(Le Figaro 04/01/2013)
Le président centrafricain limoge son fils et se dit prêt à
dialoguer avec la rébellion.
François Bozizé veut reprendre la main. Menacé
il y a peu par une rébellion qui cernait la capitale, pris de court par l'avance
éclair de ses ennemis, le président centrafricain signe son retour aux affaires
en s'en prenant à l'armée.
Mercredi, il a annoncé le limogeage de son
fils Jean-Francis Bozizé, ministre délégué à la Défense, et du chef d'état-major
Guillaume Lapo. Il entend ainsi faire payer aux Forces armées centrafricaines
(Faca) leur manque de combativité ces dernières semaines, justifiée par les
craintes de la population face à la perspective d'une guerre.
Le
président, ancien général, se garde les deux casquettes. «Dans les faits, la
mesure est plus symbolique que politique. Tout le monde sait que le président
lui-même contrôle toujours les militaires. Il s'agit surtout de désigner des
coupables sans trop bousculer les soldats», souligne le chercheur Roland
Marchal.
Accents nationalistes
En parallèle, le gouvernement
s'est dit prêt à aller négocier avec les rebelles de la Séléka, dans le cadre
d'une médiation régionale. Selon une source diplomatique, les pourparlers
pourraient s'ouvrir le 8 janvier à Libreville, au Gabon. «Le départ du président
ne sera pas évoqué. C'est inacceptable. Nous y allons pour parler des conditions
d'une transition», affirme Maurice Ouambo, un porte-parole du
président.
Ces limites posées aux discussions montrent que le pouvoir se
sent renforcé. Les déclarations ces derniers jours du président tchadien, Idriss
Déby, ont été interprétées comme un soutien.
De son côté, la rébellion
entretient le flou sur sa participation aux négociations de Libreville. Après
s'être dit prêt à ouvrir le dialogue, son porte-parole Éric Massi «réservait sa
réponse» jeudi. «Il faut poser un cadre aux négociations», insiste un diplomate,
qui se dit «optimiste».
En attendant, rébellion et pouvoir tentent de
pousser leurs avantages. Des mouvements d'unités rebelles ont été enregistrés
lundi et mardi. François Bozizé, prenant des accents nationalistes, a accusé la
Séléka de ne pas être totalement composée «d'authentiques Centrafricains» mais
de «Soudanais du Darfour» prônant un islam rigoriste.
Par Tanguy
Berthemet
© Copyright Le
Figaro
Le Figaro
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire