention française au Nord-Mali. Avec cette prise d’otages, l’histoire vient de nous montrer que la France de Bergson, de Camus, d’Aron a eu raison de garder éveillé le sens du tragique. Il faut donc dénoncer la mollesse de certains pays occidentaux face au terrorisme djihadiste.
La lutte contre cette forme de terrorisme n’est donc pas franco-africaine, encore moins franco-française. Face à des fanatiques qui nourrissent le rêve de répandre leur conception de l’Islam sur toute la surface du monde, qui n’hésitent pas à tuer des musulmans innocents, deux dangers doivent être dénoncés et combattus : les abstractions du moralisme et les illusions lyriques pacifistes de certains milieux intellectuels et politiques. Chaque fois qu’on parle de lutte anti-terroriste, ces milieux nous parlent naïvement de paix, de justice, de négociation, etc.. Le moralisme et le pacifisme, tels sont les véritables ennemis du combat contre le djihadisme, la question fondamentale de la vie des Etats contemporains. Il faut vraiment être naïf pour penser qu’on peut réintégrer socialement les djihadistes afin qu’ils retrouvent une vie normale. Au fond, il y a un refus d’affronter le réel de la part de ces milieux moraliste et pacifiste et qui les mène à l’irresponsabilité totale.
Aujourd’hui, toute idée, toute action ou initiative politique supposent et doivent entraîner une prise de position ferme à l’égard du terrorisme djihadiste. Car, l’ordre des sociétés humaines actuelles reste fondamentalement fragile. Nous croyons aux vertus de la paix et de la démocratie. Mais il y a des valeurs morales et éthiques non négociables face au djihadisme, et partout dans le monde, il faut agir pour les fonder et les mettre en pratique. Ici, il ne s’agit pas d’un combat entre le bien et le mal, mais comme l’avait si bien relevé, en son temps, Aron face aux totalitarismes, « c’est le préférable contre le détestable ».
Evidemment, la solution militaire ne peut, à elle seule, venir à bout du terrorisme djihadiste, encore moins les recettes des nouveaux théologiens de la paix. Mais à l’heure actuelle, le monde civilisé cherche encore la clé pour résoudre cette énigme engendrée par ce nouveau mal radical de notre époque. Evitons, par nos attitudes individuelles et collectives, de contribuer délibérément à aggraver ce mal que nous prétendons tous combattre. Trouvons le bon chemin !
Abdoulaye BARRO
En 2003, on se souvient encore de l’enlèvement spectaculaire de 32 otages occidentaux sur le territoire algérien par les hommes du djihadiste, Mokhtar Benmoktar. Après ce rapt, ils s’étaient réfugiés à la frontière algéro-malienne. Et, une fois de plus, l’histoire se répète. Le 16 janvier dernier, des otages de différentes nationalités (Norvégiens, Danois, Japonais) ont été enlevés sur un site industriel en territoire algérien.
L’histoire rattrape l’Algérie, elle qui, jusqu’au bout, a fait montre d’une mollesse, d’une indifférence, voire carrément d’une complaisance suspecte à l’égard des djihadistes du Nord-Mali. A ce jour, rares sont les analystes et experts à avoir réussi à décrypter la position algérienne. C’est comme si l’Algérie avait délibérement choisi de devenir le ventre mou de la lutte anti-terroriste internationale. Elle découvre que, face aux terroristes djihadistes, elle se retrouve dans un vide stratégique total, c’est-à-dire la faillite de son système sécuritaire national.
Qu’elle le veuille ou non, c’est sur le sol algérien que cette nouvelle prise d’otages a eu lieu, et ce, malgré la soi-disant fermeture de ses frontières terrestres depuis le déclenchement des frappes françaises pour anéantir les groupes djihadistes au Nord-Mali. Répétons-le, le terrorisme djihadiste ne reconnaît et ne respecte aucune frontière internationale, et se joue allègrement des systèmes sécuritaires des Etats. C’est un terrorisme global de type transnational et qui repose sur une volonté de domination idéologique totale du monde, à l’instar du nazisme. En vérité, nous sommes confrontés à une troisième forme de totalitarisme, de surcroît, un totalitarisme de la sacralité. C’est donc la plus grande menace à l’ordre international, depuis l’autoeffrondement du communisme stalinien.
Depuis le déclenchement de la salutaire et salvatrice intervention militaire française, au Nord-Mali, on a assisté à un véritable bal de fourberies de la part de certaines puissances européennes, voire occidentales. A travers des jeux artistiques verbaux, ces puissances ne veulent pas, en vérité, se mouiller et mouiller leur maillot face au terrorisme djihadiste. D’ailleurs, il ne faut pas hésiter à dire que ces puissances ont fait le pari secret d’un échec de l’intervention française au Nord-Mali. Avec cette prise d’otages, l’histoire vient de nous montrer que la France de Bergson, de Camus, d’Aron a eu raison de garder éveillé le sens du tragique. Il faut donc dénoncer la mollesse de certains pays occidentaux face au terrorisme djihadiste.
La lutte contre cette forme de terrorisme n’est donc pas franco-africaine, encore moins franco-française. Face à des fanatiques qui nourrissent le rêve de répandre leur conception de l’Islam sur toute la surface du monde, qui n’hésitent pas à tuer des musulmans innocents, deux dangers doivent être dénoncés et combattus : les abstractions du moralisme et les illusions lyriques pacifistes de certains milieux intellectuels et politiques. Chaque fois qu’on parle de lutte anti-terroriste, ces milieux nous parlent naïvement de paix, de justice, de négociation, etc.. Le moralisme et le pacifisme, tels sont les véritables ennemis du combat contre le djihadisme, la question fondamentale de la vie des Etats contemporains. Il faut vraiment être naïf pour penser qu’on peut réintégrer socialement les djihadistes afin qu’ils retrouvent une vie normale. Au fond, il y a un refus d’affronter le réel de la part de ces milieux moraliste et pacifiste et qui les mène à l’irresponsabilité totale.
Aujourd’hui, toute idée, toute action ou initiative politique supposent et doivent entraîner une prise de position ferme à l’égard du terrorisme djihadiste. Car, l’ordre des sociétés humaines actuelles reste fondamentalement fragile. Nous croyons aux vertus de la paix et de la démocratie. Mais il y a des valeurs morales et éthiques non négociables face au djihadisme, et partout dans le monde, il faut agir pour les fonder et les mettre en pratique. Ici, il ne s’agit pas d’un combat entre le bien et le mal, mais comme l’avait si bien relevé, en son temps, Aron face aux totalitarismes, « c’est le préférable contre le détestable ».
Evidemment, la solution militaire ne peut, à elle seule, venir à bout du terrorisme djihadiste, encore moins les recettes des nouveaux théologiens de la paix. Mais à l’heure actuelle, le monde civilisé cherche encore la clé pour résoudre cette énigme engendrée par ce nouveau mal radical de notre époque. Evitons, par nos attitudes individuelles et collectives, de contribuer délibérément à aggraver ce mal que nous prétendons tous combattre. Trouvons le bon chemin !
Abdoulaye BARRO
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