(Le Figaro 29/02/2012)
DÉCRYPTAGE - Tanguy Berthemet, envoyé spécial du Figaro à Dakar, analyse les résultats du premier tour des élections sénégalaises.
À moins d'un improbable revirement, le président sénégalais devra affronter un second tour à l'élection présidentielle. Abdoulaye Wade s'était tellement dit sûr d'une victoire directe que cela passe presque pour une surprise. Pourtant, bien des signes montraient que ce pari était pour le moins osé. « Wade a péché par orgueil. Il s'est refusé à voir qu'il n'était plus aussi populaire qu'avant ou en tout cas à l'avouer publiquement », analyse un diplomate.
En bon connaisseur des siens, Wade ne pouvait en effet pas totalement ignorer la grogne des Sénégalais. Son score, que les médias sénégalais estimaient mardi aux alentours des 38 %, n'est certes pas négligeable. Mais sa base électorale s'affaiblit, loin des 55 % de l'élection de 2007. L'analyse des chiffres des élections locales de 2009 révélait déjà que son parti, le Parti démocratique sénégalais (PDS), en dépit d'une très large coalition, n'était plus majoritaire. La tentative échouée, en début d'année, de faire passer une réforme constitutionnelle permettant l'élection au premier tour d'un ticket président et vice-président avec seulement 27 % des voix sonne d'ailleurs comme la preuve d'une certaine inquiétude.
Les déçus du changement
Cet essai grossier de «tripatouillage» fut sa première et sa plus grosse erreur avec cette volonté de se représenter à un troisième mandat en dépit des promesses passées de ne rien en faire. L'élite intellectuelle sénégalaise, composante essentielle de sa victoire historique de 2000, lui a alors définitivement tourné le dos. Ces hauts fonctionnaires et ces artistes, qui ne manquent jamais de rappeler que le Sénégal se voit comme une véritable démocratie, n'ont pas apprécié de voir le pays ravalé au rang d'un bête «régime africain».
La deuxième faute de Wade est celle d‘avoir trop négligé un autre des piliers de ces triomphes passés. Les jeunes urbains, qui s'étaient massivement mobilisés lors des précédents scrutins, boudent. La pauvreté, la vie chère et le chômage ont fait d'eux les principaux déçus du sopi - le changement en wolof - promis par Wade. L'enrichissement rapide d'une minorité n'a rien arrangé. Les coupures d'électricité, incessantes pendant une décennie, ont-elles aussi puissamment nourri la déception.
Reste pour le président le poids des confréries musulmanes qui le soutiennent toujours discrètement. Abdoulaye Wade n'a jamais caché son affiliation à celle des mourides, l'une des plus grandes et des plus puissantes du pays. Il a reconnu avoir été élu avec l'appui mouride et s'en est même allé à Touba, leur capitale se prosterner devant le khalife. Ce faisant, il a rompu avec une tradition qui voulait que les chefs d'État ne fassent pas étalage de ces liens religieux. Cela a choqué, même au sein des mourides, mais plus encore parmi les fidèles des autres confréries, comme les tidjanes, qui toutes cohabitent pacifiquement.
Enfin, quatrième bévue, Abdoulaye Wade a sans doute aussi sous-estimé ses adversaires, à commencer par son probable challenger Macky Sall. Malgré ces errements, Abdoulaye Wade a tenté lundi d'afficher sa confiance. Si le combat qui s'annonce pour lui est loin d'être aisé, le vieux président et les siens gardent des atouts. Le poids de la fonction offre bien des avantages tant logistiques que financiers. Il a surtout Wade lui-même, qui en tribun doué et politicien madré, n'est jamais meilleur qu'en campagne.
Par Tanguy Berthemet
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mercredi 29 février 2012
Gabon - Le nouveau Premier ministre forme un gouvernment de 29 ministres
(CRI 29/02/2012)
Un nouveau gouvernement de 29 ministres proposé par le nouveau Premier ministre gabonais, Rayamond Ndong Sima, a été validé par le chef de l'Etat gabonais Ali Bongo Ondimba, indique un décret présidentiel rendu publique mardi soir par le secrétaire général de la présidence de la République, Laure Olga Gondjout.
La nouvelle équipe dite de "missions" compte outre le Premier ministre, 16 ministres et 12 ministres délégués. Parmi ces ministres, il y a huit femmes, par rapport à cinq dans la précédente équipe.
La majorité des ministres en fonction depuis l'époque de l'ancien président Omar Bongo Ondimba sont quasiment tous limogés. Paul Toungui, ancien ministre des Affaires étrangères, est remplacé par Emmanuel Issozé Ngondé, qui est précédement ministre du Budget et de la Fonction publique. En plus, Alexande Barro Chambrier, ancien ministre du Pétrole, et Flavien Nzengué Nzoundou, ancien ministre de la Santé sont également limogés.
Seul deux anciens ont sauvé leurs postes. Il s'agit du ministre de l'Intérieur Jean François Ndongou et Blaise Louémbé qui est muté à la Communication.
L'opposition est restée à l'écart de cette nouvelle équipe.
2012-02-29 08:37:16 xinhua
© Copyright CRI
Un nouveau gouvernement de 29 ministres proposé par le nouveau Premier ministre gabonais, Rayamond Ndong Sima, a été validé par le chef de l'Etat gabonais Ali Bongo Ondimba, indique un décret présidentiel rendu publique mardi soir par le secrétaire général de la présidence de la République, Laure Olga Gondjout.
La nouvelle équipe dite de "missions" compte outre le Premier ministre, 16 ministres et 12 ministres délégués. Parmi ces ministres, il y a huit femmes, par rapport à cinq dans la précédente équipe.
La majorité des ministres en fonction depuis l'époque de l'ancien président Omar Bongo Ondimba sont quasiment tous limogés. Paul Toungui, ancien ministre des Affaires étrangères, est remplacé par Emmanuel Issozé Ngondé, qui est précédement ministre du Budget et de la Fonction publique. En plus, Alexande Barro Chambrier, ancien ministre du Pétrole, et Flavien Nzengué Nzoundou, ancien ministre de la Santé sont également limogés.
Seul deux anciens ont sauvé leurs postes. Il s'agit du ministre de l'Intérieur Jean François Ndongou et Blaise Louémbé qui est muté à la Communication.
L'opposition est restée à l'écart de cette nouvelle équipe.
2012-02-29 08:37:16 xinhua
© Copyright CRI
Le Soudan du Sud signe un cessez-le-feu avec un groupe rebelle
(Xinhuanet 29/02/2012)
KHARTOUM -- Le gouvernement du Soudan du Sud et un mouvement rebelle ont signé un accord stipulant un cessez-le-feu et l'amnistie général pour les combattants du mouvement et les réintégrant dans l'Armée de libération du peuple soudanais (SPLA), l'armée du Sud Soudan.
"Un accord a été signé avec le Mouvement de libération du Sud Soudan dirigé autrefois par George Athor", a déclaré Atim Garang, membre haut-placé du Mouvement de libération du peuple soudanais (SPLM), à Xinhua mardi par téléphone.
"L'accord prévoit que les rebelles se verront accorder l'opportunité d'être représentés dans le gouvernement national et au niveau local à Jungolei et dans le Nil supérieur. Leurs combattants seront également intégrés dans la SPLA", a-t-il ajouté.
Il a par ailleurs réitéré que l'accord permettrait d'apporter de la stabilité au Sud-Soudan, révélant que des négociations étaient actuellement en cours avec d'autres groupes armés pour les convaincre de déposer les armes et de rejoindre le nouveau gouvernement sud-soudanais.
"Nous tendons la main à tous les groupes combattants pour qu'ils fassent la paix et contribuent avec nous à la construction du Sud-Soudan. Il n'y a pas de raisons logiques pour se battre", a-t-il souligné.
Feu le général George Athor créa le Mouvement de libération du Sud Soudan en 2010 et lança des affrontements armés contre la SPLA pour protester contre les fraudes au cours des élections générales organisées au Soudan du Sud en 2010.
M. Athor a été tué dans des conditions mystérieuses le 18 décembre 2011 par une unité de la SPLA dans le comté de Morobo, dans l'Etat Equateur du Sud Soudan.
© Copyright Xinhuanet
KHARTOUM -- Le gouvernement du Soudan du Sud et un mouvement rebelle ont signé un accord stipulant un cessez-le-feu et l'amnistie général pour les combattants du mouvement et les réintégrant dans l'Armée de libération du peuple soudanais (SPLA), l'armée du Sud Soudan.
"Un accord a été signé avec le Mouvement de libération du Sud Soudan dirigé autrefois par George Athor", a déclaré Atim Garang, membre haut-placé du Mouvement de libération du peuple soudanais (SPLM), à Xinhua mardi par téléphone.
"L'accord prévoit que les rebelles se verront accorder l'opportunité d'être représentés dans le gouvernement national et au niveau local à Jungolei et dans le Nil supérieur. Leurs combattants seront également intégrés dans la SPLA", a-t-il ajouté.
Il a par ailleurs réitéré que l'accord permettrait d'apporter de la stabilité au Sud-Soudan, révélant que des négociations étaient actuellement en cours avec d'autres groupes armés pour les convaincre de déposer les armes et de rejoindre le nouveau gouvernement sud-soudanais.
"Nous tendons la main à tous les groupes combattants pour qu'ils fassent la paix et contribuent avec nous à la construction du Sud-Soudan. Il n'y a pas de raisons logiques pour se battre", a-t-il souligné.
Feu le général George Athor créa le Mouvement de libération du Sud Soudan en 2010 et lança des affrontements armés contre la SPLA pour protester contre les fraudes au cours des élections générales organisées au Soudan du Sud en 2010.
M. Athor a été tué dans des conditions mystérieuses le 18 décembre 2011 par une unité de la SPLA dans le comté de Morobo, dans l'Etat Equateur du Sud Soudan.
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Sénégal : Wade battu dans les grandes villes à fort potentiel électoral
(Afriscoop 29/02/2012)
(AfriSCOOP & Xinhua) — Le président sortant Abdoulaye Wade, candidat à un troisième mandat à l’élection présidentielle sénégalaise, qui est contraint au second tour, à l’issue du scrutin de dimanche, a été battu dans plusieurs grandes villes à un fort potentiel d’électeurs.
Selon les résultats encore provisoires, le chef de l’Etat sortant, a perdu Dakar, la capitale et sa banlieue composée des villes de Pikine, Guédiawaye et Rufisque remportées par le candidat Macky Sall, ainsi que Bargny (30 km à la sortie de Dakar) gagnée par le candidat socialiste OusmaneTanor Dieng .
Macky Sall, arrivé deuxième du scrutin et qui doit affronter le président sortant au second tour, a battu celui-ci dans le département de Fatick et la commune de Foundiougne et Joal- Fadiouth (centre-ouest) à Koungueul (centre), à Tambacounda (est) et dans toute la région de Matam (nord-est) ainsi que Linguère ( centre). Le candidat Idrissa Seck, arrivé 5ème, a lui battu le président Wade à Thiès, deuxième grande ville du pays après Dakar, puis à Tivaouane (centre-nord), cité religieuse non loin de Thiès (70 km de Dakar).
Me Wade est également tombé à Mbour (cité balnéaire, située à 83 km de Dakar au bord de l’océan atlantique), à Louga (centre- nord) et à Podor (nord). Ces villes ont été gagnées par Ousmane Tanor Dieng. Les départements de Nioro, et Kaolack (centre) sont revenus au candidat de la coalition Benno Siggil Sénégal de l’ancien Premier ministre Moustapha Niasse.
Me Abdoulaye Wade a largement bénéficié du vote des régions sud (Ziguinchor, Sédhiou et Kolda) ainsi que de la région de Kédougou (sud-est) et la vallée du fleuve Sénégal au nord du pays notamment dans les villes de Saint-Louis et Dagana.
Des candidats malheureux excluent tout soutien à Wade
De nombreux candidats recalés à l’issue du premier tour de la présidentielle sénégalaise, ont exclu tout soutien au chef de l’Etat sortant, Abdoulaye Wade, candidat à un troisième mandat, en cas d’un second tour.
"Nous avons pris la décision qu’en aucun cas nous ne coopérions avec Wade. C’est clair, je peux vous le dire", a indiqué Moustapha Niasse, candidat de la coalition Benno Siggil Sénégal, en troisième position, selon les résultats provisoires.
"On ne voit pas quelqu’un de cohérent qui après s’être battu contre la validité d’une candidature (du chef de l’Etat sortant), puisse au bout du temps aller prendre langue, appuyer ou soutenir une telle candidature. C’est impossible", a confié à la presse locale Ousmane Tanor Dieng, autre candidat à la présidentielle, classé quatrième.
De son côté Abdourahmane Diouf, porte-parole du candidat Idrissa Seck, cet ancien Premier ministre, arrivé 5ème de la course, a assuré que ses partisans excluent toute alliance avec le camp du président sortant.
Pour sa part, le candidat Cheikh Tidiane Gadio a déclaré qu’il ne soutiendrait le camp de Abdoulaye Wade, dont il a été ministre des Affaires étrangères.
Plusieurs autres candidats également qui avaient combattu la validé de la candidature du chef de l’Etat sortant, ont décidé de lui barrer la route vers un troisième mandat.
Les résultats provisoires officiels devraient être communiqués vendredi d’après la commission électorale nationale autonome. Mais en attendant ces résultats, certains officiels estiment que le deuxième tour est inévitable. C’est par exemple le cas, du sous- secrétaire d’Etat américain aux Affaires africaines, Johnnie Carson. M. Carson indique dans un communiqué distribué à la presse que « les résultats préliminaires montrent qu’un deuxième tour est très probable ».
Le même constat a été fait par le chef de la mission d’observation de l’Union européenne Thijs Berman. « Il y aura sans doute un second tour. Toute autre issue semble improbable d’après ce que nous avons entendu jusqu’ici », a déclaré Berman lors d’une conférence de presse à Dakar.
Présidentielle du 26 février
mercredi 29 février 2012 par La Rédaction © AfriSCOOP avec Agence
© Copyright Afriscoop
(AfriSCOOP & Xinhua) — Le président sortant Abdoulaye Wade, candidat à un troisième mandat à l’élection présidentielle sénégalaise, qui est contraint au second tour, à l’issue du scrutin de dimanche, a été battu dans plusieurs grandes villes à un fort potentiel d’électeurs.
Selon les résultats encore provisoires, le chef de l’Etat sortant, a perdu Dakar, la capitale et sa banlieue composée des villes de Pikine, Guédiawaye et Rufisque remportées par le candidat Macky Sall, ainsi que Bargny (30 km à la sortie de Dakar) gagnée par le candidat socialiste OusmaneTanor Dieng .
Macky Sall, arrivé deuxième du scrutin et qui doit affronter le président sortant au second tour, a battu celui-ci dans le département de Fatick et la commune de Foundiougne et Joal- Fadiouth (centre-ouest) à Koungueul (centre), à Tambacounda (est) et dans toute la région de Matam (nord-est) ainsi que Linguère ( centre). Le candidat Idrissa Seck, arrivé 5ème, a lui battu le président Wade à Thiès, deuxième grande ville du pays après Dakar, puis à Tivaouane (centre-nord), cité religieuse non loin de Thiès (70 km de Dakar).
Me Wade est également tombé à Mbour (cité balnéaire, située à 83 km de Dakar au bord de l’océan atlantique), à Louga (centre- nord) et à Podor (nord). Ces villes ont été gagnées par Ousmane Tanor Dieng. Les départements de Nioro, et Kaolack (centre) sont revenus au candidat de la coalition Benno Siggil Sénégal de l’ancien Premier ministre Moustapha Niasse.
Me Abdoulaye Wade a largement bénéficié du vote des régions sud (Ziguinchor, Sédhiou et Kolda) ainsi que de la région de Kédougou (sud-est) et la vallée du fleuve Sénégal au nord du pays notamment dans les villes de Saint-Louis et Dagana.
Des candidats malheureux excluent tout soutien à Wade
De nombreux candidats recalés à l’issue du premier tour de la présidentielle sénégalaise, ont exclu tout soutien au chef de l’Etat sortant, Abdoulaye Wade, candidat à un troisième mandat, en cas d’un second tour.
"Nous avons pris la décision qu’en aucun cas nous ne coopérions avec Wade. C’est clair, je peux vous le dire", a indiqué Moustapha Niasse, candidat de la coalition Benno Siggil Sénégal, en troisième position, selon les résultats provisoires.
"On ne voit pas quelqu’un de cohérent qui après s’être battu contre la validité d’une candidature (du chef de l’Etat sortant), puisse au bout du temps aller prendre langue, appuyer ou soutenir une telle candidature. C’est impossible", a confié à la presse locale Ousmane Tanor Dieng, autre candidat à la présidentielle, classé quatrième.
De son côté Abdourahmane Diouf, porte-parole du candidat Idrissa Seck, cet ancien Premier ministre, arrivé 5ème de la course, a assuré que ses partisans excluent toute alliance avec le camp du président sortant.
Pour sa part, le candidat Cheikh Tidiane Gadio a déclaré qu’il ne soutiendrait le camp de Abdoulaye Wade, dont il a été ministre des Affaires étrangères.
Plusieurs autres candidats également qui avaient combattu la validé de la candidature du chef de l’Etat sortant, ont décidé de lui barrer la route vers un troisième mandat.
Les résultats provisoires officiels devraient être communiqués vendredi d’après la commission électorale nationale autonome. Mais en attendant ces résultats, certains officiels estiment que le deuxième tour est inévitable. C’est par exemple le cas, du sous- secrétaire d’Etat américain aux Affaires africaines, Johnnie Carson. M. Carson indique dans un communiqué distribué à la presse que « les résultats préliminaires montrent qu’un deuxième tour est très probable ».
Le même constat a été fait par le chef de la mission d’observation de l’Union européenne Thijs Berman. « Il y aura sans doute un second tour. Toute autre issue semble improbable d’après ce que nous avons entendu jusqu’ici », a déclaré Berman lors d’une conférence de presse à Dakar.
Présidentielle du 26 février
mercredi 29 février 2012 par La Rédaction © AfriSCOOP avec Agence
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Tchad : Le gouvernement doit enquêter sur la disparition forcée d’Ibni Oumar Mahamat Saleh
(Afriques en Lutte 29/02/2012)
Quatre ans après la disparition forcée d’Ibni Oumar Mahamat Saleh, président d’une coalition de partis politiques de l’opposition tchadienne et leader du Parti pour les libertés et le développement, l’ACAT-France et Amnesty International France s’inquiètent du fait que les autorités tchadiennes n’ont toujours pas révélé ce qu’il est advenu de lui ni traduit en justice les responsables présumés de sa disparition forcée.
« L’ACAT comme Amnesty International ont demandé à maintes reprises aux autorités tchadiennes de révéler le sort qui a été réservé à Ibni Oumar Mahamat Saleh et le lieu où il se trouve, et de permettre à ses proches de connaître la vérité », affirme Clément Boursin, responsable des programmes Afrique de l’ACAT-France.
En raison de pressions nationales et internationales, le gouvernement tchadien a mis sur pied le 28 février 2008 une commission nationale chargée d’enquêter sur les violations des droits humains qui se sont déroulées entre le 28 janvier et le 8 février 2008, et notamment sur le sort réservé à Ibni Oumar Mahamat Saleh. Publié en juillet 2008, le rapport de cette commission confirme qu’il a bien été arrêté à son domicile le 3 février vers 19h30 par huit membres des forces de sécurité tchadiennes. Toutefois, elle n’a pas pu établir avec certitude ce qui lui était exactement arrivé. Dans son rapport, elle formule 13 recommandations à l’intention du gouvernement tchadien et lui demande de révéler ce qu’il était advenu d’Ibni Oumar. Elle a également préconisé que les responsables des atteintes aux droits humains perpétrées durant cette période fassent l’objet d’enquêtes et soient traduits en justice.
Le 23 mai 2011, le président tchadien a adopté un décret mettant sur pied un comité de suivi des recommandations formulées dans le rapport de la commission d’enquête, autorisant la présence d’experts internationaux afin d’appuyer le travail du comité.
« Depuis mai 2011, le gouvernement tchadien n’a pas pris les mesures nécessaires pour éviter que l’impunité l’emporte dans cette affaire », déclare Geneviève Garrigos, présidente d’Amnesty International France.
La disparition forcée est un crime au regard du droit international et est prohibée par divers traités, notamment par le Statut de Rome de la Cour pénale internationale, ratifié par le Tchad le 1er novembre 2006, et la Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées, qu’il a signée le 6 février 2007.
« Cette pratique déshumanisante, aux conséquences durables et dramatiques pour la personne qui a disparu mais aussi pour ses proches, perdure au Tchad », ajoute Geneviève Garrigos. « Il est temps d’y mettre un terme ».
« Le gouvernement tchadien doit dévoiler ce qui est arrivé à Ibni Oumar Mahamat Saleh et où il se trouve », conclut Clément Boursin. « Il doit ouvrir une enquête indépendante et impartiale sur sa disparition forcée et celle d’autres personnes qui ont disparu à N’Djamena en avril 2006, et dans la région de Dar Tama en novembre 2007, en vue de déférer les responsables présumés à la justice ».
Compléments d’information
Ibni Oumar Mahamat Saleh a été arrêté le 3 février 2008 à son domicile de N’Djamena, la capitale, par des membres des services de sécurité tchadiens, après que l’attaque menée par une coalition de groupes armés d’opposition contre N’Djamena eut échoué. Le gouvernement a regagné le contrôle de la ville et les assaillants se sont repliés de l’autre côté de la frontière soudanaise, au Darfour. Deux autres dirigeants bien connus de l’opposition, Lol Mahamat Choua et Ngarlejy Yorongar, ont été appréhendés le même jour et dans des circonstances analogues. Lol Mahamat Choua a été libéré par les autorités tchadiennes le 28 février 2008, tandis que Yorongar Ngarlejy a refait surface au Cameroun le 21 février 2008. D’autres graves atteintes aux droits humains, notamment des exécutions extrajudiciaires, des viols, des tortures, des arrestations arbitraires et des détentions illégales, ont été commis tant par les forces de sécurité tchadiennes que par les groupes armés d’opposition.
29 février 2012 par ACAT, Amnesty International
Contacts presse
ACAT-France : Ophélie LATIL, Communication médias, 01 40 40 40 24 / 07 61 71 66 69 - ophelie.latil@acatfrance.fr
Amnesty International France : Aurélie CHATELARD, Service Presse, Tél. 01 53 38 65 77 / 06 76 94 37 05 - achatelard@amnesty.fr
© Copyright Afriques en Lutte
Quatre ans après la disparition forcée d’Ibni Oumar Mahamat Saleh, président d’une coalition de partis politiques de l’opposition tchadienne et leader du Parti pour les libertés et le développement, l’ACAT-France et Amnesty International France s’inquiètent du fait que les autorités tchadiennes n’ont toujours pas révélé ce qu’il est advenu de lui ni traduit en justice les responsables présumés de sa disparition forcée.
« L’ACAT comme Amnesty International ont demandé à maintes reprises aux autorités tchadiennes de révéler le sort qui a été réservé à Ibni Oumar Mahamat Saleh et le lieu où il se trouve, et de permettre à ses proches de connaître la vérité », affirme Clément Boursin, responsable des programmes Afrique de l’ACAT-France.
En raison de pressions nationales et internationales, le gouvernement tchadien a mis sur pied le 28 février 2008 une commission nationale chargée d’enquêter sur les violations des droits humains qui se sont déroulées entre le 28 janvier et le 8 février 2008, et notamment sur le sort réservé à Ibni Oumar Mahamat Saleh. Publié en juillet 2008, le rapport de cette commission confirme qu’il a bien été arrêté à son domicile le 3 février vers 19h30 par huit membres des forces de sécurité tchadiennes. Toutefois, elle n’a pas pu établir avec certitude ce qui lui était exactement arrivé. Dans son rapport, elle formule 13 recommandations à l’intention du gouvernement tchadien et lui demande de révéler ce qu’il était advenu d’Ibni Oumar. Elle a également préconisé que les responsables des atteintes aux droits humains perpétrées durant cette période fassent l’objet d’enquêtes et soient traduits en justice.
Le 23 mai 2011, le président tchadien a adopté un décret mettant sur pied un comité de suivi des recommandations formulées dans le rapport de la commission d’enquête, autorisant la présence d’experts internationaux afin d’appuyer le travail du comité.
« Depuis mai 2011, le gouvernement tchadien n’a pas pris les mesures nécessaires pour éviter que l’impunité l’emporte dans cette affaire », déclare Geneviève Garrigos, présidente d’Amnesty International France.
La disparition forcée est un crime au regard du droit international et est prohibée par divers traités, notamment par le Statut de Rome de la Cour pénale internationale, ratifié par le Tchad le 1er novembre 2006, et la Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées, qu’il a signée le 6 février 2007.
« Cette pratique déshumanisante, aux conséquences durables et dramatiques pour la personne qui a disparu mais aussi pour ses proches, perdure au Tchad », ajoute Geneviève Garrigos. « Il est temps d’y mettre un terme ».
« Le gouvernement tchadien doit dévoiler ce qui est arrivé à Ibni Oumar Mahamat Saleh et où il se trouve », conclut Clément Boursin. « Il doit ouvrir une enquête indépendante et impartiale sur sa disparition forcée et celle d’autres personnes qui ont disparu à N’Djamena en avril 2006, et dans la région de Dar Tama en novembre 2007, en vue de déférer les responsables présumés à la justice ».
Compléments d’information
Ibni Oumar Mahamat Saleh a été arrêté le 3 février 2008 à son domicile de N’Djamena, la capitale, par des membres des services de sécurité tchadiens, après que l’attaque menée par une coalition de groupes armés d’opposition contre N’Djamena eut échoué. Le gouvernement a regagné le contrôle de la ville et les assaillants se sont repliés de l’autre côté de la frontière soudanaise, au Darfour. Deux autres dirigeants bien connus de l’opposition, Lol Mahamat Choua et Ngarlejy Yorongar, ont été appréhendés le même jour et dans des circonstances analogues. Lol Mahamat Choua a été libéré par les autorités tchadiennes le 28 février 2008, tandis que Yorongar Ngarlejy a refait surface au Cameroun le 21 février 2008. D’autres graves atteintes aux droits humains, notamment des exécutions extrajudiciaires, des viols, des tortures, des arrestations arbitraires et des détentions illégales, ont été commis tant par les forces de sécurité tchadiennes que par les groupes armés d’opposition.
29 février 2012 par ACAT, Amnesty International
Contacts presse
ACAT-France : Ophélie LATIL, Communication médias, 01 40 40 40 24 / 07 61 71 66 69 - ophelie.latil@acatfrance.fr
Amnesty International France : Aurélie CHATELARD, Service Presse, Tél. 01 53 38 65 77 / 06 76 94 37 05 - achatelard@amnesty.fr
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Côte d'Ivoire : les législatives partielles validées dans 10 localités sur 12
(Xinhuanet 29/02/2012)
ABIDJAN, 29 février (Xinhua) -- La Commission électorale indépendante (CEI) a proclamé mardi soir les résultats des législatives partielles dans 10 circonscriptions sur 12 concernées par le scrutin de dimanche.
"En ce qui concerne la circonscription électorale de Facobly communes et sous-préfectures (ouest) ainsi que celle de Bonon communes et sous-préfectures (centre-ouest), nous ne sommes pas, en cet instant précis, en mesure de proclamer les résultats en raison des incidents survenus", a expliqué le président de la CEI, Youssouf Bakayoko, dans une déclaration transmise à Xinhua.
A Facobly, des urnes ont été emportées suite à des violences et à Bonon, cinq personnes ont été tuées et plusieurs autres blessées par des individus armées qui pont mitraillé le quartier général de l'un des candidats à la fin du vote.
"Ces incidents n'ont pas permis à la Commission d'examiner l'ensemble des procès-verbaux de dépouillement des votes", selon M. Bakayoko.
La CEI promet de proclamer les résultats de ces deux circonscriptions "dès demain" (mercredi), indiquant que l'Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire (Onuci) s'emploie à acheminer les procès-verbaux de dépouillement des votes à Abidjan.
Dimanche, les électeurs ont été appelés aux urnes pour choisir 13 députés à l'Assemblée nationale suite à l'annulation des résultats du scrutin de décembre dernier dans 11 circonscriptions et à la mort d'un candidat dans une autre durant la campagne électorale.
Selon la CEI, le taux de participation à ces législatives partielles est de 39,66%.
Le président de la CEI relève que les électeurs des circonscriptions électorales où le scrutin législatif du 11 décembre dernier avait été annulé ont confirmé les résultats du précédent scrutin validés par la Commission.
A l'issue du scrutin de décembre dernier, le Rassemblement des Républicains (RDR, d'Alassane Ouattara) avait remporté 127 sièges sur 255 à pourvoir pour la législature 2011-2016.
Publié le 2012-02-29 13:47:44
© Copyright Xinhuanet
ABIDJAN, 29 février (Xinhua) -- La Commission électorale indépendante (CEI) a proclamé mardi soir les résultats des législatives partielles dans 10 circonscriptions sur 12 concernées par le scrutin de dimanche.
"En ce qui concerne la circonscription électorale de Facobly communes et sous-préfectures (ouest) ainsi que celle de Bonon communes et sous-préfectures (centre-ouest), nous ne sommes pas, en cet instant précis, en mesure de proclamer les résultats en raison des incidents survenus", a expliqué le président de la CEI, Youssouf Bakayoko, dans une déclaration transmise à Xinhua.
A Facobly, des urnes ont été emportées suite à des violences et à Bonon, cinq personnes ont été tuées et plusieurs autres blessées par des individus armées qui pont mitraillé le quartier général de l'un des candidats à la fin du vote.
"Ces incidents n'ont pas permis à la Commission d'examiner l'ensemble des procès-verbaux de dépouillement des votes", selon M. Bakayoko.
La CEI promet de proclamer les résultats de ces deux circonscriptions "dès demain" (mercredi), indiquant que l'Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire (Onuci) s'emploie à acheminer les procès-verbaux de dépouillement des votes à Abidjan.
Dimanche, les électeurs ont été appelés aux urnes pour choisir 13 députés à l'Assemblée nationale suite à l'annulation des résultats du scrutin de décembre dernier dans 11 circonscriptions et à la mort d'un candidat dans une autre durant la campagne électorale.
Selon la CEI, le taux de participation à ces législatives partielles est de 39,66%.
Le président de la CEI relève que les électeurs des circonscriptions électorales où le scrutin législatif du 11 décembre dernier avait été annulé ont confirmé les résultats du précédent scrutin validés par la Commission.
A l'issue du scrutin de décembre dernier, le Rassemblement des Républicains (RDR, d'Alassane Ouattara) avait remporté 127 sièges sur 255 à pourvoir pour la législature 2011-2016.
Publié le 2012-02-29 13:47:44
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Congo-pétrole : Chevron entend investir plus d'un milliard de dollars pour mettre en valeur le champ de Lianzi
(Xinhuanet 29/02/2012)
BRAZZAVILLE -- La société pétrolière Chevron opérant au Congo, entend investir un milliard 900 millions de dollars pour la mise en valeur du champ pétrolier de Lianzi qui présente un potentiel de 70 millions de barils/j en termes de réserve.
Cette information a été donnée mardi à Brazzaville à la presse, par le directeur de cabinet du ministre congolais de l'économie, du plan, de l'aménagement du territoire et de l'intégration, Christophe Okandza.
Elle est intervenue à l'issue de l'entretien entre le ministre en charge de l'économie et du plan du Congo, Pierre Moussa et le directeur général de la société pétrolière Chevron, zone Afrique centrale, Philip Cohagan, sur les perspectives d'exploitation du champ pétrolier de Lianzi situé dans une zone partagée entre la République du Congo et l'Angola.
En effet, avec l'acquisition du statut de producteur dans les tout prochains jours par Chevron, cette société compte améliorer la capacité de sa production évaluée à environ 39 000 barils/j. Celle-ci envisage ainsi de faire couler la première goutte de sa production d'ici 2014, a-t-on appris à cette occasion.
L'entretien entre le ministre Moussa et M. Cohagana a aussi porté sur les possibilités de diversification de l'action de Chevron au Congo. Cette société pétrolière entend, en effet, investir 150 millions de dollars dans le pays pour mettre en oeuvre des projets de développement social en faveur des populations congolaises.
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BRAZZAVILLE -- La société pétrolière Chevron opérant au Congo, entend investir un milliard 900 millions de dollars pour la mise en valeur du champ pétrolier de Lianzi qui présente un potentiel de 70 millions de barils/j en termes de réserve.
Cette information a été donnée mardi à Brazzaville à la presse, par le directeur de cabinet du ministre congolais de l'économie, du plan, de l'aménagement du territoire et de l'intégration, Christophe Okandza.
Elle est intervenue à l'issue de l'entretien entre le ministre en charge de l'économie et du plan du Congo, Pierre Moussa et le directeur général de la société pétrolière Chevron, zone Afrique centrale, Philip Cohagan, sur les perspectives d'exploitation du champ pétrolier de Lianzi situé dans une zone partagée entre la République du Congo et l'Angola.
En effet, avec l'acquisition du statut de producteur dans les tout prochains jours par Chevron, cette société compte améliorer la capacité de sa production évaluée à environ 39 000 barils/j. Celle-ci envisage ainsi de faire couler la première goutte de sa production d'ici 2014, a-t-on appris à cette occasion.
L'entretien entre le ministre Moussa et M. Cohagana a aussi porté sur les possibilités de diversification de l'action de Chevron au Congo. Cette société pétrolière entend, en effet, investir 150 millions de dollars dans le pays pour mettre en oeuvre des projets de développement social en faveur des populations congolaises.
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Boni Yayi décrète chaque 28 février comme "Journée du Consensus national"
(Xinhuanet 29/02/2012)
COTONOU-- Le président béninois, Boni Yayi, a décrété, chaque 28 février, date de la clôture de la Conférence nationale des forces vives de la nation, comme Journée du Consensus national, en vue de perpétuer ce consensus, a annoncé ce mardi à Cotonou la ministre béninoise chargée des Relations avec les Institutions, Mme Safiatou Bassabi.
"Comme chaque année, nous célébrons en cette fin du mois de février l'anniversaire de la Conférence des forces vives de la nation, évènement qui, en 1990, a révélé au monde entier le génie du peuple béninois et son attachement profond aux idéaux de tolérance, de réalisme et de paix", a déclaré le ministre Bassabi.
Dans son message à la Nation, Mme Bassabi a estimé que la Conférence nationale de février 1990, a été un évènement historique majeur que le peuple béninois doit aujourd'hui valoriser pour rendre pérennes les principes fondateurs de la démocratie béninoise qu'elle a généré.
"Les options convenues à cette conférence appellent de la part de chacun de nous la culture de la responsabilité. Nous devons travailler à mériter des sacrifices des pères fondateurs du Renouveau démocratique et assumer à notre tour, le rôle que la Nation et la postérité attendent de nous, dans la rigueur, l'éthique, la meilleure gouvernance des affaires publiques", a-t-elle souhaité.
Selon elle, son ministère envisage de proposer prochainement au gouvernement l'institution d'un prix du Président de la République, pour récompenser tout acteur politique, tout acteur de la société civile, toute personne morale qui, par son comportement et ses actes, aura contribué à la sauvegarde de ce Consensus national.
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COTONOU-- Le président béninois, Boni Yayi, a décrété, chaque 28 février, date de la clôture de la Conférence nationale des forces vives de la nation, comme Journée du Consensus national, en vue de perpétuer ce consensus, a annoncé ce mardi à Cotonou la ministre béninoise chargée des Relations avec les Institutions, Mme Safiatou Bassabi.
"Comme chaque année, nous célébrons en cette fin du mois de février l'anniversaire de la Conférence des forces vives de la nation, évènement qui, en 1990, a révélé au monde entier le génie du peuple béninois et son attachement profond aux idéaux de tolérance, de réalisme et de paix", a déclaré le ministre Bassabi.
Dans son message à la Nation, Mme Bassabi a estimé que la Conférence nationale de février 1990, a été un évènement historique majeur que le peuple béninois doit aujourd'hui valoriser pour rendre pérennes les principes fondateurs de la démocratie béninoise qu'elle a généré.
"Les options convenues à cette conférence appellent de la part de chacun de nous la culture de la responsabilité. Nous devons travailler à mériter des sacrifices des pères fondateurs du Renouveau démocratique et assumer à notre tour, le rôle que la Nation et la postérité attendent de nous, dans la rigueur, l'éthique, la meilleure gouvernance des affaires publiques", a-t-elle souhaité.
Selon elle, son ministère envisage de proposer prochainement au gouvernement l'institution d'un prix du Président de la République, pour récompenser tout acteur politique, tout acteur de la société civile, toute personne morale qui, par son comportement et ses actes, aura contribué à la sauvegarde de ce Consensus national.
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Congo Brazzaville-RDC : Situation préoccupante face l'épidémie de choléra (Papier général)
(Xinhuanet 29/02/2012)
BRAZZAVILLE -- Les morts se comptent maintenant par centaine suite à l'épidémie de choléra qui sévit en République du Congo (RC) et la République démocratique du Congo (RDC) depuis le mois de juin dernier.
Des efforts menés jusqu'ici n'ont pas permis d'éradiquer la maladie. Mais, à Brazzaville (RC), des autorités sanitaires évoquent déjà la nécessité d'envisager des actions communes pour arrêter la maladie. Le foyer de l'épidémie se situe notamment le long des fleuves Congo et Oubangui qui séparent les deux pays.
Le 21 février, les décomptes annonçaient 337 cas de choléra dont neuf décès pour le seul département de la Likouala dans la partie nord de la RC. Depuis le mois de juin passé, en effet, ce département à l'instar de toutes les circonscriptions congolaises situées le long des fleuves Congo et Oubangui ne cessent de compter les victimes dues à cette maladie.
« Nous avons actuellement des problèmes de prise en charge des malades. Il n'y a pas de médicaments. Puis, les problèmes d' hygiène, d'assainissement et de mobilisation sociale ne sont pas totalement réglés », s'inquiétait le médecin chef de l'hôpital de base d'Impfondo, chef-lieu du département de la Likouala, Jean Martin Mabiala.
Dans cette région comme dans d'autres localités riveraines des deux fleuves dans le nord du Congo Brazzaville, le commun des mortels pense que la maladie provient de la RDC.
Dans ce dernier pays, la situation de l'épidémie paraît encore plus grave, en effet. À la mi-janvier 2012, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) annonçait que « le nombre total de cas de choléra sur l'ensemble du pays est de 21 704 cas dont 584 décès ».
Les provinces riveraines du fleuve comme le Bandundu, l' Équateur, la province Orientale et la ville province de Kinshasa sont citées parmi les plus touchées. Et l'OMS et le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (Unicef) jugeant la situation préoccupante, ont récemment soumis une requête de financement au Fonds central d'intervention d'urgence pour poursuivre la lutte contre l'épidémie. En 2011, les deux agences avaient reçu 4 millions de dollars US pour cette lutte.
Intervenant sur la question, le directeur général de la santé au Congo Brazzaville, Alexis Elira Dokékias, a souhaité des actions de sensibilisation et de prévention concertées entre les deux pays, afin de se donner les meilleures chances d'éradiquer cette épidémie. Mais, jusqu'à ce jour, aucune action de grande envergure n'est encore signalée à ce sujet.
Entre les deux Congo, les migrations très importantes des personnes dans les zones frontalières posent souvent de grandes difficultés dans la gestion des épidémies. Au cours des années 2010 et 2011, les autorités sanitaires de ces deux pays, ainsi que celles d'autres pays voisins comme l'Angola et le Gabon aidées par les agences des Nations Unies, ont été obligées de procéder à plusieurs séances de « vaccination synchronisée ».
Ces opérations leur avait permis de maîtriser une épidémie de poliomyélite sauvage qui a laissé plusieurs victimes dans cette région d'Afrique centrale où la mauvaise gestion des migrations entraîne d'autres casse-têtes.
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BRAZZAVILLE -- Les morts se comptent maintenant par centaine suite à l'épidémie de choléra qui sévit en République du Congo (RC) et la République démocratique du Congo (RDC) depuis le mois de juin dernier.
Des efforts menés jusqu'ici n'ont pas permis d'éradiquer la maladie. Mais, à Brazzaville (RC), des autorités sanitaires évoquent déjà la nécessité d'envisager des actions communes pour arrêter la maladie. Le foyer de l'épidémie se situe notamment le long des fleuves Congo et Oubangui qui séparent les deux pays.
Le 21 février, les décomptes annonçaient 337 cas de choléra dont neuf décès pour le seul département de la Likouala dans la partie nord de la RC. Depuis le mois de juin passé, en effet, ce département à l'instar de toutes les circonscriptions congolaises situées le long des fleuves Congo et Oubangui ne cessent de compter les victimes dues à cette maladie.
« Nous avons actuellement des problèmes de prise en charge des malades. Il n'y a pas de médicaments. Puis, les problèmes d' hygiène, d'assainissement et de mobilisation sociale ne sont pas totalement réglés », s'inquiétait le médecin chef de l'hôpital de base d'Impfondo, chef-lieu du département de la Likouala, Jean Martin Mabiala.
Dans cette région comme dans d'autres localités riveraines des deux fleuves dans le nord du Congo Brazzaville, le commun des mortels pense que la maladie provient de la RDC.
Dans ce dernier pays, la situation de l'épidémie paraît encore plus grave, en effet. À la mi-janvier 2012, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) annonçait que « le nombre total de cas de choléra sur l'ensemble du pays est de 21 704 cas dont 584 décès ».
Les provinces riveraines du fleuve comme le Bandundu, l' Équateur, la province Orientale et la ville province de Kinshasa sont citées parmi les plus touchées. Et l'OMS et le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (Unicef) jugeant la situation préoccupante, ont récemment soumis une requête de financement au Fonds central d'intervention d'urgence pour poursuivre la lutte contre l'épidémie. En 2011, les deux agences avaient reçu 4 millions de dollars US pour cette lutte.
Intervenant sur la question, le directeur général de la santé au Congo Brazzaville, Alexis Elira Dokékias, a souhaité des actions de sensibilisation et de prévention concertées entre les deux pays, afin de se donner les meilleures chances d'éradiquer cette épidémie. Mais, jusqu'à ce jour, aucune action de grande envergure n'est encore signalée à ce sujet.
Entre les deux Congo, les migrations très importantes des personnes dans les zones frontalières posent souvent de grandes difficultés dans la gestion des épidémies. Au cours des années 2010 et 2011, les autorités sanitaires de ces deux pays, ainsi que celles d'autres pays voisins comme l'Angola et le Gabon aidées par les agences des Nations Unies, ont été obligées de procéder à plusieurs séances de « vaccination synchronisée ».
Ces opérations leur avait permis de maîtriser une épidémie de poliomyélite sauvage qui a laissé plusieurs victimes dans cette région d'Afrique centrale où la mauvaise gestion des migrations entraîne d'autres casse-têtes.
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Tchad: le ministre de la Justice nommé ministre de l'Assainissement public
(Xinhuanet 29/02/2012)
N'DJAMENA -- Dr Abdoulaye Sabre Fadoul, ministre tchadien de la Justice, Garde des Sceaux, a été nommé en même temps ministre de l'Assainissement public et de la Bonne gouvernance, indique un décret présidentiel lu mardi soir sur la radio nationale.
Les fonctions de ministre de l'Assainissement public et de la Bonne gouvernance étaient laissées vacantes par Ahamadaye Alhassane, qui, soupçonné de malversations financières, a été démis par le président Idriss Déby Itno la semaine dernière, et détenu actuellement dans la prison de Moussoro, à 200 kilomètres de la capitale.
En deux mois, six ministres ont été évincés, pour indélicatesse ou détournements des biens publics, du deuxième gouvernement dirigé par Emmanuel Nadingar depuis août 2011. Le dernier est le Secrétaire d'Etat aux Finances et au budget, Rozi Mamaï, démis jeudi dernier.
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N'DJAMENA -- Dr Abdoulaye Sabre Fadoul, ministre tchadien de la Justice, Garde des Sceaux, a été nommé en même temps ministre de l'Assainissement public et de la Bonne gouvernance, indique un décret présidentiel lu mardi soir sur la radio nationale.
Les fonctions de ministre de l'Assainissement public et de la Bonne gouvernance étaient laissées vacantes par Ahamadaye Alhassane, qui, soupçonné de malversations financières, a été démis par le président Idriss Déby Itno la semaine dernière, et détenu actuellement dans la prison de Moussoro, à 200 kilomètres de la capitale.
En deux mois, six ministres ont été évincés, pour indélicatesse ou détournements des biens publics, du deuxième gouvernement dirigé par Emmanuel Nadingar depuis août 2011. Le dernier est le Secrétaire d'Etat aux Finances et au budget, Rozi Mamaï, démis jeudi dernier.
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Gabon: L'image satellitaire pour une gestion rationnelle de l'eau en Afrique
(Xinhuanet 29/02/2012)
LIBREVILLE -- La capitale gabonaise, Libreville, abrite mardi le troisième symposium international sur la gestion de l'eau en Afrique et l'utilisation des technologies satellitaires, organisé par l'Organisation des Nations Unies pour l'Education, la Science et la Culture (UNESCO) en collaboration avec l'université de Tokyo.
"Ce symposium, selon les organisateurs, traite de l'utilisation des images satellitaires au service de la gestion des ressources en eaux, l'assainissement, la distribution et la répartition en Afrique", a indiqué Mohammed Bachiri, représentant de l'Unesco résident au Gabon.
"Cette rencontre marque l'agenda africain de l'eau 2012 et constitue une occasion pour réfléchir sur le cycle de l'eau en Afrique, afin d'aboutir à des conclusions qui permettront d'améliorer la gestion de cette ressource vitale et sensible à toute vie", a précisé Charles Ngangoué, représentant du Conseil des ministres africains chargé de l'eau (AMCOW).
Selon lui, le renforcement du dialogue de la politique sur l'eau est une activité très importante, car cela représente à la fois un défi pour l'action collective et une opportunité de rapprochement de la gestion des ressources afin de faciliter l'intégration régionale.
Pour le ministre sortant des Ressources hydraulique du Gabon, Régis Immongault a estimé que ce symposium marque l'engagement du Gabon à faire de l'imagerie satellitaire un outil au service du développement du pays.
Après l'Australie, l'Afrique est la seconde continent le plus sec du monde, avec 9% des ressources renouvelables en eau pour 15% de la population mondiale, selon les statistiques publiées par l'Unesco.
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LIBREVILLE -- La capitale gabonaise, Libreville, abrite mardi le troisième symposium international sur la gestion de l'eau en Afrique et l'utilisation des technologies satellitaires, organisé par l'Organisation des Nations Unies pour l'Education, la Science et la Culture (UNESCO) en collaboration avec l'université de Tokyo.
"Ce symposium, selon les organisateurs, traite de l'utilisation des images satellitaires au service de la gestion des ressources en eaux, l'assainissement, la distribution et la répartition en Afrique", a indiqué Mohammed Bachiri, représentant de l'Unesco résident au Gabon.
"Cette rencontre marque l'agenda africain de l'eau 2012 et constitue une occasion pour réfléchir sur le cycle de l'eau en Afrique, afin d'aboutir à des conclusions qui permettront d'améliorer la gestion de cette ressource vitale et sensible à toute vie", a précisé Charles Ngangoué, représentant du Conseil des ministres africains chargé de l'eau (AMCOW).
Selon lui, le renforcement du dialogue de la politique sur l'eau est une activité très importante, car cela représente à la fois un défi pour l'action collective et une opportunité de rapprochement de la gestion des ressources afin de faciliter l'intégration régionale.
Pour le ministre sortant des Ressources hydraulique du Gabon, Régis Immongault a estimé que ce symposium marque l'engagement du Gabon à faire de l'imagerie satellitaire un outil au service du développement du pays.
Après l'Australie, l'Afrique est la seconde continent le plus sec du monde, avec 9% des ressources renouvelables en eau pour 15% de la population mondiale, selon les statistiques publiées par l'Unesco.
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R.D.C. - Les nouveaux élus ont 8 jours pour choisir entre le Parlement et leurs fonctions actuelles
(Xinhuanet 29/02/2012)
KINSHASA-- Le président du bureau provisoire de l'Assemblée nationale de la République démocratique du Congo, Timothée Kombo Nkisi, a donné 8 jours aux nouveaux élus de choisir entre le Parlement et les fonctions qu'ils occupent actuellement, à l'issue de la validation de leurs mandats de députés.
« A dater de ce jour, les députés élus ont huit jours pour se prononcer entre les fonctions qu'ils occupent et qui sont incompatibles avec leur mandat au parlement conformément à l' article 108 de la constitution », a indiqué M. KomboNkisi.
Le mandat de 482 députés sur 500 que compte l'assemblée nationale a été validé. Tandis que 18 sièges sont encore à pourvoir.
Le mandat d'une quarantaine des députés de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) qui n'assiste pas au débat au parlement a également été validé. Trois membres des partis alliés ont participé à la plénière de mardi. Il s'agit du président du Mouvement lumumbiste progressiste (MLU), Franck Diongo, le président de l'Union socialiste congolaise (USC) Cristian Baibangi et le député national de l'opposition, Me Lumeya DhuMaleghi.
Selon la constitution en son article 108, la mandat du député et du sénateur est incompatible avec notamment les fonctions ou mandat d'un membre du gouvernement, d'un membre d'une institution d'appui à la démocratie, d'un agent de carrière des services publics de l'Etat, d'un cadre politico-administratif de la territoriale, d'un mandataire publicactif, d'un membre des cabinets du Président de la République, du Premier ministre, du président de l'Assemblée nationale, du président du sénat, des membres du gouvernement, et généralement d'une autorité politique ou administrative de l'Etat.
Le mandat de député national ou de sénateur est incompatible avec l'exercice des fonctions rémunérées conférées par un Etat étranger ou un organisme international.
© Copyright Xinhuanet
KINSHASA-- Le président du bureau provisoire de l'Assemblée nationale de la République démocratique du Congo, Timothée Kombo Nkisi, a donné 8 jours aux nouveaux élus de choisir entre le Parlement et les fonctions qu'ils occupent actuellement, à l'issue de la validation de leurs mandats de députés.
« A dater de ce jour, les députés élus ont huit jours pour se prononcer entre les fonctions qu'ils occupent et qui sont incompatibles avec leur mandat au parlement conformément à l' article 108 de la constitution », a indiqué M. KomboNkisi.
Le mandat de 482 députés sur 500 que compte l'assemblée nationale a été validé. Tandis que 18 sièges sont encore à pourvoir.
Le mandat d'une quarantaine des députés de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) qui n'assiste pas au débat au parlement a également été validé. Trois membres des partis alliés ont participé à la plénière de mardi. Il s'agit du président du Mouvement lumumbiste progressiste (MLU), Franck Diongo, le président de l'Union socialiste congolaise (USC) Cristian Baibangi et le député national de l'opposition, Me Lumeya DhuMaleghi.
Selon la constitution en son article 108, la mandat du député et du sénateur est incompatible avec notamment les fonctions ou mandat d'un membre du gouvernement, d'un membre d'une institution d'appui à la démocratie, d'un agent de carrière des services publics de l'Etat, d'un cadre politico-administratif de la territoriale, d'un mandataire publicactif, d'un membre des cabinets du Président de la République, du Premier ministre, du président de l'Assemblée nationale, du président du sénat, des membres du gouvernement, et généralement d'une autorité politique ou administrative de l'Etat.
Le mandat de député national ou de sénateur est incompatible avec l'exercice des fonctions rémunérées conférées par un Etat étranger ou un organisme international.
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mardi 28 février 2012
Sénégal - Qui est Macky Sall ?
(La Libre 28/02/2012)
Visage rond et petites lunettes, vêtu d’une gandoura crème, il semblait impassible, en savourant sa première victoire.
Portrait
Dimanche, alors que les Sénégalais désignaient Macky Sall comme le principal challenger d’Abdoulaye Wade, le héros du jour ne montrait rien de son émotion, installé au premier étage de son QG de campagne dans un faubourg de Dakar. De là, il pouvait pourtant percevoir l’écho assourdissant des klaxons et des youyous de ses supporters, exultant de joie à l’annonce des premiers résultats. Leur candidat venait de réussir le grand huit ! C’est lui, plus qu’aucun autres opposants en lice, qui a réussi à mettre en ballottage le vieux Président. Pendant la campagne, Wade a affiché un mépris profond pour ses opposants, promettant de "leur faire mordre la poussière". Au soir du premier tour, c’est bien le Vieux qui semble terrassé, se trouvant au coude à coude avec ce quinquagénaire "terne et insaisissable", selon certains.
"Macky Sall est en réalité un homme discret qui a beaucoup appris en côtoyant Abdoulaye Wade", tempère le professeur Mamadou Mbodj, un psychologue qui a analysé les discours politiques des candidats sénégalais.
Avant d’être un opposant, Macky Sall était un apparatchik.
Aujourd’hui âgé de 50 ans, il a ainsi été deux fois ministre et même le Premier ministre de Wade entre 2004 et 2007. Lors des présidentielles qui avaient lieu cette année-là, il fut le directeur de campagne, œuvrant alors pour la première rééléction du Vieux. "En réalité, Macky Sall n’a pas eu vraiment le temps de s’imposer comme un dauphin", souligne le professur Mbodj. "Mais en observant le fonctionnement du Palais, il a compris l’intérêt de jouer les introvertis au risque de paraître effacé."
S’il ne fut jamais tout à fait le dauphin désigné, le nouveau champion de l’opposition a bien été un fils politique. Il provoquera lui-même sa chute en osant s’attaquer au fils biologique. En 2008, Macky convoque en effet Karim Wade à l’Assemblée nationale dont il est alors devenu le président. Motif ? Une enquête sur des malversations financières. Le fils du Président a plusieurs fois été soupçonné de corruption mais il est intouchable. Macky Sall s’attire aussitôt les foudres présidentielles. Wade signe peu après une réforme qui ramène le mandat du président de l’Assemblée de cinq à un an. Exit Macky, sacrifié au nom du successeur légitime, le fils du chef.
Mais l’homme discret va utiliser son éviction pour préparer son retour sur scène. Il n’est plus que le maire de Fatick, une petite ville du sud du pays, mais il va multiplier les tournées en province et dans le monde où il s’attire les faveurs de l’immense diaspora sénégalaise. "Parmi les immigrés sénégalais, il y a beaucoup d’hommes d’affaires qui ont réussi à New York comme à Londres ou Johannesburg. Leur soutien sera aussi financier", note Jean-Pierre Pierre Bloch. L’ancien député gaulliste, aujourd’hui âgé de 73 ans, est le nouveau mentor du challenger de Wade, même s’il récuse le titre de "sorcier blanc". Dans le QG de campagne le soir du premier tour, sa proximité avec le candidat est manifeste. L’ancien maire adjoint du 18e arrondissement est régulièrement accosté par des sympathisants qui tiennent à le remercier pour "ses conseils" et "son rôle dans la campagne". Il est vrai que ce fut la clé du succès de Macky Sall : alors que les autres opposants se concentraient sur le retrait de la candidature de Wade, jugée illégitime, en manifestant, Sall a sillonné le pays.
Comme Wade, il a commencé sa campagne dans la ville sainte de Touba où il a été reçu par le khalife de la congrégation des Mourides. Ne négligeant aucun soutien, Macky l’affable vient donc de surgir sur la première marche du podium. Une première revanche sur l’héritier officiel, qui n’a jamais réussi à se faire élire, et qui à force de favoritisme a contribué au déclin de son père.© Libération
Portrait Maria Malagardis Envoyée spéciale à Dakar
Mis en ligne le 28/02/2012
© Libération
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Visage rond et petites lunettes, vêtu d’une gandoura crème, il semblait impassible, en savourant sa première victoire.
Portrait
Dimanche, alors que les Sénégalais désignaient Macky Sall comme le principal challenger d’Abdoulaye Wade, le héros du jour ne montrait rien de son émotion, installé au premier étage de son QG de campagne dans un faubourg de Dakar. De là, il pouvait pourtant percevoir l’écho assourdissant des klaxons et des youyous de ses supporters, exultant de joie à l’annonce des premiers résultats. Leur candidat venait de réussir le grand huit ! C’est lui, plus qu’aucun autres opposants en lice, qui a réussi à mettre en ballottage le vieux Président. Pendant la campagne, Wade a affiché un mépris profond pour ses opposants, promettant de "leur faire mordre la poussière". Au soir du premier tour, c’est bien le Vieux qui semble terrassé, se trouvant au coude à coude avec ce quinquagénaire "terne et insaisissable", selon certains.
"Macky Sall est en réalité un homme discret qui a beaucoup appris en côtoyant Abdoulaye Wade", tempère le professeur Mamadou Mbodj, un psychologue qui a analysé les discours politiques des candidats sénégalais.
Avant d’être un opposant, Macky Sall était un apparatchik.
Aujourd’hui âgé de 50 ans, il a ainsi été deux fois ministre et même le Premier ministre de Wade entre 2004 et 2007. Lors des présidentielles qui avaient lieu cette année-là, il fut le directeur de campagne, œuvrant alors pour la première rééléction du Vieux. "En réalité, Macky Sall n’a pas eu vraiment le temps de s’imposer comme un dauphin", souligne le professur Mbodj. "Mais en observant le fonctionnement du Palais, il a compris l’intérêt de jouer les introvertis au risque de paraître effacé."
S’il ne fut jamais tout à fait le dauphin désigné, le nouveau champion de l’opposition a bien été un fils politique. Il provoquera lui-même sa chute en osant s’attaquer au fils biologique. En 2008, Macky convoque en effet Karim Wade à l’Assemblée nationale dont il est alors devenu le président. Motif ? Une enquête sur des malversations financières. Le fils du Président a plusieurs fois été soupçonné de corruption mais il est intouchable. Macky Sall s’attire aussitôt les foudres présidentielles. Wade signe peu après une réforme qui ramène le mandat du président de l’Assemblée de cinq à un an. Exit Macky, sacrifié au nom du successeur légitime, le fils du chef.
Mais l’homme discret va utiliser son éviction pour préparer son retour sur scène. Il n’est plus que le maire de Fatick, une petite ville du sud du pays, mais il va multiplier les tournées en province et dans le monde où il s’attire les faveurs de l’immense diaspora sénégalaise. "Parmi les immigrés sénégalais, il y a beaucoup d’hommes d’affaires qui ont réussi à New York comme à Londres ou Johannesburg. Leur soutien sera aussi financier", note Jean-Pierre Pierre Bloch. L’ancien député gaulliste, aujourd’hui âgé de 73 ans, est le nouveau mentor du challenger de Wade, même s’il récuse le titre de "sorcier blanc". Dans le QG de campagne le soir du premier tour, sa proximité avec le candidat est manifeste. L’ancien maire adjoint du 18e arrondissement est régulièrement accosté par des sympathisants qui tiennent à le remercier pour "ses conseils" et "son rôle dans la campagne". Il est vrai que ce fut la clé du succès de Macky Sall : alors que les autres opposants se concentraient sur le retrait de la candidature de Wade, jugée illégitime, en manifestant, Sall a sillonné le pays.
Comme Wade, il a commencé sa campagne dans la ville sainte de Touba où il a été reçu par le khalife de la congrégation des Mourides. Ne négligeant aucun soutien, Macky l’affable vient donc de surgir sur la première marche du podium. Une première revanche sur l’héritier officiel, qui n’a jamais réussi à se faire élire, et qui à force de favoritisme a contribué au déclin de son père.© Libération
Portrait Maria Malagardis Envoyée spéciale à Dakar
Mis en ligne le 28/02/2012
© Libération
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Gabon : Raymond Ndong Sima nommé Premier ministre
(Afrik.com 28/02/2012)
Raymond Ndong Sima, 56 ans, originaire de la province du Woleu-Ntem, précédemment ministre de l’Agriculture vient d’être nommé Premier ministre gabonais par le Président de la République, Ali Bongo Ondimba. Il remplace Paul Biyoghé Mba.
(de notre correspondant)
Raymond Ndong Sima, précédemment ministre de l’Agriculture vient d’être nommé au poste de Premier ministre. Il remplace Paul Biyoghé Mba qui avait lui-même succédé à Omar Bongo Ondimba, décédé en 2009.
La nomination de Ndong Sima fait suite à la proclamation il y a quelques semaines des résultats des élections législatives du 17 décembre 2011. Selon la constitution gabonaise, le Président de la République doit procéder à la nomination d’un nouveau Premier ministre au début de chaque législature.
Né le 23 Janvier 1955 à Oyem, Raymond Ndong Sima est titulaire d’un Diplôme d’études approfondies en Économétrie de l’Université Paris IX Dauphine.
Il a successivement occupé les fonctions de Directeur Général de l’Économie, Président Directeur Général de la Compagnie Forestière du Gabon (CFG), Directeur Général d’HEVEGAB, Président Directeur Général de la Compagnie d’Exploitation du Chemin de Fer Transgabonais. Par ailleurs, Raymond Ndong Sima proche des préoccupations des populations est un acteur économique dans le domaine des Transports.
Il occupait les fonctions de ministre de l’Agriculture, de l’Élevage, de la Pêche et du Développement Rural dans le précédent Gouvernement que dirigeait Paul Biyoghé Mba. Le Chef de l’État a tenu à rendre hommage à ce-dernier pour le travail accompli avec loyauté et abnégation depuis sa nomination au poste de Premier ministre en octobre 2009.
Le nouveau Premier ministre est député du Parti Démocratique gabonais, titulaire du 3ème siège du département du Woleu. Il doit aujourd’hui former « un gouvernement de mission » dans les meilleurs délais.
Comme les précédents Premiers ministres, Ndong Sima est issu de l’ethnie Fang. Il n’est en revanche pas originaire de la province de l’Estuaire comme tous ses prédécesseurs.
mardi 28 février 2012 / par Pierre Eric Mbog Batassi
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Raymond Ndong Sima, 56 ans, originaire de la province du Woleu-Ntem, précédemment ministre de l’Agriculture vient d’être nommé Premier ministre gabonais par le Président de la République, Ali Bongo Ondimba. Il remplace Paul Biyoghé Mba.
(de notre correspondant)
Raymond Ndong Sima, précédemment ministre de l’Agriculture vient d’être nommé au poste de Premier ministre. Il remplace Paul Biyoghé Mba qui avait lui-même succédé à Omar Bongo Ondimba, décédé en 2009.
La nomination de Ndong Sima fait suite à la proclamation il y a quelques semaines des résultats des élections législatives du 17 décembre 2011. Selon la constitution gabonaise, le Président de la République doit procéder à la nomination d’un nouveau Premier ministre au début de chaque législature.
Né le 23 Janvier 1955 à Oyem, Raymond Ndong Sima est titulaire d’un Diplôme d’études approfondies en Économétrie de l’Université Paris IX Dauphine.
Il a successivement occupé les fonctions de Directeur Général de l’Économie, Président Directeur Général de la Compagnie Forestière du Gabon (CFG), Directeur Général d’HEVEGAB, Président Directeur Général de la Compagnie d’Exploitation du Chemin de Fer Transgabonais. Par ailleurs, Raymond Ndong Sima proche des préoccupations des populations est un acteur économique dans le domaine des Transports.
Il occupait les fonctions de ministre de l’Agriculture, de l’Élevage, de la Pêche et du Développement Rural dans le précédent Gouvernement que dirigeait Paul Biyoghé Mba. Le Chef de l’État a tenu à rendre hommage à ce-dernier pour le travail accompli avec loyauté et abnégation depuis sa nomination au poste de Premier ministre en octobre 2009.
Le nouveau Premier ministre est député du Parti Démocratique gabonais, titulaire du 3ème siège du département du Woleu. Il doit aujourd’hui former « un gouvernement de mission » dans les meilleurs délais.
Comme les précédents Premiers ministres, Ndong Sima est issu de l’ethnie Fang. Il n’est en revanche pas originaire de la province de l’Estuaire comme tous ses prédécesseurs.
mardi 28 février 2012 / par Pierre Eric Mbog Batassi
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Présidentielle en Guinée-Bissau : 10 candidats retenus par la Cour suprême
(CRI 28/02/2012)
Dix candidats sur quatorze ont été retenus par la Cour suprême pour la présidentielle anticipée du 18 mars prochain en Guinée-Bissau, a-t-on appris de source judiciaire samedi.
Parmi les dix concurrents, ceux qui font figure de favoris sont Carlos Gomes Junior du PAIGC, ex-Premier ministre Koumba Yala Kobdé Nhanca du Parti de la Rénovation sociale (PRS), ancien chef de l'Etat, Henrique Pereira Rosa (candidat indépendant et ex- président intérimaire de 2003 à 2005), Manuel Sherifo Nhamadjo ( candidat indépendant, transfuge du PAIGC et actuel vice-président du parlement).
Les autres candidats sont :
- Afonso Té (Parti républicain pour l'indépendance et le développement), transfuge du PAIGC, colonel banni de l'armée, proche du président Nino Vieira.
- Baciro Dja (transfuge du PAIGC, candidat indépendant), actuel ministre de la défense.
- Vicente Fernandes ( Alliance démocratique)
- Sherifo Baldé (Parti de la jeunesse).
- Ibrahima Diallo (Congrès national africain).
- Luis ancassa (candidat indépendant, président du Syndicat des enseignants).
La campagne électorale est prévue du 2 au 16 mars, soit 48 heures avant le scrutin.
© Copyright CRI
Dix candidats sur quatorze ont été retenus par la Cour suprême pour la présidentielle anticipée du 18 mars prochain en Guinée-Bissau, a-t-on appris de source judiciaire samedi.
Parmi les dix concurrents, ceux qui font figure de favoris sont Carlos Gomes Junior du PAIGC, ex-Premier ministre Koumba Yala Kobdé Nhanca du Parti de la Rénovation sociale (PRS), ancien chef de l'Etat, Henrique Pereira Rosa (candidat indépendant et ex- président intérimaire de 2003 à 2005), Manuel Sherifo Nhamadjo ( candidat indépendant, transfuge du PAIGC et actuel vice-président du parlement).
Les autres candidats sont :
- Afonso Té (Parti républicain pour l'indépendance et le développement), transfuge du PAIGC, colonel banni de l'armée, proche du président Nino Vieira.
- Baciro Dja (transfuge du PAIGC, candidat indépendant), actuel ministre de la défense.
- Vicente Fernandes ( Alliance démocratique)
- Sherifo Baldé (Parti de la jeunesse).
- Ibrahima Diallo (Congrès national africain).
- Luis ancassa (candidat indépendant, président du Syndicat des enseignants).
La campagne électorale est prévue du 2 au 16 mars, soit 48 heures avant le scrutin.
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Sénégal - Wade contraint à un second tour contre Sall
(Le Figaro 28/02/2012)
Le «Vieux» président n'est pas parvenu à distancer son ex-poulain pour gagner dès le premier tour la présidentielle.
Le Sénégal va sans doute connaître, pour la seconde fois de son histoire, un ballottage dans une élection présidentielle. Lundi, alors que les radios continuaient d'égrener sans fin les résultats du scrutin de la veille, le président sortant Abdoulaye Wade voyait s'éloigner ses rêves d'une victoire facile. À demi-mot, le Vieux, comme disent les Sénégalais, l'a reconnu lundi soir. Selon les chiffres qu'il a dévoilés, portant sur environ la moitié des communes, il est crédité de 32,17 des voix contre 25% «pour le suivant». Il se refusera de prononcer le nom de ce rival qui n'est autre que son ancien poulain Macky Sall.
Abdoulaye Wade ne s'est pas privé en revanche, de longuement féliciter sur un ton solennel le peuple pour avoir voté «dans la dignité et le calme». Nide régler quelques comptes avec des chancelleries inquiètes face à un scrutin souvent qualifié de très risqué. «Nous avons apporté de la plus belle manière un démenti à tous les oiseaux de mauvais augure qui s'étaient empressés d'appeler au chevet d'un Sénégal qui serait agonisant». Une façon de rappeler que les rumeurs de fraudes et les peurs de chaos étaient indigne. Une façon aussi de flatter des Sénégalais toujours fiers de leur démocratie et de lancer une campagne de second tour qui s'annonce compliquée. La lutte qui s'annonce est loin de lui être favorable.
Ambiance lourde
Alors, en dépit de l'union de l'opposition qui s'annonce, les proches du président tentaient de s'afficher optimistes. «Il n'y a pas d'indignité à gagner au second tour. Nous, nous n'avons jamais oublié qu'il pouvait y en avoir un», confiait Amadou Sall, son porte-parole.
L'ambiance lourde qui régnait dimanche soir au centre électoral de Wade 2012 disait pourtant la déception. Dans ce petit appartement du centre de la capitale, nul cri, nul enthousiasme. Juste le cliquetis des ordinateurs compilant les résultats. Dans un petit bureau, le premier ministre, Souleyman Ndéné Ndiaye, seul, écoutait la radio, le visage fermé. «Cette victoire au premier tour donnée comme certaine par Wade et les siens visait à rendre cette idée possible dans l'opinion, même si cette hypothèse était hautement improbable. Maintenant qu'un second tour se dessine, Wade passe pour un perdant et cela même si son score devait se révéler pas si mauvais», analyse un universitaire sénégalais. Pour bien des Sénégalais, cet échec intermédiaire sonne presque déjà la défaite finale.
Le plus prudent restait finalement le rival annoncé. Retranché dans sa villa de Mermoz, un quartier cossu de Dakar, Macky Sall gardait lundi sa réserve. «Les choses se présentent bien. Je crois que même du côté du pouvoir c'est désormais accepté.» En politicien avisé, il déclinait ses victoires avec méthode. «J'ai gagné Dakar haut la main et c'est la capitale qui fait la différence. J'ai aussi les banlieues populaires de Pikine et de Guédiawaye.» Macky Sall, ancien directeur de campagne de Wade, est bien placé pour savoir que ce sont autant de fiefs du vieux président qui viennent de tomber, ceux-là mêmes qui avaient permis les victoires de 2000 et 2007.
«Wade et moi nous partageons le même électorat. Ce n'est pas ma faute si je suis plus jeune. Si les scores se confirment, on peut envisager la victoire.»
Macky Sall feint la compassion. «Wade dit qu'il est mon maître. Il ne devrait pas laisser son élève le mettre au tapis. Qu'il se retire.» Adboulaye Wade s'est, sans surprise, refusé à entendre ce message. À 85 ans, il se prépare à livrer son dernier combat.
De notre envoyé spécial à Dakar (Sénégal)
Par Tanguy Berthemet
© Copyright Le Figaro
Le «Vieux» président n'est pas parvenu à distancer son ex-poulain pour gagner dès le premier tour la présidentielle.
Le Sénégal va sans doute connaître, pour la seconde fois de son histoire, un ballottage dans une élection présidentielle. Lundi, alors que les radios continuaient d'égrener sans fin les résultats du scrutin de la veille, le président sortant Abdoulaye Wade voyait s'éloigner ses rêves d'une victoire facile. À demi-mot, le Vieux, comme disent les Sénégalais, l'a reconnu lundi soir. Selon les chiffres qu'il a dévoilés, portant sur environ la moitié des communes, il est crédité de 32,17 des voix contre 25% «pour le suivant». Il se refusera de prononcer le nom de ce rival qui n'est autre que son ancien poulain Macky Sall.
Abdoulaye Wade ne s'est pas privé en revanche, de longuement féliciter sur un ton solennel le peuple pour avoir voté «dans la dignité et le calme». Nide régler quelques comptes avec des chancelleries inquiètes face à un scrutin souvent qualifié de très risqué. «Nous avons apporté de la plus belle manière un démenti à tous les oiseaux de mauvais augure qui s'étaient empressés d'appeler au chevet d'un Sénégal qui serait agonisant». Une façon de rappeler que les rumeurs de fraudes et les peurs de chaos étaient indigne. Une façon aussi de flatter des Sénégalais toujours fiers de leur démocratie et de lancer une campagne de second tour qui s'annonce compliquée. La lutte qui s'annonce est loin de lui être favorable.
Ambiance lourde
Alors, en dépit de l'union de l'opposition qui s'annonce, les proches du président tentaient de s'afficher optimistes. «Il n'y a pas d'indignité à gagner au second tour. Nous, nous n'avons jamais oublié qu'il pouvait y en avoir un», confiait Amadou Sall, son porte-parole.
L'ambiance lourde qui régnait dimanche soir au centre électoral de Wade 2012 disait pourtant la déception. Dans ce petit appartement du centre de la capitale, nul cri, nul enthousiasme. Juste le cliquetis des ordinateurs compilant les résultats. Dans un petit bureau, le premier ministre, Souleyman Ndéné Ndiaye, seul, écoutait la radio, le visage fermé. «Cette victoire au premier tour donnée comme certaine par Wade et les siens visait à rendre cette idée possible dans l'opinion, même si cette hypothèse était hautement improbable. Maintenant qu'un second tour se dessine, Wade passe pour un perdant et cela même si son score devait se révéler pas si mauvais», analyse un universitaire sénégalais. Pour bien des Sénégalais, cet échec intermédiaire sonne presque déjà la défaite finale.
Le plus prudent restait finalement le rival annoncé. Retranché dans sa villa de Mermoz, un quartier cossu de Dakar, Macky Sall gardait lundi sa réserve. «Les choses se présentent bien. Je crois que même du côté du pouvoir c'est désormais accepté.» En politicien avisé, il déclinait ses victoires avec méthode. «J'ai gagné Dakar haut la main et c'est la capitale qui fait la différence. J'ai aussi les banlieues populaires de Pikine et de Guédiawaye.» Macky Sall, ancien directeur de campagne de Wade, est bien placé pour savoir que ce sont autant de fiefs du vieux président qui viennent de tomber, ceux-là mêmes qui avaient permis les victoires de 2000 et 2007.
«Wade et moi nous partageons le même électorat. Ce n'est pas ma faute si je suis plus jeune. Si les scores se confirment, on peut envisager la victoire.»
Macky Sall feint la compassion. «Wade dit qu'il est mon maître. Il ne devrait pas laisser son élève le mettre au tapis. Qu'il se retire.» Adboulaye Wade s'est, sans surprise, refusé à entendre ce message. À 85 ans, il se prépare à livrer son dernier combat.
De notre envoyé spécial à Dakar (Sénégal)
Par Tanguy Berthemet
© Copyright Le Figaro
Le Soudan évoque la possibilité d'une option militaire à l'encontre du Soudan du Sud
(Xinhuanet 28/02/2012)
KHARTOUM -- Le Soudan a évoqué lundi la possibilité de recourir à une option militaire contre le Soudan du Sud pour répondre à ce que Khartoum appelle des "agressions répétées" du Sud contre son territoire.
"Le Soudan se réserve le droit de recourir à des options militaires et sécuritaires pour riposter aux attaques du Soudan du Sud contre Buhairat Al-Abiyad, dans l'Etat du Kordofan du Sud", a déclaré lundi à la presse Mustafa Osman Ismail, conseiller du président soudanais.
M. Ismail a imputé au gouvernement sud-soudanais la responsabilité de l'attaque sur la zone de Buhairat Al-Abiyad, et a réaffirmé que toutes les options, y compris militaires et de sécurité, étaient envisagées par le Soudan pour répondre à l'"agression".
"Le Soudan du Sud porte l'entière responsabilité de cette attaque. Le gouvernement sud-soudanais devrait cesser de réfuter et de mentir. Il devrait reconnaître les faits, s'il a assez de courage, pour en assumer la responsabilité et les conséquences", a déclaré M. Ismail.
"Nous avons été attaqués et nous allons riposter à cette agression pour défendre notre terre. Nous allons prendre toutes les mesures nécessaires et nous n'excluons aucune option. Nous allons déposer des plaintes auprès du Conseil de sécurité des Nations unies, de l'Union africaine et du comité censé superviser l'application de l'accord de sécurité signé récemment entre les deux pays sur la non-agression à la frontière."
L'armée soudanaise a fait savoir dimanche que des affrontements armés avaient éclaté entre ses soldats et des militaires du Soudan du Sud dans la zone frontalière de Jao.
"Une alliance regroupant l'armée du Soudan du Sud et des rebelles du Kordofan du Sud et du Darfour a attaqué dimanche matin Buhairat Abiyad, à Jao", a dénoncé l'armée soudanaise dans un communiqué.
Le communiqué a accusé le Soudan du Sud d'avoir orchestré une attaque contre cette zone, et a indiqué que les combats se poursuivaient encore.
Lundi, le ministre sud-soudanais des Affaires étrangères, Nhial Deng Nhial, a démenti les accusations de Khartoum selon lesquelles le Soudan du Sud soutiendrait les mouvements armés sur le territoire soudanais.
"Le Soudan du Sud n'a rien à voir avec ce qui se passe au Soudan", s'est indigné le ministre Deng devant la presse à Juba, ajoutant que le Soudan du Sud, depuis son accession à l'indépendance, souhaitait vivre en paix avec les pays voisins.
Le Soudan et le Soudan du Sud ont signé un accord de sécurité, le 10 février dernier, pour éviter les conflits armés entre les deux pays.
L'accord, qui a été conclu grâce à la médiation de l'Union africaine à Addis-Abeba, stipule que chacune des deux parties doit respecter la souveraineté et l'intégrité territoriale de l'autre et éviter toute ingérence dans ses affaires intérieures, exclure l'usage de la force et préserver les intérêts communs et la coexistence pacifique.
Jusqu'ici les deux pays n'ont pas pu procéder à la démarcation de leurs frontières communes, notamment dans la zone frontalière de Jao.
© Copyright Xinhuanet
KHARTOUM -- Le Soudan a évoqué lundi la possibilité de recourir à une option militaire contre le Soudan du Sud pour répondre à ce que Khartoum appelle des "agressions répétées" du Sud contre son territoire.
"Le Soudan se réserve le droit de recourir à des options militaires et sécuritaires pour riposter aux attaques du Soudan du Sud contre Buhairat Al-Abiyad, dans l'Etat du Kordofan du Sud", a déclaré lundi à la presse Mustafa Osman Ismail, conseiller du président soudanais.
M. Ismail a imputé au gouvernement sud-soudanais la responsabilité de l'attaque sur la zone de Buhairat Al-Abiyad, et a réaffirmé que toutes les options, y compris militaires et de sécurité, étaient envisagées par le Soudan pour répondre à l'"agression".
"Le Soudan du Sud porte l'entière responsabilité de cette attaque. Le gouvernement sud-soudanais devrait cesser de réfuter et de mentir. Il devrait reconnaître les faits, s'il a assez de courage, pour en assumer la responsabilité et les conséquences", a déclaré M. Ismail.
"Nous avons été attaqués et nous allons riposter à cette agression pour défendre notre terre. Nous allons prendre toutes les mesures nécessaires et nous n'excluons aucune option. Nous allons déposer des plaintes auprès du Conseil de sécurité des Nations unies, de l'Union africaine et du comité censé superviser l'application de l'accord de sécurité signé récemment entre les deux pays sur la non-agression à la frontière."
L'armée soudanaise a fait savoir dimanche que des affrontements armés avaient éclaté entre ses soldats et des militaires du Soudan du Sud dans la zone frontalière de Jao.
"Une alliance regroupant l'armée du Soudan du Sud et des rebelles du Kordofan du Sud et du Darfour a attaqué dimanche matin Buhairat Abiyad, à Jao", a dénoncé l'armée soudanaise dans un communiqué.
Le communiqué a accusé le Soudan du Sud d'avoir orchestré une attaque contre cette zone, et a indiqué que les combats se poursuivaient encore.
Lundi, le ministre sud-soudanais des Affaires étrangères, Nhial Deng Nhial, a démenti les accusations de Khartoum selon lesquelles le Soudan du Sud soutiendrait les mouvements armés sur le territoire soudanais.
"Le Soudan du Sud n'a rien à voir avec ce qui se passe au Soudan", s'est indigné le ministre Deng devant la presse à Juba, ajoutant que le Soudan du Sud, depuis son accession à l'indépendance, souhaitait vivre en paix avec les pays voisins.
Le Soudan et le Soudan du Sud ont signé un accord de sécurité, le 10 février dernier, pour éviter les conflits armés entre les deux pays.
L'accord, qui a été conclu grâce à la médiation de l'Union africaine à Addis-Abeba, stipule que chacune des deux parties doit respecter la souveraineté et l'intégrité territoriale de l'autre et éviter toute ingérence dans ses affaires intérieures, exclure l'usage de la force et préserver les intérêts communs et la coexistence pacifique.
Jusqu'ici les deux pays n'ont pas pu procéder à la démarcation de leurs frontières communes, notamment dans la zone frontalière de Jao.
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Le Niger utilisera l'oléoduc Tchad-Cameroun pour exporter son pétrole brut
(Xinhuanet 28/02/2012)
N'DJAMENA -- Le Niger utilisera l'oléoduc Tchad-Cameroun pour transporter son pétrole brut sur le marché international, a déclaré lundi à la presse son ministre des Affaires étrangères, Bazoum Mohammed.
"Le pétrole du Niger que nous nous proposons d'exploiter se situe dans la zone orientale de notre pays, à proximité de la frontière avec le Tchad. Le président Issoufou a trouvé commode, pratique et économique de le faire exporter à travers un pipeline que nous raccorderons à l'oléoduc déjà en exploitation, qui relie le Tchad au port de Kribi (au Cameroun, Ndlr)", a précisé M. Bazoum Mohammed au sortir d'une audience avec le chef de l'Etat tchadien, Idriss Déby Itno. Le chef de la diplomatie nigérienne était accompagné, à N'Djaména, par son collègue en charge de l'Energie et du pétrole, Foumakoye Gado.
L'avis positif du Tchad donné à la demande du Niger, les discussions vont se poursuivre au niveau technique pour le démarrage effectif de cet oléoduc qui doit être construit dans les deux ans.
Le Niger est entré le 28 novembre 2011 dans le cercle des pays producteurs de pétrole avec la mise en service de la raffinerie de Zinder dans l'est du pays, exploitée par l'Etat et la compagnie chinoise CNPC. Il table sur une production de 20.000 barils par jour, dédiée dans un premier temps à la consommation intérieure, le reste devant ensuite être exporté.
Les réserves d'or noir du Niger, pays sahélien très pauvre mais parmi les plus grands producteurs mondiaux d'uranium, sont estimées à 480 millions de barils.
© Copyright Xinhuanet
N'DJAMENA -- Le Niger utilisera l'oléoduc Tchad-Cameroun pour transporter son pétrole brut sur le marché international, a déclaré lundi à la presse son ministre des Affaires étrangères, Bazoum Mohammed.
"Le pétrole du Niger que nous nous proposons d'exploiter se situe dans la zone orientale de notre pays, à proximité de la frontière avec le Tchad. Le président Issoufou a trouvé commode, pratique et économique de le faire exporter à travers un pipeline que nous raccorderons à l'oléoduc déjà en exploitation, qui relie le Tchad au port de Kribi (au Cameroun, Ndlr)", a précisé M. Bazoum Mohammed au sortir d'une audience avec le chef de l'Etat tchadien, Idriss Déby Itno. Le chef de la diplomatie nigérienne était accompagné, à N'Djaména, par son collègue en charge de l'Energie et du pétrole, Foumakoye Gado.
L'avis positif du Tchad donné à la demande du Niger, les discussions vont se poursuivre au niveau technique pour le démarrage effectif de cet oléoduc qui doit être construit dans les deux ans.
Le Niger est entré le 28 novembre 2011 dans le cercle des pays producteurs de pétrole avec la mise en service de la raffinerie de Zinder dans l'est du pays, exploitée par l'Etat et la compagnie chinoise CNPC. Il table sur une production de 20.000 barils par jour, dédiée dans un premier temps à la consommation intérieure, le reste devant ensuite être exporté.
Les réserves d'or noir du Niger, pays sahélien très pauvre mais parmi les plus grands producteurs mondiaux d'uranium, sont estimées à 480 millions de barils.
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L'Afrique du Sud prévoit de créer une entreprise nationale d'acier
(Xinhuanet 28/02/2012)
JOHANNESBURG -- Un document très attendu du Congrès national africain (ANC), parti au pouvoir en Afrique du Sud, prevoit la mise en place d'une compagnie nationale d'acier, ont rapporté lundi les médias locaux.
Une telle compagnie sera soit une entité gouvernementale, soit un partenariat avec le secteur privé, selon le média.
En juin, l'ANC, pour la première fois, a rédigé un document de discussion sur les entreprises nationales, que le parti aimerait voir jouer un rôle majeur dans l'économie.
Le fabricant d'acier proposé est sommairement discuté, avec un investissement de 40 à 50 milliards de rands (5,2-6,5 milliards de dollars).
Il y aura de nombreux avantages au projet. Il augmentera l'enrichissement des matières premières, objectif clé de la politique industrielle sud-africaine, et abaissera les coûts des intrants pour les infrastructures.
Le rapport a indiqué que les discussions ont probablement été menées entre les officiels du gouvernement sud-africain et les fabricants d'acier en Inde, en Chine et dans les autres pays.
© Copyright Xinhuanet
JOHANNESBURG -- Un document très attendu du Congrès national africain (ANC), parti au pouvoir en Afrique du Sud, prevoit la mise en place d'une compagnie nationale d'acier, ont rapporté lundi les médias locaux.
Une telle compagnie sera soit une entité gouvernementale, soit un partenariat avec le secteur privé, selon le média.
En juin, l'ANC, pour la première fois, a rédigé un document de discussion sur les entreprises nationales, que le parti aimerait voir jouer un rôle majeur dans l'économie.
Le fabricant d'acier proposé est sommairement discuté, avec un investissement de 40 à 50 milliards de rands (5,2-6,5 milliards de dollars).
Il y aura de nombreux avantages au projet. Il augmentera l'enrichissement des matières premières, objectif clé de la politique industrielle sud-africaine, et abaissera les coûts des intrants pour les infrastructures.
Le rapport a indiqué que les discussions ont probablement été menées entre les officiels du gouvernement sud-africain et les fabricants d'acier en Inde, en Chine et dans les autres pays.
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Nord-Mali : Alain Juppé prône le dialogue inclusif
(Afrik.com 28/02/2012)
Visite éclair à Bamako la semaine dernière d’Alain Juppé, ministre français des affaires étrangères. Au cours de son bref sejour en terre malienne le chef de la diplomatie française a réaffirmé l’attachement de la France à l’intégrité territoriale du Mali.
La France n’a pas une question ambiguë sur la crise malienne. L’hexagone est attaché à l’unité et à l’intégrité territoriale du Mali. « Pour nous c’est un principe absolument fondamental. En aucun moment nous avons varié sur cette ligne ». Telle est en substance le message qu’Alain Juppé, le chef de la diplomatie française a tenu a exprimé au président Amadou Toumani Touré. M. Juppé a par ailleurs prôné le dialogue plutôt que les armes, pour régler la crise du Nord.
« Il n’y aura pas de solution militaire dans ces affrontements, et il faut donc prendre la voie du dialogue politique aussi inclusif que possible avec tous ceux qui doivent s’asseoir autour de la table et le président a tout à fait confirmé que c’était son intention », a précisé Juppé. Pour ce faire, la médiation aura un rôle clé dans la résolution du conflit avec l’implication de l’Algérie, du Burkina Faso, de l’Union africaine et de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao).
Respect du calendrier électoral
La rébellion touarègue du Mouvement de libération nationale de l’Azawad (MNLA) menace la tenue de l’élection présidentielle que le Mali a prévu d’organiser à la fin du mois d’avril prochain. C’est pourquoi Alain Juppé a insisté sur le respect du calendrier électoral. « Le président Amadou Toumani Touré a joué un très grand rôle dans la transition démocratique ici dans ce pays et je pense qu’il est très attaché au respect du calendrier constitutionnel. Ces élections doivent avoir lieu à la date prévue et sur l’ensemble du pays y compris au nord et je crois que là aussi nous avons une convergence de vues », a dit le ministre français des affaires étrangères à la presse.
Avant cette visite express au Mali, Alain Juppé s’est aussi rendu au Bénin et au Burkina Faso. Le Burkina Faso qui pourrait jouer un rôle majeur dans la crise au nord du Mali, d’autant que des milliers de réfugiés sont massés à sa frontière, ainsi qu’au Niger, en Mauritanie et en Algérie. Des refugiés qui seraient plus de 100 000 selon le HCR.
par Fouâd Harit
© Copyright Afrik.com
Visite éclair à Bamako la semaine dernière d’Alain Juppé, ministre français des affaires étrangères. Au cours de son bref sejour en terre malienne le chef de la diplomatie française a réaffirmé l’attachement de la France à l’intégrité territoriale du Mali.
La France n’a pas une question ambiguë sur la crise malienne. L’hexagone est attaché à l’unité et à l’intégrité territoriale du Mali. « Pour nous c’est un principe absolument fondamental. En aucun moment nous avons varié sur cette ligne ». Telle est en substance le message qu’Alain Juppé, le chef de la diplomatie française a tenu a exprimé au président Amadou Toumani Touré. M. Juppé a par ailleurs prôné le dialogue plutôt que les armes, pour régler la crise du Nord.
« Il n’y aura pas de solution militaire dans ces affrontements, et il faut donc prendre la voie du dialogue politique aussi inclusif que possible avec tous ceux qui doivent s’asseoir autour de la table et le président a tout à fait confirmé que c’était son intention », a précisé Juppé. Pour ce faire, la médiation aura un rôle clé dans la résolution du conflit avec l’implication de l’Algérie, du Burkina Faso, de l’Union africaine et de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao).
Respect du calendrier électoral
La rébellion touarègue du Mouvement de libération nationale de l’Azawad (MNLA) menace la tenue de l’élection présidentielle que le Mali a prévu d’organiser à la fin du mois d’avril prochain. C’est pourquoi Alain Juppé a insisté sur le respect du calendrier électoral. « Le président Amadou Toumani Touré a joué un très grand rôle dans la transition démocratique ici dans ce pays et je pense qu’il est très attaché au respect du calendrier constitutionnel. Ces élections doivent avoir lieu à la date prévue et sur l’ensemble du pays y compris au nord et je crois que là aussi nous avons une convergence de vues », a dit le ministre français des affaires étrangères à la presse.
Avant cette visite express au Mali, Alain Juppé s’est aussi rendu au Bénin et au Burkina Faso. Le Burkina Faso qui pourrait jouer un rôle majeur dans la crise au nord du Mali, d’autant que des milliers de réfugiés sont massés à sa frontière, ainsi qu’au Niger, en Mauritanie et en Algérie. Des refugiés qui seraient plus de 100 000 selon le HCR.
par Fouâd Harit
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Le Tchad poursuit son développement local (PAPIER GÉNÉRAL)
(Xinhuanet 28/02/2012)
N'DJAMENA -- En lançant la deuxième phase du Projet d'appui au développement local (PROADEL II) la semaine dernière, le Tchad entend accélérer son processus de développement à la base.
Le PROADEL II vise à réhabiliter des pistes rurales et à mettre en place des infrastructures de base: 350 salles de classe, 600 points d'eau potable, 40 centres de santé, au moins 20 centres d'animation communautaires, 20 autres centres de formation communautaires, 5 radios communautaires, etc. Il vise également à financer un certain nombre d'activités génératrices de revenus.
Financé à hauteur de 75 millions US dollars (50 millions par l'Etat tchadien et 25 millions par la Banque mondiale), il s'étalera sur une durée de douze ans répartis en trois phases.
Cette seconde phase du PROADEL coïncide avec le quatrième mandat (de cinq ans) du président Idriss Déby Itno qui a promis consacrer les trois premières années au développement du monde rural. "La deuxième phase du PROADEL assurera une couverture nationale avec l'objectif de donner plus d'impacts que la précédente. Notre principal défi sera la consolidation des acquis et l'extension de nos activités dans les zones non couvertes pendant la phase I", déclare sa coordinatrice, Mme Sanda Eldjima Mallot.
"L'une des conséquences positives des résultats obtenus pendant la première phase a été, surtout, la décision des autorités tchadiennes de préparer une deuxième phase du PROADEL avec le soutien de la Banque mondiale", reconnaît Jean-Claude Brou, représentant résident de la Banque mondiale au Tchad.
Dans sa première phase mise en route en 2006, le PROADEL a, par la réalisation d'investissements socioéconomiques divers, contribué à alléger les difficultés quotidiennes des communautés rurales, à travers la construction d'établissements scolaires, de centres de santé avec des conseils que le VIH-Sida, d'infrastructures d'approvisionnement en eau potable, de magasins de stockages, de centres de formation et de radios communautaires.
"Le PROADEL I a eu des résultats, mais ils n'ont pas été à la hauteur de nos attentes", tempère Assane Nguéadoum, ministre tchadien de l'Aménagement du territoire, de l'urbanisme et de l'habitat. "Le PROADEL II doit être un projet beaucoup plus pratique, avec des procédures d'exécution simplifiées et une participation des communautés revue à la baisse", ajoute-t-il.
Des dissensions au sein de l'équipe du PROADEL I avaient failli conduire à la fermeture du projet. Aujourd'hui, toutes les dispositions sont prises en mettant une nouvelle structure avec des moyens conséquents pour lui permettre de travailler avec sérénité afin que chaque membre recruté sur des critères objectifs de compétence soit à la hauteur de sa tâche, promet M. Assane Nguéadoum.
En plus de l'unité de gestion du projet dans la capitale, sept unités de gestion locale ont été installées dans les principales villes en provinces. "Le travail doit être fait dans la concertation entre les communautés, les autorités locales et les techniciens du projet", précise le ministre tchadien de l'Aménagement du territoire. La stratégie adoptée par le PROADEL est de "faire faire", par le biais des opérateurs de proximité chargés d'appuyer les populations lors du diagnostic, de l'identification et de la priorisation des actions de développement dans le cadre de la planification locale.
"Au-delà du fait qu'il est sensé lutter contre la pauvreté dans en milieu rural, le PROADEL est également attaché à notre processus de décentralisation. Il constitue un outil important d'accompagnement pour les structures territoriales décentralisées", conclut M. Assane Nguéadoum. Le Tchad vient de marquer un grand pas en avant dans sa politique de décentralisation. Les résultats des premières élections communales du pays, organisées dans quarante-deux communes, ont été proclamés la semaine dernière. Les conseils municipaux seront mis en place dans les prochaines semaines.
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N'DJAMENA -- En lançant la deuxième phase du Projet d'appui au développement local (PROADEL II) la semaine dernière, le Tchad entend accélérer son processus de développement à la base.
Le PROADEL II vise à réhabiliter des pistes rurales et à mettre en place des infrastructures de base: 350 salles de classe, 600 points d'eau potable, 40 centres de santé, au moins 20 centres d'animation communautaires, 20 autres centres de formation communautaires, 5 radios communautaires, etc. Il vise également à financer un certain nombre d'activités génératrices de revenus.
Financé à hauteur de 75 millions US dollars (50 millions par l'Etat tchadien et 25 millions par la Banque mondiale), il s'étalera sur une durée de douze ans répartis en trois phases.
Cette seconde phase du PROADEL coïncide avec le quatrième mandat (de cinq ans) du président Idriss Déby Itno qui a promis consacrer les trois premières années au développement du monde rural. "La deuxième phase du PROADEL assurera une couverture nationale avec l'objectif de donner plus d'impacts que la précédente. Notre principal défi sera la consolidation des acquis et l'extension de nos activités dans les zones non couvertes pendant la phase I", déclare sa coordinatrice, Mme Sanda Eldjima Mallot.
"L'une des conséquences positives des résultats obtenus pendant la première phase a été, surtout, la décision des autorités tchadiennes de préparer une deuxième phase du PROADEL avec le soutien de la Banque mondiale", reconnaît Jean-Claude Brou, représentant résident de la Banque mondiale au Tchad.
Dans sa première phase mise en route en 2006, le PROADEL a, par la réalisation d'investissements socioéconomiques divers, contribué à alléger les difficultés quotidiennes des communautés rurales, à travers la construction d'établissements scolaires, de centres de santé avec des conseils que le VIH-Sida, d'infrastructures d'approvisionnement en eau potable, de magasins de stockages, de centres de formation et de radios communautaires.
"Le PROADEL I a eu des résultats, mais ils n'ont pas été à la hauteur de nos attentes", tempère Assane Nguéadoum, ministre tchadien de l'Aménagement du territoire, de l'urbanisme et de l'habitat. "Le PROADEL II doit être un projet beaucoup plus pratique, avec des procédures d'exécution simplifiées et une participation des communautés revue à la baisse", ajoute-t-il.
Des dissensions au sein de l'équipe du PROADEL I avaient failli conduire à la fermeture du projet. Aujourd'hui, toutes les dispositions sont prises en mettant une nouvelle structure avec des moyens conséquents pour lui permettre de travailler avec sérénité afin que chaque membre recruté sur des critères objectifs de compétence soit à la hauteur de sa tâche, promet M. Assane Nguéadoum.
En plus de l'unité de gestion du projet dans la capitale, sept unités de gestion locale ont été installées dans les principales villes en provinces. "Le travail doit être fait dans la concertation entre les communautés, les autorités locales et les techniciens du projet", précise le ministre tchadien de l'Aménagement du territoire. La stratégie adoptée par le PROADEL est de "faire faire", par le biais des opérateurs de proximité chargés d'appuyer les populations lors du diagnostic, de l'identification et de la priorisation des actions de développement dans le cadre de la planification locale.
"Au-delà du fait qu'il est sensé lutter contre la pauvreté dans en milieu rural, le PROADEL est également attaché à notre processus de décentralisation. Il constitue un outil important d'accompagnement pour les structures territoriales décentralisées", conclut M. Assane Nguéadoum. Le Tchad vient de marquer un grand pas en avant dans sa politique de décentralisation. Les résultats des premières élections communales du pays, organisées dans quarante-deux communes, ont été proclamés la semaine dernière. Les conseils municipaux seront mis en place dans les prochaines semaines.
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Cameroun - Le projet d’usine d’engrais chimique au Cameroun progresse
(CommodAfrica 28/02/2012)
Les travaux démarreraient d’ici la fin de l’année
Les travaux de construction d’une usine de production d’engrais chimiques seront lancés d’ici fin 2012 au Cameroun, a annoncé le 24 février la Société nationale des hydrocarbures (SNH). Cette unité industrielle prévoit une production annuelle d’environ 600 000 tonnes d’ammoniac et de 700 000 t d’urée, destinées au marché local et à l’exportation. Les études de faisabilité seraient ”en bonne voie”, rapporte l’agence APA.
Ceci fait suite à la signature du protocole d’accord intervenu le 13 octobre 2011 entre la SNH et la société allemande Fer-Rostaal AG (Ferrostall).
© Copyright CommodAfrica
Les travaux démarreraient d’ici la fin de l’année
Les travaux de construction d’une usine de production d’engrais chimiques seront lancés d’ici fin 2012 au Cameroun, a annoncé le 24 février la Société nationale des hydrocarbures (SNH). Cette unité industrielle prévoit une production annuelle d’environ 600 000 tonnes d’ammoniac et de 700 000 t d’urée, destinées au marché local et à l’exportation. Les études de faisabilité seraient ”en bonne voie”, rapporte l’agence APA.
Ceci fait suite à la signature du protocole d’accord intervenu le 13 octobre 2011 entre la SNH et la société allemande Fer-Rostaal AG (Ferrostall).
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Côte d'Ivoire - L'ONUCI se réjouit du bon déroulement des législatives partielles
(Xinhuanet 28/02/2012)
NEW YORK (Nations Unies) --Le représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies pour la Côte d'Ivoire, Bert Koenders, s'est réjoui dimanche du bon déroulement des législatives partielles dans le pays, selon un communiqué de l'ONU publié à New York.
"C'est très positif et j'en suis heureux. Nous avons en effet besoin d'avancer pour le bien de la Côte d'Ivoire", a dit M. Koenders, qui est également chef de l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI).
S'agissant de la certification définitive des législatives, M. Koenders a affirmé qu'il la ferait après les décisions des institutions du pays en charge des élections. Ces élections partielles font suite aux requêtes en annulation traitées par le Conseil constitutionnel après les législatives du 11 décembre 2011. Le Conseil constitutionnel avait alors reçu 107 requêtes en annulation provenant de 66 circonscriptions électorales dont onze ont été jugées véritablement litigieuses.
Lundi, le représentant spécial a dépêché le Commandant de la Force et le Chef de la police onusienne à Bonon, dans le centre-ouest de la Côte d'Ivoire, au lendemain d'incidents postélectoraux dans cette ville.
La mission va s'enquérir de la situation sur place et identifier les conditions dans lesquelles un convoi de la Commission électorale indépendante (CEI) qui transportait des urnes à Bonon, escorté par les soldats de l'ONUCI a essuyé, près de Gobazra, des tirs provenant d'individus armés non encore identifiés. Les casques bleus ont riposté à l'attaque de manière robuste et appropriée, conformément à leurs règles d'engagement, a précisé l'ONUCI dans un communiqué de presse.
Les casques bleus ont dû également réagir face à l'attaque, quelques heures plus tard, contre un bureau de la CEI à Bonon où se trouvaient les agents électoraux, le personnel de l'ONUCI venu les appuyer ainsi que le matériel électoral.
"Le représentant spécial condamne énergiquement ces deux attaques et tient à ce que toute la lumière soit faite par les autorités compétentes sur les circonstances de leur survenue, que leurs auteurs soient identifiés et présentés devant la justice, dans les meilleurs délais, selon la loi en vigueur", a dit l'ONUCI dans son communiqué.
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NEW YORK (Nations Unies) --Le représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies pour la Côte d'Ivoire, Bert Koenders, s'est réjoui dimanche du bon déroulement des législatives partielles dans le pays, selon un communiqué de l'ONU publié à New York.
"C'est très positif et j'en suis heureux. Nous avons en effet besoin d'avancer pour le bien de la Côte d'Ivoire", a dit M. Koenders, qui est également chef de l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI).
S'agissant de la certification définitive des législatives, M. Koenders a affirmé qu'il la ferait après les décisions des institutions du pays en charge des élections. Ces élections partielles font suite aux requêtes en annulation traitées par le Conseil constitutionnel après les législatives du 11 décembre 2011. Le Conseil constitutionnel avait alors reçu 107 requêtes en annulation provenant de 66 circonscriptions électorales dont onze ont été jugées véritablement litigieuses.
Lundi, le représentant spécial a dépêché le Commandant de la Force et le Chef de la police onusienne à Bonon, dans le centre-ouest de la Côte d'Ivoire, au lendemain d'incidents postélectoraux dans cette ville.
La mission va s'enquérir de la situation sur place et identifier les conditions dans lesquelles un convoi de la Commission électorale indépendante (CEI) qui transportait des urnes à Bonon, escorté par les soldats de l'ONUCI a essuyé, près de Gobazra, des tirs provenant d'individus armés non encore identifiés. Les casques bleus ont riposté à l'attaque de manière robuste et appropriée, conformément à leurs règles d'engagement, a précisé l'ONUCI dans un communiqué de presse.
Les casques bleus ont dû également réagir face à l'attaque, quelques heures plus tard, contre un bureau de la CEI à Bonon où se trouvaient les agents électoraux, le personnel de l'ONUCI venu les appuyer ainsi que le matériel électoral.
"Le représentant spécial condamne énergiquement ces deux attaques et tient à ce que toute la lumière soit faite par les autorités compétentes sur les circonstances de leur survenue, que leurs auteurs soient identifiés et présentés devant la justice, dans les meilleurs délais, selon la loi en vigueur", a dit l'ONUCI dans son communiqué.
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Burkina Faso - PENURIE D’ESSENCE AU BURKINA: c’est quoi le problème ?
(Le Pays 28/02/2012)
Quand on parle de carburant au Burkina, on a bien envie de dire : « Y en a marre à la fin ! » Tel un signe indien, chaque année, les Burkinabè doivent supporter une crise d’approvisionnement en hydrocarbures. Et pourtant, le gouvernement a toujours clamé que le Burkina dispose en permanence d’un stock de sécurité de 3 mois. Il a toujours chanté que son système était le bon, par rapport à celui de pays voisins où la qualité des hydrocarbures laisserait à désirer. Tout cela n’était-ce que de la propagande ? Il faut malheureusement se rendre à l’évidence.
L’Etat qui a encore le monopole de l’approvisionnement en hydrocarbures se cherche. Son système est en panne. D’une part, la SONABHY vit une situation financière intenable avec, semble-t-il, 3 à 4 milliards de F CFA de pertes par mois, du fait des subventions des produits pétroliers et gaziers. D’autre part, des dysfonctionnements graves caractérisent le milieu des opérateurs privés que sont les marketteurs, les transporteurs et les gérants de stations.
Ces jours-ci, le directeur général de la SONABHY a laissé entendre que la pénurie de carburant était due à une fronde des transporteurs, lesquels refusent d’être le dindon de la farce à cause des nombreuses taxes sur leur activité. De toute façon, dans l’un ou l’autre cas, c’est l’Etat qui est responsable. La récurrence des crises des hydrocarbures mérite qu’on se pose les vraies questions : quel est le mal, quels sont les problèmes des acteurs privés, comment assurer un approvisionnement sans rupture ? Il faut certainement s’attaquer aux enjeux structurels du secteur pour savoir si le système burkinabè est toujours viable. Il est vrai que son statut de pays de l’hinterland complique un peu les choses.
Mais c’est une question de stratégie et les pays voisins, dont nous critiquions les systèmes, peuvent maintenant nous inspirer. Dans un premier temps, l’Etat a tout intérêt à se pencher sur la santé de la SONABHY et à réfléchir à l’ouverture du marché si le modèle ne fonctionne plus. Il se peut d’ailleurs que la vérité des prix nous sauve finalement. Dans un second temps, l’Etat doit réaffirmer son autorité et imposer des règles strictes aux marketteurs, aux transporteurs et autres acteurs du domaine. Comment comprendre que certains opérateurs privés refusent de se conformer à la réglementation en vigueur pour tricher et se faire de l’argent ?
Y aurait-il des intouchables dans le secteur, qui se soucient comme d’une guigne des cahiers de charge ? Si la SONABHY est une société stratégique au Burkina et qu’un dysfonctionnement peut bloquer l’activité économique, c’est que le devoir d’agir est impérieux. L’énergie est une denrée stratégique dont le contrôle peut booster ou compromettre le développement d’un pays. En plus, à ce rythme, la colère des Burkinabè ne fait que s’accentuer.
En effet, il est de notoriété publique que l’Etat récolte beaucoup de taxes sur le prix de l’essence à la pompe. Comment comprendre une si grande pression sur le portemonnaie des citoyens alors que les stocks ne sont pas toujours assurés ? C’est pourquoi, au niveau du consommateur qui subit une pénurie de carburant, il n’y a pas deux personnes vers qui se retourner. C’est donc à l’Etat de prendre toutes les dispositions pour assurer un approvisionnement continu des hydrocarbures. Un point, c’est tout !
SIDZABDA
© Copyright Le Pays
Quand on parle de carburant au Burkina, on a bien envie de dire : « Y en a marre à la fin ! » Tel un signe indien, chaque année, les Burkinabè doivent supporter une crise d’approvisionnement en hydrocarbures. Et pourtant, le gouvernement a toujours clamé que le Burkina dispose en permanence d’un stock de sécurité de 3 mois. Il a toujours chanté que son système était le bon, par rapport à celui de pays voisins où la qualité des hydrocarbures laisserait à désirer. Tout cela n’était-ce que de la propagande ? Il faut malheureusement se rendre à l’évidence.
L’Etat qui a encore le monopole de l’approvisionnement en hydrocarbures se cherche. Son système est en panne. D’une part, la SONABHY vit une situation financière intenable avec, semble-t-il, 3 à 4 milliards de F CFA de pertes par mois, du fait des subventions des produits pétroliers et gaziers. D’autre part, des dysfonctionnements graves caractérisent le milieu des opérateurs privés que sont les marketteurs, les transporteurs et les gérants de stations.
Ces jours-ci, le directeur général de la SONABHY a laissé entendre que la pénurie de carburant était due à une fronde des transporteurs, lesquels refusent d’être le dindon de la farce à cause des nombreuses taxes sur leur activité. De toute façon, dans l’un ou l’autre cas, c’est l’Etat qui est responsable. La récurrence des crises des hydrocarbures mérite qu’on se pose les vraies questions : quel est le mal, quels sont les problèmes des acteurs privés, comment assurer un approvisionnement sans rupture ? Il faut certainement s’attaquer aux enjeux structurels du secteur pour savoir si le système burkinabè est toujours viable. Il est vrai que son statut de pays de l’hinterland complique un peu les choses.
Mais c’est une question de stratégie et les pays voisins, dont nous critiquions les systèmes, peuvent maintenant nous inspirer. Dans un premier temps, l’Etat a tout intérêt à se pencher sur la santé de la SONABHY et à réfléchir à l’ouverture du marché si le modèle ne fonctionne plus. Il se peut d’ailleurs que la vérité des prix nous sauve finalement. Dans un second temps, l’Etat doit réaffirmer son autorité et imposer des règles strictes aux marketteurs, aux transporteurs et autres acteurs du domaine. Comment comprendre que certains opérateurs privés refusent de se conformer à la réglementation en vigueur pour tricher et se faire de l’argent ?
Y aurait-il des intouchables dans le secteur, qui se soucient comme d’une guigne des cahiers de charge ? Si la SONABHY est une société stratégique au Burkina et qu’un dysfonctionnement peut bloquer l’activité économique, c’est que le devoir d’agir est impérieux. L’énergie est une denrée stratégique dont le contrôle peut booster ou compromettre le développement d’un pays. En plus, à ce rythme, la colère des Burkinabè ne fait que s’accentuer.
En effet, il est de notoriété publique que l’Etat récolte beaucoup de taxes sur le prix de l’essence à la pompe. Comment comprendre une si grande pression sur le portemonnaie des citoyens alors que les stocks ne sont pas toujours assurés ? C’est pourquoi, au niveau du consommateur qui subit une pénurie de carburant, il n’y a pas deux personnes vers qui se retourner. C’est donc à l’Etat de prendre toutes les dispositions pour assurer un approvisionnement continu des hydrocarbures. Un point, c’est tout !
SIDZABDA
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Congo: Un investissement de 74 milliards F CFA pour l'aménagement du réseau routier du Pool (sud)
(Xinhuanet 28/02/2012)
BRAZZAVILLE -- Le gouvernement congolais va mobiliser cette année près de 74 milliards F CFA pour financer le programme d'entretien et de réhabilitation du réseau routier du département du Pool (sud), a appris Xinhua lundi.
La mise en oeuvre de ce programme pour une longueur de 1014,5 km concerne onze axes du réseau routier principal et secondaire. Son but est de faciliter la mobilité des personnes et des biens, mais aussi de connecter ce département avec ses voisins, à savoir la Bouenza (sud-est) et les Plateaux (centre).
La nature des travaux prévus sur les différents projets porte sur la construction des ouvrages, le dégagement de l'emprise sur 15 mètres de chaque côté de la route, l'aménagement de la plate forme, le rechargement en matériaux sélectionnés, le couronnement de la chaussée à la latérite.
« Ces artères principales devront se greffer à plus d'une quinzaine de routes dites de desserte rurale visant à désenclaver les grands bassins de production, et dont les travaux seront réalisés dans le cadre du programme classique du gouvernement congolais », a précisé le directeur général des travaux publics, Blaise Onanga.
© Copyright Xinhuanet
BRAZZAVILLE -- Le gouvernement congolais va mobiliser cette année près de 74 milliards F CFA pour financer le programme d'entretien et de réhabilitation du réseau routier du département du Pool (sud), a appris Xinhua lundi.
La mise en oeuvre de ce programme pour une longueur de 1014,5 km concerne onze axes du réseau routier principal et secondaire. Son but est de faciliter la mobilité des personnes et des biens, mais aussi de connecter ce département avec ses voisins, à savoir la Bouenza (sud-est) et les Plateaux (centre).
La nature des travaux prévus sur les différents projets porte sur la construction des ouvrages, le dégagement de l'emprise sur 15 mètres de chaque côté de la route, l'aménagement de la plate forme, le rechargement en matériaux sélectionnés, le couronnement de la chaussée à la latérite.
« Ces artères principales devront se greffer à plus d'une quinzaine de routes dites de desserte rurale visant à désenclaver les grands bassins de production, et dont les travaux seront réalisés dans le cadre du programme classique du gouvernement congolais », a précisé le directeur général des travaux publics, Blaise Onanga.
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Zambie - Le FMI avise la Zambie de réduire l'incertitude des investisseurs (rapport)
(Xinhuanet 28/02/2012)
LUSAKA -- Le Fonds monétaire international (FMI) a avisé le gouvernement de la Zambie d'articuler un cadre politique cohérent en vertu duquel il mettra en œuvre son ordre du jour pour aider à réduire l'actuelle incertitude du marché et des investisseurs, a déclaré lundi le journal "The Post of Zambia".
Depuis sa victoire aux dernières élections en septembre 2011, le nouveau gouvernement du président Michael Sata, a fait des reprises de certaines entreprises qui ont été vendues par le régime précédent et a institué des enquêtes pour savoir comment les autres entreprises ont été vendues.
Parmi les entreprises dont le départ a été inversé comprend l' entreprise de télécommunications - Zamtel, qui a été vendu à LAP Green Network de la Libye et une banque locale-Finance Bank en Afrique du Sud de FirstRand Bank.
Le gouvernement a récemment institué une enquête sur la façon dont Rabobank des Pays-Bas a acquis une participation dans une banque publique-Zanaco et la commission d'enquête travaille encore sur un rapport final après la réception des observations de divers intervenants.
Les analystes ont exprimé leur crainte que de tels gestes avaient le potentiel d'éroder la confiance des investisseurs, car il peut être interprété comme signifiant que le gouvernement tente de réintroduire la nationalisation.
"Une augmentation de l'incertitude est attendue dans une situation dans laquelle un parti politique qui a été au pouvoir pendant 20 ans est démis de ses fonctions. Qu'est-ce que le gouvernement pourrait faire pour aider à réduire cette incertitude est d'articuler un cadre politique cohérent en vertu de laquelle il mettra en œuvre son ordre du jour. Cela renforcera les signaux positifs découlant des bonnes bases économiques et la transition pacifique du pouvoir récente à la suite des dernières élections", le représentant du FMI en Zambie Perry Perone, a été cité comme disant par le journal.
Tout en reconnaissant qu'il est raisonnable pour un gouvernement d'enquêter sur la vente d'une entreprise appartenant à l'État s' il ya des indications qu'il ya eu des irrégularités, le représentant du FMI a déclaré que les enquêtes doivent être menées d'une manière transparente et responsable.
Selon le représentant du FMI, l' initiative d' enquêter sur la vente de certaines entreprises publiques et la reprise de certaines ventes a "agité" certains bailleurs de fonds et les investisseurs qui craignent que le gouvernement pourrait être sur la voie de la nationalisation.
© Copyright Xinhuanet
LUSAKA -- Le Fonds monétaire international (FMI) a avisé le gouvernement de la Zambie d'articuler un cadre politique cohérent en vertu duquel il mettra en œuvre son ordre du jour pour aider à réduire l'actuelle incertitude du marché et des investisseurs, a déclaré lundi le journal "The Post of Zambia".
Depuis sa victoire aux dernières élections en septembre 2011, le nouveau gouvernement du président Michael Sata, a fait des reprises de certaines entreprises qui ont été vendues par le régime précédent et a institué des enquêtes pour savoir comment les autres entreprises ont été vendues.
Parmi les entreprises dont le départ a été inversé comprend l' entreprise de télécommunications - Zamtel, qui a été vendu à LAP Green Network de la Libye et une banque locale-Finance Bank en Afrique du Sud de FirstRand Bank.
Le gouvernement a récemment institué une enquête sur la façon dont Rabobank des Pays-Bas a acquis une participation dans une banque publique-Zanaco et la commission d'enquête travaille encore sur un rapport final après la réception des observations de divers intervenants.
Les analystes ont exprimé leur crainte que de tels gestes avaient le potentiel d'éroder la confiance des investisseurs, car il peut être interprété comme signifiant que le gouvernement tente de réintroduire la nationalisation.
"Une augmentation de l'incertitude est attendue dans une situation dans laquelle un parti politique qui a été au pouvoir pendant 20 ans est démis de ses fonctions. Qu'est-ce que le gouvernement pourrait faire pour aider à réduire cette incertitude est d'articuler un cadre politique cohérent en vertu de laquelle il mettra en œuvre son ordre du jour. Cela renforcera les signaux positifs découlant des bonnes bases économiques et la transition pacifique du pouvoir récente à la suite des dernières élections", le représentant du FMI en Zambie Perry Perone, a été cité comme disant par le journal.
Tout en reconnaissant qu'il est raisonnable pour un gouvernement d'enquêter sur la vente d'une entreprise appartenant à l'État s' il ya des indications qu'il ya eu des irrégularités, le représentant du FMI a déclaré que les enquêtes doivent être menées d'une manière transparente et responsable.
Selon le représentant du FMI, l' initiative d' enquêter sur la vente de certaines entreprises publiques et la reprise de certaines ventes a "agité" certains bailleurs de fonds et les investisseurs qui craignent que le gouvernement pourrait être sur la voie de la nationalisation.
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lundi 27 février 2012
Sénégal - Macky Sall, le deuxième homme de la présidentielle sénégalaise
(La Croix 27/02/2012)
Macky Sall devrait affronter Abdoulaye Wade au second tour de l’élection présidentielle.L’ancien premier ministre a été un proche du président sortant, avant de rompre avec lui en 2008. «Macky Sall est le plus crédible et sans doute le plus dangereux candidat de l’opposition», assurait, l’été dernier, un diplomate en poste à Dakar. Sept mois plus tard, Macky Sall, 50 ans, devrait affronter le président sortant au deuxième tour de la présidentielle, selon les premières estimations données hier à Dakar par l’opposition.
Compte tenu de l’exaspération d’une grande partie de la population envers «le vieux» (surnom donné à Abdoulaye Wade, 85 ans), le challenger pourrait espérer capitaliser le désir de changement qui anime la société sénégalaise.
Le candidat de l’alternance
D’origine modeste (son père était gardien, sa mère vendait des arachides), Macky Sall est un scientifique de formation (formé à l’Institut des sciences de la terre de Dakar et à l’Institut français du pétrole de Paris), marié, père de trois enfants.
Bien qu’il se soit présenté comme le candidat de l’alternance, Macky Sall a été l’un des plus proches collaborateurs d’Abdoulaye Wade : de 2004 à 2007, il a même été son premier ministre.
La rupture entre les deux hommes date de 2008 : alors président de l’Assemblée nationale, Macky Sall convoque le fils du président, Karim Wade, pour qu’il vienne s’expliquer sur les comptes de l’Agence nationale de l’organisation de la conférence islamique (Anoci).
Une initiative perçue par le palais présidentiel comme un crime de lèse-majesté. Le président Wade lui demande de démissionner. Il refuse. Aussitôt, c’est la chute : les députés réduisent son mandat de président de l’Assemblée nationale à un an.
En campagne depuis 2009
Dans la foulée, il perd son poste de numéro deux au sein du Parti démocratique sénégalais (PDS, le parti du président Wade) et est accusé de blanchiment d’argent… avant finalement d’obtenir un non-lieu.
Il quitte alors le PDS, fonde son propre parti (Alliance pour la République, APR) avec lequel il conquiert plusieurs municipalités en 2009. Depuis, Macky Sall se préparait pour l’élection présidentielle, sillonnant la campagne sénégalaise, évitant d’invectiver «le vieux» et ne manquant pas une occasion de nouer des contacts avec les chancelleries des grandes puissances.
À l’automne dernier, il a été reçu au Quai d’Orsay et à la cellule africaine de l’Élysée.
LAURENT LARCHER
Sénégal
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Macky Sall devrait affronter Abdoulaye Wade au second tour de l’élection présidentielle.L’ancien premier ministre a été un proche du président sortant, avant de rompre avec lui en 2008. «Macky Sall est le plus crédible et sans doute le plus dangereux candidat de l’opposition», assurait, l’été dernier, un diplomate en poste à Dakar. Sept mois plus tard, Macky Sall, 50 ans, devrait affronter le président sortant au deuxième tour de la présidentielle, selon les premières estimations données hier à Dakar par l’opposition.
Compte tenu de l’exaspération d’une grande partie de la population envers «le vieux» (surnom donné à Abdoulaye Wade, 85 ans), le challenger pourrait espérer capitaliser le désir de changement qui anime la société sénégalaise.
Le candidat de l’alternance
D’origine modeste (son père était gardien, sa mère vendait des arachides), Macky Sall est un scientifique de formation (formé à l’Institut des sciences de la terre de Dakar et à l’Institut français du pétrole de Paris), marié, père de trois enfants.
Bien qu’il se soit présenté comme le candidat de l’alternance, Macky Sall a été l’un des plus proches collaborateurs d’Abdoulaye Wade : de 2004 à 2007, il a même été son premier ministre.
La rupture entre les deux hommes date de 2008 : alors président de l’Assemblée nationale, Macky Sall convoque le fils du président, Karim Wade, pour qu’il vienne s’expliquer sur les comptes de l’Agence nationale de l’organisation de la conférence islamique (Anoci).
Une initiative perçue par le palais présidentiel comme un crime de lèse-majesté. Le président Wade lui demande de démissionner. Il refuse. Aussitôt, c’est la chute : les députés réduisent son mandat de président de l’Assemblée nationale à un an.
En campagne depuis 2009
Dans la foulée, il perd son poste de numéro deux au sein du Parti démocratique sénégalais (PDS, le parti du président Wade) et est accusé de blanchiment d’argent… avant finalement d’obtenir un non-lieu.
Il quitte alors le PDS, fonde son propre parti (Alliance pour la République, APR) avec lequel il conquiert plusieurs municipalités en 2009. Depuis, Macky Sall se préparait pour l’élection présidentielle, sillonnant la campagne sénégalaise, évitant d’invectiver «le vieux» et ne manquant pas une occasion de nouer des contacts avec les chancelleries des grandes puissances.
À l’automne dernier, il a été reçu au Quai d’Orsay et à la cellule africaine de l’Élysée.
LAURENT LARCHER
Sénégal
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Mali - ATT démocrate jusqu’au bout
(Le Pays 27/02/2012)
L’élection présidentielle au Mali aura bel et bien lieu, et à bonne date. Le président Amadou Toumani Touré (ATT) a insisté, persisté et signé, rassurant ainsi ceux qui commençaient à douter de l’éventualité du respect du calendrier électoral initial. C’est probablement le refus constant de ATT de passer par une transition de crise qui avait fait germer l’idée qu’il ne résistera pas, comme certains de ses pairs jamais rassasiés de pouvoir, à l’opportunité que lui offre la situation conflictuelle actuelle, de rester. Le chef de l’Etat malien ne succombera donc pas à la tentation de prétexter de l’intensification des attaques de la rébellion pour prolonger son mandat. A sa place, nombre de têtes couronnées africaines auraient été capables, à l’approche de la fin de leur mandat, d’initier ce genre de conflit et de l’entretenir à dessein. Ils instrumentaliseraient ensuite les populations pour qu’elles descendent dans les rues pour réclamer leur maintien au pouvoir au-delà de l’échéance de leur mandat. La raison invoquée serait alors sans conteste, et toute honte bue, le conflit interne dont on lierait subjectivement la bonne résolution à la personne du président boulimique.
Le démocrate bon teint malien a préféré emboîter le pas à son prédécesseur Alpha Omar Konaré. Partir oui, mais de la plus démocratique et la plus honorable des manières. Dit autrement, il a opté de sortir par la grande porte, convaincu qu’il est, à l’instar des grands hommes d’Etat du monde, qu’il n’est pas indispensable. Mais le président sortant a tout de même voulu éviter l’inutile précipitation qui consisterait à profiter de la pression sur lui mise par certains de ses détracteurs, pour refiler lâchement la patate chaude à un président de transition. Si par inexpérience ou méconnaissance du dossier MNLA, ce dernier n’arrive pas à gérer la situation avec la sagesse qui sied, ce sera sans doute l’avènement du pire que l’actuel président a su éviter jusque-là.
ATT connaît suffisamment bien les tenants et les aboutissants aussi historiques, politiques que militaires et socioéconomiques du problème du nord-Mali pour l’aborder sur un simple coup de tête. Il aurait aimé sans doute que l’on garde de lui l’image d’un président qui a pu pacifier l’Azawad à l’issue de ses mandats présidentiels. Hélas. Il quittera donc son fauteuil présidentiel avec forcément l’amer goût du travail inachevé, face à une équation à multiples inconnues et imprévues.
Comme il n’a eu de cesse de le rappeler, la rébellion du Nord date de l’indépendance du pays et pourra encore traverser bien des générations. La nature des revendications des rebelles, on ne peut plus confuse et en partie inacceptable, ainsi que la récupération par le MNLA, des armes lourdes et de certains combattants de la guerre libyenne, risquent de faire perdurer la situation. Il n’est donc pas opportun pour le président de quitter précipitamment le navire, ni de chercher coûte que coûte à monopoliser le gouvernail. ATT a choisi de se comporter en démocrate jusqu’au bout en refusant d’exploiter l’instabilité que vit son pays pour faire traîner la transition démocratique.
Il est ainsi conscient qu’il n’est pas le seul Malien qui aime son pays et qui est capable de proposer des chantiers pour son développement. Certes, pour un pays comme le Mali où tout est prioritaire, les projets ne doivent pas manquer. Il est même souhaitable que les initiatives abondent et se succèdent les unes aux autres. Mais, une seule personne, quel que soit le nombre de mandats qu’on lui accordera, ne saurait les épuiser toutes. Chaque dirigeant qui a pu convaincre ses compatriotes au point de bénéficier régulièrement de leurs suffrages fait ce que le temps qui lui est imparti lui permet de faire.
Nul ne doit se laisser griser par les prérogatives et autres privilèges du pouvoir au point de se croire sorti de la cuisse de Jupiter. C’est en cela que l’option du président ATT de quitter le pouvoir en temps opportun est à saluer à sa juste valeur. Mieux, elle devrait inspirer ses pairs qui entendent faire de leur poste électif une fonction taillée à leur seule mesure.
« Le Pays »
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L’élection présidentielle au Mali aura bel et bien lieu, et à bonne date. Le président Amadou Toumani Touré (ATT) a insisté, persisté et signé, rassurant ainsi ceux qui commençaient à douter de l’éventualité du respect du calendrier électoral initial. C’est probablement le refus constant de ATT de passer par une transition de crise qui avait fait germer l’idée qu’il ne résistera pas, comme certains de ses pairs jamais rassasiés de pouvoir, à l’opportunité que lui offre la situation conflictuelle actuelle, de rester. Le chef de l’Etat malien ne succombera donc pas à la tentation de prétexter de l’intensification des attaques de la rébellion pour prolonger son mandat. A sa place, nombre de têtes couronnées africaines auraient été capables, à l’approche de la fin de leur mandat, d’initier ce genre de conflit et de l’entretenir à dessein. Ils instrumentaliseraient ensuite les populations pour qu’elles descendent dans les rues pour réclamer leur maintien au pouvoir au-delà de l’échéance de leur mandat. La raison invoquée serait alors sans conteste, et toute honte bue, le conflit interne dont on lierait subjectivement la bonne résolution à la personne du président boulimique.
Le démocrate bon teint malien a préféré emboîter le pas à son prédécesseur Alpha Omar Konaré. Partir oui, mais de la plus démocratique et la plus honorable des manières. Dit autrement, il a opté de sortir par la grande porte, convaincu qu’il est, à l’instar des grands hommes d’Etat du monde, qu’il n’est pas indispensable. Mais le président sortant a tout de même voulu éviter l’inutile précipitation qui consisterait à profiter de la pression sur lui mise par certains de ses détracteurs, pour refiler lâchement la patate chaude à un président de transition. Si par inexpérience ou méconnaissance du dossier MNLA, ce dernier n’arrive pas à gérer la situation avec la sagesse qui sied, ce sera sans doute l’avènement du pire que l’actuel président a su éviter jusque-là.
ATT connaît suffisamment bien les tenants et les aboutissants aussi historiques, politiques que militaires et socioéconomiques du problème du nord-Mali pour l’aborder sur un simple coup de tête. Il aurait aimé sans doute que l’on garde de lui l’image d’un président qui a pu pacifier l’Azawad à l’issue de ses mandats présidentiels. Hélas. Il quittera donc son fauteuil présidentiel avec forcément l’amer goût du travail inachevé, face à une équation à multiples inconnues et imprévues.
Comme il n’a eu de cesse de le rappeler, la rébellion du Nord date de l’indépendance du pays et pourra encore traverser bien des générations. La nature des revendications des rebelles, on ne peut plus confuse et en partie inacceptable, ainsi que la récupération par le MNLA, des armes lourdes et de certains combattants de la guerre libyenne, risquent de faire perdurer la situation. Il n’est donc pas opportun pour le président de quitter précipitamment le navire, ni de chercher coûte que coûte à monopoliser le gouvernail. ATT a choisi de se comporter en démocrate jusqu’au bout en refusant d’exploiter l’instabilité que vit son pays pour faire traîner la transition démocratique.
Il est ainsi conscient qu’il n’est pas le seul Malien qui aime son pays et qui est capable de proposer des chantiers pour son développement. Certes, pour un pays comme le Mali où tout est prioritaire, les projets ne doivent pas manquer. Il est même souhaitable que les initiatives abondent et se succèdent les unes aux autres. Mais, une seule personne, quel que soit le nombre de mandats qu’on lui accordera, ne saurait les épuiser toutes. Chaque dirigeant qui a pu convaincre ses compatriotes au point de bénéficier régulièrement de leurs suffrages fait ce que le temps qui lui est imparti lui permet de faire.
Nul ne doit se laisser griser par les prérogatives et autres privilèges du pouvoir au point de se croire sorti de la cuisse de Jupiter. C’est en cela que l’option du président ATT de quitter le pouvoir en temps opportun est à saluer à sa juste valeur. Mieux, elle devrait inspirer ses pairs qui entendent faire de leur poste électif une fonction taillée à leur seule mesure.
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Rwanda:ENQUÊTE DU JUGE TREVIDIC : APRÈS LE RAPPORT DES EXPERTS, LA POSITION DE FRANCE-TURQUOISE
(Medias France Libre 27/02/2012)
Le juge Marc Trévidic vient de rendre public le rapport des experts chargés de déterminer de façon scientifique d’où avaient été tirés les missiles qui ont abattu l’avion du président Habyarimana. Ce rapport contredit au moins partiellement les conclusions du juge Bruguière.
Cette divulgation a provoqué des réactions évidemment contrastées. Les thuriféraires habituels du régime de Kigali exultent en affirmant péremptoirement que ce rapport exempte définitivement le FPR de toute responsabilité, tandis que les associations d’opposants en exil mettent en doute les conclusions des experts, voire l’honnêteté des juges.
Déjà, certains commencent à sous-entendre que la France aurait pu être mêlée à l’attentat.
L’association France-Turquoise, pour sa part, estime que ce volumineux rapport de 400 pages mérite d’être examiné de près avant toute prise de position catégorique. Elle estime également qu’il ne s’agit que d’un des aspects du dossier qui doit être confronté aux autres éléments, notamment aux témoignages déjà recueillis ou à venir.
C'est pourquoi elle estime intéressant de reprendre les analyses d'experts et spécialistes de la région qui se sont penchés sur ce rapport, textes qu'on trouvera ci-dessous.
Quelles que soient les conclusions définitives de l’enquête, elles ne remettront pas en cause le combat de l’association qui concerne d’abord et avant tout les allégations scandaleusement mensongères portées par le régime de Kigali à l’encontre de la France et des militaires de l’opération Turquoise accusés d’avoir aidé puis protégé les génocidaires rwandais.
Jean-Claude Lafourcade
TEXTE DU COLONEL ROBARDEY DANS " L'AFRIQUE RÉELLE"
Comment, pour mieux « échapper à l’histoire », Kagame manipule la Justice
Michel ROBARDEY1
Paul Kagame, actuel chef de l’état rwandais l’a dit clairement lors de sa visite officielle en France en septembre dernier : il souhaite « échapper à l’histoire » pour mieux aller de l’avant. Il est donc dans l’obligation de se débarrasser de toute responsabilité dans ce qui est unanimement considéré comme l’acte déclencheur du génocide rwandais : l’attentat contre le Falcon présidentiel du 6 avril 94 à Kigali.
Pour ce faire, Paul Kagame a interdit que son pays pourtant territorialement compétent diligente la moindre enquête sur ce crime. Il a également réussi à empêcher que, s’agissant de l’assassinat des deux chefs d’état africains et de leur suite, se tienne l’indispensable procès international. Il y est parvenu en manipulant le Tribunal Pénal International pour le Rwanda2 qui, pourtant, en avait reçu mandat.
Restait cependant un gros problème : en France, les familles de l’équipage de l’avion, assassiné avec ses passagers, avaient porté plainte. Une instruction judiciaire jusque-là à l’abri des pressions politiques nationales et/ou internationales avait prospéré et abouti à la mise en examen de neuf proches de Paul Kagame, celui-ci étant protégé par son immunité présidentielle.
I. L’instrumentalisation du TPIR et de la communauté internationale
L’attentat du 6 avril 94 avait été présenté dès le mois de juin 1994 par le rapporteur spécial des Nations Unies René DEGNI SEGUI comme semblant bien « être la cause immédiate des événements douloureux et dramatiques que connait actuellement le Pays ». DEGNI SEGUI précisait que « dans la mesure où il peut avoir des liens entre ceux qui l’ont commandité et les responsables des massacres… », il doit être examiné par le rapporteur spécial. C’est un des éléments sur lesquels se fonde le Conseil de Sécurité des Nations Unies pour adopter le 8 novembre 1994 la résolution des Nations Unies créant le TPIR. Et, par conséquence, le TPIR initiera une enquête sur cet attentat.
En 1997, la canadienne Louise ARBOUR, Procureur du TPIR se montra enthousiaste lorsque Mike HOURIGAN, enquêteur du bureau du procureur lui indique qu’il est en mesure d’avoir des contacts avec certains auteurs de l’attentat. Quelques jours plus tard, Mike HOURIGAN lui rendit-compte par téléphone que ses investigations mettant en cause l’entourage de Kagame. Louise ARBOUR changea alors d’avis : cet attentat n’entrerait plus dans le champ de compétence du TPIR. Elle interdit donc à HOURIGAN de poursuivre cette enquête.
Trois ans plus tard, en 2000,. Carla del PONTE succéda à Louise ARBOUR. Après que les déboires de l’enquête HOURIGAN eussent paru dans la presse Canadienne et sous la pression des avocats de la Défense qui ne cessaient de réclamer des investigations sur ce crime déclencheur voire fondateur du génocide, le nouveau procureur en mesura l’importance puisqu’il écrivit « if it is RPF that shot down the plane, the history of the genocide must be rewritten ».
Mais cette enquête sur l’attentat du 6 avril ne sera pas réalisée par le TPIR . Carla del PONTE s’en est expliquée en détail et a clairement exposé comment Kigali exerça en 2002 un chantage sur le TPIR empêchant tout simplement la tenue des audiences du Tribunal en refusant aux témoins rwandais de se rendre à Arusha.
Paul Kagame avait bien conscience que laisser s’accomplir une seule enquête contre le FPR conduirait à celle sur l’attentat et détruirait inéluctablement le château de cartes d’accusations de planification de génocide qu’il avait construit contre ses opposants politiques. Aussi, le 28 juin 2002, il déclara au Procureur du TPIR : « Si vous ouvrez une enquête, les gens vont penser qu’il y a eu deux génocides….. Vous n’avez pas compris ce que je vous ai dit. Nous savons très bien ce que vous faîtes…Et nous ne laisserons pas faire cela… »3!
Sortant de cette entrevue houleuse, madame Carla del PONTE explique avec trois ans d’avance comment et pourquoi Paul Kagame se trouvera dans l’obligation pour lui et pour son pouvoir, de détruire l’enquête BRUGUIERE : « . Je craignais que le Conseil de sécurité des Nations Unies ne prenne aucune mesure déterminante pour réagir au refus de Kagame pour coopérer avec le tribunal et à la campagne de dénigrement du Rwanda visant à contrecarrer les travaux du Tribunal. Seule l’enquête Bruguière, pensais-je, pouvait encore jouer un rôle significatif pour briser le cercle vicieux de l’impunité »4.
La juge sud-africaine Navanethem PILLAY5, alors présidente du TPIR, se joignit à son procureur, Carla del PONTE, pour dénoncer officiellement la défaillance du Rwanda à remplir son obligation de coopérer avec le tribunal.
Les Etats Unis intervinrent alors et proposèrent en mai 2003 que toutes les enquêtes mettant en cause des membres du FPR, et surtout toutes les preuves détenues par le TPIR accablant des membres du FPR soient remises au gouvernement de Kigali aux fins d’un éventuel jugement.
Carla del PONTE fut écartée en 2003. Exit avec elle les enquêtes spéciales. Comme elle l’avait pensé, désormais seule l’enquête BRUGUIERE menaçait encore l’impunité totale de Kagame et de ses proches.
II. L’enquête BRUGUIERE doit être détruite
Ayant obtenu l’assurance que le TPIR ne constitue plus une menace, Kagame reporta tous ses efforts sur le travail effectué par le juge BRUGUIERE, montant pour ce faire une savante manoeuvre en plusieurs temps.
21. 1° temps : l’accusation en miroir : le rapport Mucyo
En 2004, Kagame créa la « Commission nationale indépendante chargée de rassembler les éléments de preuve montrant l’implication de l’État français dans la préparation et l’exécution du génocide perpétré au Rwanda en 1994 », dite commission Mucyo du nom de son président. Le titre était en soi tout un programme : une enquête pseudo-indépendante enquêtant contre un coupable pré-désigné. Il s’agissait de monter un contre-feu contre l’enquête BRUGUIERE et de menacer le gouvernement français puisque.
La commission Mucyo n’avait pas fini de travailler lorsqu’à la fin novembre 2006, le Rwanda rompit ses relations diplomatiques avec Paris après que le juge Jean-Louis Bruguière eut signé une ordonnance portant mandat d’arrêts contre neuf officiers rwandais et préconisé des poursuites contre le président Kagame pour leur participation présumée à l'attentat contre l'avion de l'ex-président rwandais Juvénal Habyarimana le 6 avril 1994.
La commission « indépendante » Mucyo remit en novembre 2007 à Paul Kagame un pré-rapport de 500 pages contenant "divers témoignages recueillis sur la responsabilité du gouvernement français dans le génocide de 1994". Elle ne transmettra que le 5 août 2008 son rapport à la justice après, vraisemblablement quelques « ajustements » exigés par le président rwandais. Cette remise sera suivie d’un communiqué officiel du ministre de la justice rwandais, Tharcisse Karugarama qui, interprétant largement le rapport et allant bien au-delà, accusait clairement de complicité de génocide un certain nombre de personnalités et de militaires français6.
Les principales conclusions de ce rapport sont que :
- la France était au courant des préparatifs du génocide,
- la France a participé aux principales initiatives de sa mise en place et à sa mise en exécution ;
- les militaires français de l'opération Turquoise auraient directement pris part aux massacres des Tutsis et commis de nombreux viols sur des rescapées tutsis ;
- des médecins français auraient commis des refus de soins et des amputations abusives sur des réfugiés tutsis, etc.
Il sera immédiatement relevé que ces accusations reposent sur de faux documents et des témoignages pour le moins erronés, sans cohérence entre eux ni avec les faits. On avait déjà vu au cours des procès devant le TPIR que certains témoins présentés par Kigali se rétractaient, que d’autres avaient été condamnés pour faux témoignages, que l’accusation présentée par le procureur n’était pas sincère puisque refusant de communiquer à la Cour des éléments à décharge. Le rapport Mucyo reproduisait, en les exagérant et les multipliant, ces travers déjà constatés à Arusha.
Ayant perdu ses effets par ses outrances et par les moyens employés, le rapport Mucyo n’avait en rien permis de contrer l’enquête du juge BRUGUIERE qui prospérait dans le secret de l’instruction puisqu’aucun des mandats d’arrêts diffusés n’ayant été mis à exécution, personne n’avait encore eu accès au dossier. Il fallait donc faire en sorte de connaître le contenu du dossier d’instruction.
22. 2° temps : la technique de la chèvre
En France, pour connaître le contenu d’un dossier d’instruction, il n’existe qu’un seul moyen légal : devenir partie au procès, c’est-à-dire dans le cas qui nous préoccupe, présenter au juge un des militaires faisant l’objet d’un mandat d’arrêt. Celui-ci sera inévitablement mis en examen, bénéficiera de l’assistance d’un avocat qui ayant accès au dossier, sera dès lors en mesure de renseigner Kigali sur les éléments de preuves contenus. Il ne restera plus ensuite qu’à construire et produire des preuves contraires pour enterrer la procédure.
Cette manoeuvre fût élaborée, on le sait aujourd’hui, par le gouvernement français emmené par Bernard KOUCHNER, alors ministre des Affaires Etrangères. Les responsables français seront tellement fiers de cette idée lumineuse qu’un ou plusieurs conseillers de l’Elysée disputeront à Bernard Kouchner l’honneur de cette « réussite ».
Kagame et les huit officiers généraux et supérieurs rwandais visés par les mandats d’arrêts désigneront pour servir de « chèvre » la seule femme de la liste. Je ne reviens pas sur les circonstances rocambolesques de la « livraison » déguisée en arrestation par la police allemande de Rose KABUYE. Avec la bénédiction de l’Elysée, à partir de novembre 2008, Kigali eut donc accès au dossier BRUGUIERE.
23. 3° temps : le rapport MUTSINZI et la pseudo expertise écossaise
Un des arguments clé des critiques formulées contre le juge BRUGUIERE était que celui-ci ne s’était pas rendu au Rwanda pour enquêter et qu’il l’avait fait dans son bureau, comme le font 99,9 % des juges d’instruction chargés d’une information criminelle. Pour faire passer les successeurs du juge BRUGUIERE7 sous les fourches caudines de Kigali comme cela avait été fait pour le TPIR, il fallait l’amener à exprimer le désir de se rendre Kigali.
En attendant que ces derniers soient convaincus - ou pour le convaincre - Kigali a créé par arrêté du Premier Ministre en date du 16/04/2007 et pour une durée indéterminée un « Comité indépendant d’experts charge d’établir la vérité sur les circonstances du crash de l’avion Falcon 50 immatriculé 9XR-NN survenu le 06/04/1994». Ce comité pseudo-indépendant fut place sous l’autorité du Ministre rwandais de la justice auquel il soumet ses rapports. Ceux-ci prirent comme d’habitude le nom du président du comité et le « rapport Mutsinzi » fut rendu le 20 Avril 2009.
Le rapport Mutsinzi ayant pour but de prendre le contre-pied des éléments contenus dans le dossier BRUGUIERE prétend sans surprise établir, au prix de nombreux témoignages rassemblés par les autorités rwandaises et proposés aux « experts » de l’équipe Mutsinzi , que les missiles ayant abattu l’avion n’ont pas été tirés de la colline de Masaka mais depuis le camp militaire de Kanombe.
Ce rapport était en fait constitué de deux documents :
- un rapport d’enquête mettant en évidence une masse de témoignages nouveaux dans le but avoué de contrecarrer les témoignages recueillis en 1994 sur les lieux de l’attentat par l’auditariat militaire belge, dont la procédure a été annexée au dossier d’instruction français ;
- un dossier d’expertise balistique chargé de traduire en « preuves scientifiques » soi-disant incontestables les nouveaux témoignages, tout en prenant bien soin d’oublier ou minimiser les témoignages anciens.
Deux numéros d’Afrique Réelle, le numéro 4 d’avril 2010 et le numéro 6 de juin 2010 dénonceront immédiatement les insuffisances de ce rapport qui n’était pas le fait d’enquêteurs qualifiés et ne respectait aucun des principes de base d’une enquête objective et impartiale. Bien d’autres connaisseurs8 du dossier rwandais exprimeront les mêmes critiques ou des critiques voisines.
Ce rapport et ces critiques furent reçus par le juge d’instruction. Une partie au moins de ces dernières fut intégrée dans le dossier d’instruction.
La polémique ainsi soulevée ne pouvait laisser rester en l’état et, tout naturellement, le magistrat instructeur devait la trancher par une expertise qui serait reçue comme incontestable, ce qui déboucha sur la quatrième étape, celle de « l’expertise Trévidic ».
1 Colonel de Gendarmerie, il fut conseiller technique « Police Judiciaire » auprè du gouvernement rwandais de septembre 90 à septembre 93.
2 Lire entre autres « Le tribunal des vaincus- Un Nuremberg pour le Rwanda ? » de Thieiry Cruveillier – Calman-Lévy - 2006
3 Op. cité
4 Op. cité . Ces pressions sont confirmées par Florence HARTMAN dans « Paix et châtiment – Les guerres secrètes de la politique et de la justice internationales » - Flammarion 2007
5 Navanethem PILLAY sera ultérieurement, après avoir quitté le TPIR, une des signataires du rapport « Mapping » de l’ONU mettant en cause l’armée et le gouvernement rwandais dans des crimes de guerre commis au Congo voisin, dont certains pourraient recevoir la qualification de génocide.
6 Dont le signataire de cet article qui, en compagnie de neuf autres officiers, s’est constitué partie civile contre ce document. Une instruction est en cours au cabinet de madame ZIMMERMAN doyen des juges d’instruction au TGI de Paris.
7 En 2007, le juge BRUGUIERE ayant été admis à faire valoir ses droits à la retraite, le dossier d’instruction sur l’attentat du 6 avril 1994 a été confié à deux juges d’instruction : les juges Nathalie PONS et Marc TREVIDIC
8 Citons entre autres le professeur Reyntjens, le colonel Marchal commandant le bataillon belge de la Minuar en 1994, plusieurs pilotes français et rwandais connaissant parfaitement l’aéroport de Kanombe, etc.
UNE EXPERTISE INSOLITE ET QUI POSE BIEN DES QUESTIONS
Michel ROBARDEY
Le 21 avril 2010, Nathalie POUX et Marc TREVIDIC, Vice-présidents chargés de l’instruction délivrent une ordonnance aux fins d’expertise. Ils désignent cinq experts, leur confient une mission longuement détaillée en deux grandes pages et fixent à fin mars 2011 la date à laquelle leur sera rendu, selon l’expression consacrée « un rapport détaillé contenant leur avis motivé ».
Un examen attentif de la mission rédigée par les magistrats permet de constater que, loin de laisser les experts consulter la totalité du dossier, les magistrats ont pris le soin de leur « faciliter » la tâche en leur indiquant très précisément les cotes des documents à consulter. Ceci sous-entend que les experts n’ont pas accès aux autres pièces. Seul un examen, pièce par pièce, des documents proposés et des documents refusés permettrait de se faire une idée précise de la raison de cette sélection et de la manière dont elle a été pratiquée. N’ayant pas accès au dossier, nous n’avons pas les moyens de procéder à cette étude, mais on verra que, procédant par sondage à partir de documents tombés dans le domaine public, on est amené à s’interroger.
La mission confiée aux experts comporte: « Nous accompagner au Rwanda pour y faire les constatations indispensables à l’exécution de la mission d’expert1 ».
On observe également que les magistrats demandent une approche pluridisciplinaire, en considération de « toutes les données recueillies » qu’ils prennent soin de détailler y incluant « les témoignages recueillis ». On peut comprendre, compte tenu de la formulation de la phrase et de la place de ce paragraphe venant immédiatement après celui prévoyant la mission au Rwanda, qu’il s’agit des témoignages recueillis au cours du transport sur les lieux.
Enfin, on constate que les magistrats demandent aux experts d’indiquer « quels sont les lieux possibles des tirs et les lieux qui peuvent au contraire être exclus en s’attachant en particulier aux lieux de tirs cités par les témoins, à savoir la colline de Masaka et plus particulièrement le lieu-dit La ferme et ses alentours, ainsi que le camp de Kanombe et ses alentours.».
Il n’est donc pas exclu que les tirs proviennent d’un lieu non encore cité dans la procédure et il est demandé aux experts de définir le périmètre dans lequel ce lieu peut se trouver.
Il est intéressant de noter que les juges ont prescrit : « Si les déclarations d’un témoin sont incompatibles avec les données techniques …. expliquer précisément les motifs permettant d’écarter ce témoignage.». Mais de quels témoignages s’agit-il ? De tous les témoignages contenus dans le dossier ou des seuls témoignages recueillis au cours du transport sur les lieux ? On en revient à la consultation par les experts du dossier dans sa totalité ou en partie.
Le transport sur les lieux a été effectué du 12 au 17 septembre 2010. Mais le rapport des experts ne sera pas déposé dans le délai imparti de fin mars 2011. Car le 17 mars 2011, quelques jours seulement avant l’échéance et au moment où ils étaient probablement en train de rédiger la conclusion de leur rapport, ils ont écrit aux magistrats mandants. Ils expliquent que « Au cours de nos investigations, précisément lors de nos recherches engagées pour déterminer le lieu des tirs des missiles, il nous est apparu nécessaire de nous entourer d’un spécialiste dans le domaine de l’acoustique… ».
En clair les experts en balistique avouent leur incapacité à déterminer, à eux seuls, le périmètre d’où sont partis les missiles qui ont abattu l’avion. C’est ce qu’on peut appeler une « expertise blanche » par similitude avec les « autopsies blanches » ainsi désignées lorsqu’elles sont dans l’incapacité de révéler les causes de la mort.
Demandant qu’une « expertise complémentaire confiée à un expert acoustique puise compléter » leurs travaux (on appréciera le « compléter »), les experts sollicitent logiquement une extension du délai imparti qu’ils souhaiteraient « voir repositionné pour le 30 septembre 2011 ».
Faisant diligence, les magistrats accédaient à leurs desiderata en délivrant dès le 29 mars 2011 l’ordonnance réclamée, confiant à un expert acousticien une mission détaillée en une page. Cette mission est également extrêmement limitative quant aux pièces du dossier qui seront communiquées à cet expert. Il lui est en effet recommandé de consulter les témoignages de cinq témoins seulement : les deux témoignages du LCL de St Quentin, les deux témoignages de Daniel Daubresse ; les deux témoignages de Massimo Pasuch ; les deux témoignages de Philippe Leiding et celui de Joséphine Mukazitoni.
Et le paragraphe qui suit cette désignation sous-entend clairement qu’il n’est pas question de prendre en compte d’autres témoignages que ceux-ci : « Nous préciser dès que possible les questions qu’il serait utiles (sic) de poser aux témoins déjà entendus mentionnés ci-dessus ou à ceux dont il est fait référence dans leur audition2 et qui aurait (re-sic) pu entendre le départ des tirs ».
Mais, une fois de plus, le nouveau délai imparti par le juge ne sera pas respecté. Quelques jours avant son échéance, les experts écrivent aux magistrats le 22 septembre 2011, sollicitant une nouvelle extension du délai jusqu’au 30 novembre 2011 au motif que « il apparait que de nouvelles informations pourraient être disponibles dans les semaines à venir ». Les 3 octobre 2011, les magistrats accèdent à ce désir par courrier, sans autre commentaire ni considération.
Les experts précisent que par la suite les magistrats instructeurs leur ont remis « des auditions de témoins à exploiter avant de déposer le rapport ». Ils détaillent ces auditions et on constate qu’il s’agit en fait à peu de choses près des dépositions figurant déjà dans la mission confiée à l’acousticien (témoignages de Philippe Leiding ; Jean Colige ; des couples Daubresse et Pasuch; de St Quentin) ou de leur témoignage « rafraichi », « complété » voire transformé par une seconde audition recueillie dix-sept ans plus tard.
Puis, soucieux de la bonne compréhension de la chose par les parties auxquelles ils en réservaient théoriquement la primeur, les magistrats délivreront le 22 décembre 2011 une nouvelle ordonnance « en vue d’exposer les travaux d’expertise aux parties et à leurs avocats lors de l’acte d’instruction du 10 janvier 2012 à 14h00… ». Il s’agit de présenter le rapport sous PowerPoint dont on connait les vertus pédagogiques plus convaincantes, voire plus médiatiques qu’un rébarbatif pavé de 500 pages.
Le fond de ce rapport d’expertise
Nous nous contenterons d’examiner quelques points principaux de l’étude balistique avant de traiter de l’étude acoustique.
L’expertise balistique
L’expertise balistique conclut que les missiles utilisés sont des SA16, confortant ainsi un point essentiel de l’instruction Bruguière qui a établi que :
- Les FAR ne possédaient pas de SA 16;
- Aucun militaire des FAR n’avait reçu la formation indispensable au maniement de ces armes ;
- Le FPR possédait des SA 16 et s’en servait fort bien depuis le 6 octobre 90, ayant abattu un avion de reconnaissance et un hélicoptère armé en approche tactique, ce qui est autrement plus difficile que d’abattre un avion civil en vol rectiligne ;
- Les étuis retrouvés sur un lieu de tir supposé étaient des étuis de SA 16.
L’expertise balistique présume que le missile qui a impacté aurait probablement été tiré devant et à la rencontre de l’appareil et que, avant de parvenir aux réacteurs qui l’attiraient, le missile aurait été en quelque sorte intercepté par l’appareil, au niveau de la partie de l’aile gauche la plus proche du fuselage. Mais, l’examen des débris de l’appareil ne permet pas de déterminer si l’avion a été touché par l’avant ou par l’arrière, et cette supposition semble ne pas prendre en compte :
1°) la manoeuvre d’évitement effectuée par le pilote après que l’avion a été frôlé par le premier missile. Cette manoeuvre, citée dans le rapport d’expertise, avait été préparée de longue date par un pilote ancien militaire qui s’était ouvert de ses inquiétudes dans une correspondance adressée au Capitaine Bruno DUCOIN et figurant dans le dossier.
Or cette manoeuvre d’évitement soudaine, amène brutalement l’appareil à être incliné et orienté vers la gauche de sa trajectoire au moment de l’impact, selon ce qu’auraient affirmé divers témoins. Elle avait pour but de soustraire l’appareil au missile qui l’approchait. Elle n’a malheureusement soustrait que le réacteur et le missile poursuivant sa route aura percuté l’aile ou le fuselage de l’avion juste à côté du réacteur;
2°) le fait qu’un missile peut rater une cible émettrice de chaleur vers laquelle il se dirige. Ce fut le cas du premier missile qui rata le réacteur et l’avion. Le second missile pouvait fort bien rater le réacteur mais toucher l’avion.
Par ailleurs, on comprend mal pourquoi les experts ont limité leur étude à six positions de tir prédéfinies – qualifiées d’hypothèses dans le rapport - alors que le périmètre à partir duquel il était possible d’abattre l’avion en comporte bien d’autres. Quid des autres possibilités ?
On a vu que, pour déterminer le lieu de départ des missiles, les experts en balistique avaient besoin de compléter leur travail par une expertise acoustique alors qu’ils avaient achevé leurs investigations et étaient sur le point de conclure.
Cela est suffisamment éloquent pour comprendre qu’ils n’avaient avant ce complément acoustique qu’une seule certitude : le type de missile utilisé. Le reste de la démonstration visant à déterminer le lieu de tir des missiles n’est en fait qu’une extrapolation à partir de témoignages humains, tardivement renouvelés, dont tout un chacun connait la fragilité grandissante avec le temps.
L’expertise acoustique
L’expert acousticien appelé tardivement en renfort d’une expertise balistique dépourvue de certitudes :
- ne s’est pas transporté sur les lieux : il n’a pas pris en compte les échos qui peuvent répercuter les sons dans ce paysage vallonné ou entre les bâtiments, voire à l’intérieur des habitations du camp de Kanombe où se tenaient les témoins ;
- n’a jamais entendu et encore moins mesuré le nombre de décibels produits par un départ de SA 16 et surtout pas dans le contexte local de Kanombe–Masaka, les essais ayant été effectués « par similitude …. par rapport à un propulseur de roquettes suffisamment équivalent3 …… à La Ferté Saint Aubin dans le…Loiret !
- a travaillé sur un nombre extrêmement restreint de témoignages, recueillis par d’autres que lui, et préalablement sélectionnés selon des critères qui restent à déterminer. Il semblerait que les témoignages recueillis en 1994, à chaud et sur place, par l’auditoriat militaire belge aient été purement et simplement écartés, minimisés ou remplacés par de nouvelles auditions des témoins prises dix-sept ans plus tard. Certains de ces témoignages ont inévitablement évolués avec le temps, n’évitant pas certaines contradictions. Curieusement, il semblerait que dans ce cas, seul le témoignage le plus récent – et donc le moins fiable - aurait été retenu….
Il apparait ainsi que le Dr Pasuch affirme, entre autres, avoir entendu les tirs de DCA immédiatement après l’explosion de l’avion. Or ceci est tout simplement impossible. En effet les munitions de DCA des FAR avaient été consignées par les officiers de la MINUAR chargés de contrôler l’armement conformément aux accords d’Arusha. Les soutes à munition de Kanombe étaient cadenassées et une équipe de la MINUAR surveillait le camp jour et nuit, 24H sur 24. Les comptes rendus de ces officiers de la MINUAR attestent que ces soutes à munitions n’ont été forcées par les FAR que le 7 avril au matin. Massimo Pasuch n’a pas pu entendre des tirs de DCA au cours de la nuit du 6 au 7. Son témoignage, sur lequel repose en grande partie le rapport d’expertise acoustique et, partant, l’ensemble de l’expertise, s’en trouve totalement discrédité.
Autre exemple, de témoignage déformé et/ou négligé : le 6 avril 1994 à 20h30, le capitaine VANDRIESSCHE de la MINUAR rend compte par radio, ainsi qu’en atteste le journal du bataillon (Journal KIBAT) : « Tir de missile ( ?) sur un avion en bout de piste. Le poste sentinelle a vu une boule de feu. Missile vient SE-SO ».
Le poste sentinelle se trouve à l’ancienne tour de contrôle de l’aéroport, juste au sud de la piste et au nord-ouest du camp de Kanombe. Cette mention précise d’un missile venant du Sud Est et allant au Sud Ouest de cette tour indique clairement que le missile venait de la direction de Masaka et suivait l’avion. Cette observation consignée au moment des faits par un officier para commando belge qui sait ce qu’est un compte rendu, et qui sait où sont le sud, l’est et l’ouest de sa position, aurait dû être déterminante et à tout le moins prise en compte.
Or cette mention pourtant gravée dans le marbre d’un document officiel n’apparait pas dans la réflexion des experts.
De plus, si le rapport d’expertise mentionne un extrait du « témoignage de Gerlache », qui est probablement la sentinelle à l’origine du compte rendu, il « oublie » étrangement de citer la première partie de ce témoignage, dans lequel GERLACHE signale explicitement que de l’ancienne tour de contrôle, il ne voyait pas le camp de Kanombe.
L’aspect très relatif de ce rapport d’expertise
Ce rapport d’expertise, qui ne tranche rien au fond et ne présente qu’un périmètre de tir « le plus probable », à quelques centaines de mètres près, sera étudié par les parties civiles qui ont trois mois pour présenter leurs observations et autres demandes d’actes complémentaires. On peut penser qu’elles ne s’en priveront pas.
En tout cas ce rapport n’est qu’une pièce parmi d’autres d’un dossier qui en comporte plusieurs milliers. Il est d’ores et déjà acquis que ce document - contestable par définition et beaucoup moins précis et déterminant qu’on a bien voulu le raconter - est en contradiction avec d’autres éléments déjà contenus dans le dossier ou à venir.
La tâche des magistrats est loin d’être achevée et la rigueur dont on crédite généralement le juge Trevidic ne peut que l’amener à poursuivre encore longuement vérifications et auditions des témoins qui piaffent à la porte de son cabinet.
1 C’est nous qui soulignons : en avril 2010 les deux juges estiment le transport sur les lieux « indispensable », ce ne sera plus le cas pour les expertises acoustiques supplémentaires.
2 C’est nous qui soulignons
3 C’est nous qui soulignons
Question : Pourquoi le Rwanda a-t-il eu la primeur de « l’expertise Trevidic »
Par leur ordonnance du 22 décembre 2011, les magistrats avaient soigneusement préparé la communication aux parties de ce rapport d’expertise pour le 10 janvier 2012. Ils souhaitaient apparemment conserver jusque-là la plus grande confidentialité. Les parties civiles, sans préjuger aucunement des conclusions des experts, se sont rendues à la convocation des magistrats sans se douter qu’elles entraient dans la nasse de ce qu’il faut bien appeler une embuscade.
Quelle ne fut pas la surprise des observateurs de s’apercevoir que dès le 9 janvier, l’ambassade du Rwanda à Paris et les avocats de la défense anticipaient largement l’événement en diffusant un communiqué triomphal annonçant une "Conférence publique avec la presse (Attaque contre l’avion présidentiel : manipulation de l’enquête Bruguière) pour le mercredi le 11 janvier 2012 de 11 Heures à 12 Heures 30 dans un hôtel situé sur la rue Jean Goujon, près du métro Champs Elysées" et affirmant que
« Mes Léon-Lef Forster et Bernard Maingain, avocats des sept Rwandais encore mis en examen dans ce dossier, organiseront une conférence de presse à Paris. À cette occasion, ils reviendront sur les conclusions des experts mandatés par les deux magistrats français, qui leur auront été communiquées la veille, et exposeront les nombreuses manipulations et irrégularités qui ont entaché cette information judiciaire pendant la décennie où celle-ci était conduite par le juge Jean-Louis Bruguière. ».
On en s’étonne moins en apprenant que, dès le 8 janvier 2012 à 9h19, l’agence ChimpReports qui diffuse « All Breaking news from all over Uganda and East Africa” avait affirmé en ligne que Kagame avait déjà été rendu destinataire d’une copie du rapport d’expertise: "Rwanda President Paul KAGAME has received a copy of the long-awaited report on the April 6, 1994 shooting down of the plane carrying Juvenal Habyarimana."
Dans la foulée, les journalistes habitués à diffuser en France les thèses kigaliennes emboitaient le pas. Malagardis, publia ainsi un communiqué dès le 10 janvier à 0 heures. Quant à Christophe Boltanski il publia à 12 heures 01, soit deux heures trente avant que les parties civiles n’entrent dans le cabinet d’instruction, un article manifestement préparé de longue date et comportant croquis.
Les déclarations aussi excessives que définitives des avocats de la défense se sont enchaînées les unes aux autres, l’un exigeant un non-lieu immédiat pour les mis en examen, l’autre allant jusqu’à menacer de traduire en justice pour «tentative d’escroquerie à jugement en bande organisée» ceux qui auraient encore l’audace de constater que ce rapport d’expertise ne change pas grand-chose à la volumineuse procédure prise dans son ensemble.
Tout cela avait pour but d’imposer à tout un chacun l’apparence déterminante d’un rapport qui, après étude, ne l’est en aucune façon. Plus la démonstration est faible, plus on a tendance à crier fort pour l’imposer et les avocats de la défense ont crié beaucoup trop fort. Infligeant une forte pression médiatique à des magistrats déjà fortement soumis aux pressions politiques, ils espéraient obtenir en urgence et sous le coup de l’émotion des ordonnances de non-lieu pour l’entourage de Paul Kagame.
C’était oublier qu’une juridiction d’instruction n’est pas une juridiction de jugement. Il ne lui appartient pas de trancher dans le secret de son cabinet entre des éléments contradictoires mais, bien au contraire, de les renvoyer devant le Tribunal Correctionnel ou la Cour d’Assises afin qu’ils fassent l’objet d’un débat public. C’est la règle de la justice républicaine. Toute autre décision, et en particulier des ordonnances de non-lieu prises précipitamment sur la base d’une expertise qui demande à être débattue relèveraient d’une préoccupation très éloignée de l’esprit de justice.
Lundi, 27 Février 2012 05:58
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Le juge Marc Trévidic vient de rendre public le rapport des experts chargés de déterminer de façon scientifique d’où avaient été tirés les missiles qui ont abattu l’avion du président Habyarimana. Ce rapport contredit au moins partiellement les conclusions du juge Bruguière.
Cette divulgation a provoqué des réactions évidemment contrastées. Les thuriféraires habituels du régime de Kigali exultent en affirmant péremptoirement que ce rapport exempte définitivement le FPR de toute responsabilité, tandis que les associations d’opposants en exil mettent en doute les conclusions des experts, voire l’honnêteté des juges.
Déjà, certains commencent à sous-entendre que la France aurait pu être mêlée à l’attentat.
L’association France-Turquoise, pour sa part, estime que ce volumineux rapport de 400 pages mérite d’être examiné de près avant toute prise de position catégorique. Elle estime également qu’il ne s’agit que d’un des aspects du dossier qui doit être confronté aux autres éléments, notamment aux témoignages déjà recueillis ou à venir.
C'est pourquoi elle estime intéressant de reprendre les analyses d'experts et spécialistes de la région qui se sont penchés sur ce rapport, textes qu'on trouvera ci-dessous.
Quelles que soient les conclusions définitives de l’enquête, elles ne remettront pas en cause le combat de l’association qui concerne d’abord et avant tout les allégations scandaleusement mensongères portées par le régime de Kigali à l’encontre de la France et des militaires de l’opération Turquoise accusés d’avoir aidé puis protégé les génocidaires rwandais.
Jean-Claude Lafourcade
TEXTE DU COLONEL ROBARDEY DANS " L'AFRIQUE RÉELLE"
Comment, pour mieux « échapper à l’histoire », Kagame manipule la Justice
Michel ROBARDEY1
Paul Kagame, actuel chef de l’état rwandais l’a dit clairement lors de sa visite officielle en France en septembre dernier : il souhaite « échapper à l’histoire » pour mieux aller de l’avant. Il est donc dans l’obligation de se débarrasser de toute responsabilité dans ce qui est unanimement considéré comme l’acte déclencheur du génocide rwandais : l’attentat contre le Falcon présidentiel du 6 avril 94 à Kigali.
Pour ce faire, Paul Kagame a interdit que son pays pourtant territorialement compétent diligente la moindre enquête sur ce crime. Il a également réussi à empêcher que, s’agissant de l’assassinat des deux chefs d’état africains et de leur suite, se tienne l’indispensable procès international. Il y est parvenu en manipulant le Tribunal Pénal International pour le Rwanda2 qui, pourtant, en avait reçu mandat.
Restait cependant un gros problème : en France, les familles de l’équipage de l’avion, assassiné avec ses passagers, avaient porté plainte. Une instruction judiciaire jusque-là à l’abri des pressions politiques nationales et/ou internationales avait prospéré et abouti à la mise en examen de neuf proches de Paul Kagame, celui-ci étant protégé par son immunité présidentielle.
I. L’instrumentalisation du TPIR et de la communauté internationale
L’attentat du 6 avril 94 avait été présenté dès le mois de juin 1994 par le rapporteur spécial des Nations Unies René DEGNI SEGUI comme semblant bien « être la cause immédiate des événements douloureux et dramatiques que connait actuellement le Pays ». DEGNI SEGUI précisait que « dans la mesure où il peut avoir des liens entre ceux qui l’ont commandité et les responsables des massacres… », il doit être examiné par le rapporteur spécial. C’est un des éléments sur lesquels se fonde le Conseil de Sécurité des Nations Unies pour adopter le 8 novembre 1994 la résolution des Nations Unies créant le TPIR. Et, par conséquence, le TPIR initiera une enquête sur cet attentat.
En 1997, la canadienne Louise ARBOUR, Procureur du TPIR se montra enthousiaste lorsque Mike HOURIGAN, enquêteur du bureau du procureur lui indique qu’il est en mesure d’avoir des contacts avec certains auteurs de l’attentat. Quelques jours plus tard, Mike HOURIGAN lui rendit-compte par téléphone que ses investigations mettant en cause l’entourage de Kagame. Louise ARBOUR changea alors d’avis : cet attentat n’entrerait plus dans le champ de compétence du TPIR. Elle interdit donc à HOURIGAN de poursuivre cette enquête.
Trois ans plus tard, en 2000,. Carla del PONTE succéda à Louise ARBOUR. Après que les déboires de l’enquête HOURIGAN eussent paru dans la presse Canadienne et sous la pression des avocats de la Défense qui ne cessaient de réclamer des investigations sur ce crime déclencheur voire fondateur du génocide, le nouveau procureur en mesura l’importance puisqu’il écrivit « if it is RPF that shot down the plane, the history of the genocide must be rewritten ».
Mais cette enquête sur l’attentat du 6 avril ne sera pas réalisée par le TPIR . Carla del PONTE s’en est expliquée en détail et a clairement exposé comment Kigali exerça en 2002 un chantage sur le TPIR empêchant tout simplement la tenue des audiences du Tribunal en refusant aux témoins rwandais de se rendre à Arusha.
Paul Kagame avait bien conscience que laisser s’accomplir une seule enquête contre le FPR conduirait à celle sur l’attentat et détruirait inéluctablement le château de cartes d’accusations de planification de génocide qu’il avait construit contre ses opposants politiques. Aussi, le 28 juin 2002, il déclara au Procureur du TPIR : « Si vous ouvrez une enquête, les gens vont penser qu’il y a eu deux génocides….. Vous n’avez pas compris ce que je vous ai dit. Nous savons très bien ce que vous faîtes…Et nous ne laisserons pas faire cela… »3!
Sortant de cette entrevue houleuse, madame Carla del PONTE explique avec trois ans d’avance comment et pourquoi Paul Kagame se trouvera dans l’obligation pour lui et pour son pouvoir, de détruire l’enquête BRUGUIERE : « . Je craignais que le Conseil de sécurité des Nations Unies ne prenne aucune mesure déterminante pour réagir au refus de Kagame pour coopérer avec le tribunal et à la campagne de dénigrement du Rwanda visant à contrecarrer les travaux du Tribunal. Seule l’enquête Bruguière, pensais-je, pouvait encore jouer un rôle significatif pour briser le cercle vicieux de l’impunité »4.
La juge sud-africaine Navanethem PILLAY5, alors présidente du TPIR, se joignit à son procureur, Carla del PONTE, pour dénoncer officiellement la défaillance du Rwanda à remplir son obligation de coopérer avec le tribunal.
Les Etats Unis intervinrent alors et proposèrent en mai 2003 que toutes les enquêtes mettant en cause des membres du FPR, et surtout toutes les preuves détenues par le TPIR accablant des membres du FPR soient remises au gouvernement de Kigali aux fins d’un éventuel jugement.
Carla del PONTE fut écartée en 2003. Exit avec elle les enquêtes spéciales. Comme elle l’avait pensé, désormais seule l’enquête BRUGUIERE menaçait encore l’impunité totale de Kagame et de ses proches.
II. L’enquête BRUGUIERE doit être détruite
Ayant obtenu l’assurance que le TPIR ne constitue plus une menace, Kagame reporta tous ses efforts sur le travail effectué par le juge BRUGUIERE, montant pour ce faire une savante manoeuvre en plusieurs temps.
21. 1° temps : l’accusation en miroir : le rapport Mucyo
En 2004, Kagame créa la « Commission nationale indépendante chargée de rassembler les éléments de preuve montrant l’implication de l’État français dans la préparation et l’exécution du génocide perpétré au Rwanda en 1994 », dite commission Mucyo du nom de son président. Le titre était en soi tout un programme : une enquête pseudo-indépendante enquêtant contre un coupable pré-désigné. Il s’agissait de monter un contre-feu contre l’enquête BRUGUIERE et de menacer le gouvernement français puisque.
La commission Mucyo n’avait pas fini de travailler lorsqu’à la fin novembre 2006, le Rwanda rompit ses relations diplomatiques avec Paris après que le juge Jean-Louis Bruguière eut signé une ordonnance portant mandat d’arrêts contre neuf officiers rwandais et préconisé des poursuites contre le président Kagame pour leur participation présumée à l'attentat contre l'avion de l'ex-président rwandais Juvénal Habyarimana le 6 avril 1994.
La commission « indépendante » Mucyo remit en novembre 2007 à Paul Kagame un pré-rapport de 500 pages contenant "divers témoignages recueillis sur la responsabilité du gouvernement français dans le génocide de 1994". Elle ne transmettra que le 5 août 2008 son rapport à la justice après, vraisemblablement quelques « ajustements » exigés par le président rwandais. Cette remise sera suivie d’un communiqué officiel du ministre de la justice rwandais, Tharcisse Karugarama qui, interprétant largement le rapport et allant bien au-delà, accusait clairement de complicité de génocide un certain nombre de personnalités et de militaires français6.
Les principales conclusions de ce rapport sont que :
- la France était au courant des préparatifs du génocide,
- la France a participé aux principales initiatives de sa mise en place et à sa mise en exécution ;
- les militaires français de l'opération Turquoise auraient directement pris part aux massacres des Tutsis et commis de nombreux viols sur des rescapées tutsis ;
- des médecins français auraient commis des refus de soins et des amputations abusives sur des réfugiés tutsis, etc.
Il sera immédiatement relevé que ces accusations reposent sur de faux documents et des témoignages pour le moins erronés, sans cohérence entre eux ni avec les faits. On avait déjà vu au cours des procès devant le TPIR que certains témoins présentés par Kigali se rétractaient, que d’autres avaient été condamnés pour faux témoignages, que l’accusation présentée par le procureur n’était pas sincère puisque refusant de communiquer à la Cour des éléments à décharge. Le rapport Mucyo reproduisait, en les exagérant et les multipliant, ces travers déjà constatés à Arusha.
Ayant perdu ses effets par ses outrances et par les moyens employés, le rapport Mucyo n’avait en rien permis de contrer l’enquête du juge BRUGUIERE qui prospérait dans le secret de l’instruction puisqu’aucun des mandats d’arrêts diffusés n’ayant été mis à exécution, personne n’avait encore eu accès au dossier. Il fallait donc faire en sorte de connaître le contenu du dossier d’instruction.
22. 2° temps : la technique de la chèvre
En France, pour connaître le contenu d’un dossier d’instruction, il n’existe qu’un seul moyen légal : devenir partie au procès, c’est-à-dire dans le cas qui nous préoccupe, présenter au juge un des militaires faisant l’objet d’un mandat d’arrêt. Celui-ci sera inévitablement mis en examen, bénéficiera de l’assistance d’un avocat qui ayant accès au dossier, sera dès lors en mesure de renseigner Kigali sur les éléments de preuves contenus. Il ne restera plus ensuite qu’à construire et produire des preuves contraires pour enterrer la procédure.
Cette manoeuvre fût élaborée, on le sait aujourd’hui, par le gouvernement français emmené par Bernard KOUCHNER, alors ministre des Affaires Etrangères. Les responsables français seront tellement fiers de cette idée lumineuse qu’un ou plusieurs conseillers de l’Elysée disputeront à Bernard Kouchner l’honneur de cette « réussite ».
Kagame et les huit officiers généraux et supérieurs rwandais visés par les mandats d’arrêts désigneront pour servir de « chèvre » la seule femme de la liste. Je ne reviens pas sur les circonstances rocambolesques de la « livraison » déguisée en arrestation par la police allemande de Rose KABUYE. Avec la bénédiction de l’Elysée, à partir de novembre 2008, Kigali eut donc accès au dossier BRUGUIERE.
23. 3° temps : le rapport MUTSINZI et la pseudo expertise écossaise
Un des arguments clé des critiques formulées contre le juge BRUGUIERE était que celui-ci ne s’était pas rendu au Rwanda pour enquêter et qu’il l’avait fait dans son bureau, comme le font 99,9 % des juges d’instruction chargés d’une information criminelle. Pour faire passer les successeurs du juge BRUGUIERE7 sous les fourches caudines de Kigali comme cela avait été fait pour le TPIR, il fallait l’amener à exprimer le désir de se rendre Kigali.
En attendant que ces derniers soient convaincus - ou pour le convaincre - Kigali a créé par arrêté du Premier Ministre en date du 16/04/2007 et pour une durée indéterminée un « Comité indépendant d’experts charge d’établir la vérité sur les circonstances du crash de l’avion Falcon 50 immatriculé 9XR-NN survenu le 06/04/1994». Ce comité pseudo-indépendant fut place sous l’autorité du Ministre rwandais de la justice auquel il soumet ses rapports. Ceux-ci prirent comme d’habitude le nom du président du comité et le « rapport Mutsinzi » fut rendu le 20 Avril 2009.
Le rapport Mutsinzi ayant pour but de prendre le contre-pied des éléments contenus dans le dossier BRUGUIERE prétend sans surprise établir, au prix de nombreux témoignages rassemblés par les autorités rwandaises et proposés aux « experts » de l’équipe Mutsinzi , que les missiles ayant abattu l’avion n’ont pas été tirés de la colline de Masaka mais depuis le camp militaire de Kanombe.
Ce rapport était en fait constitué de deux documents :
- un rapport d’enquête mettant en évidence une masse de témoignages nouveaux dans le but avoué de contrecarrer les témoignages recueillis en 1994 sur les lieux de l’attentat par l’auditariat militaire belge, dont la procédure a été annexée au dossier d’instruction français ;
- un dossier d’expertise balistique chargé de traduire en « preuves scientifiques » soi-disant incontestables les nouveaux témoignages, tout en prenant bien soin d’oublier ou minimiser les témoignages anciens.
Deux numéros d’Afrique Réelle, le numéro 4 d’avril 2010 et le numéro 6 de juin 2010 dénonceront immédiatement les insuffisances de ce rapport qui n’était pas le fait d’enquêteurs qualifiés et ne respectait aucun des principes de base d’une enquête objective et impartiale. Bien d’autres connaisseurs8 du dossier rwandais exprimeront les mêmes critiques ou des critiques voisines.
Ce rapport et ces critiques furent reçus par le juge d’instruction. Une partie au moins de ces dernières fut intégrée dans le dossier d’instruction.
La polémique ainsi soulevée ne pouvait laisser rester en l’état et, tout naturellement, le magistrat instructeur devait la trancher par une expertise qui serait reçue comme incontestable, ce qui déboucha sur la quatrième étape, celle de « l’expertise Trévidic ».
1 Colonel de Gendarmerie, il fut conseiller technique « Police Judiciaire » auprè du gouvernement rwandais de septembre 90 à septembre 93.
2 Lire entre autres « Le tribunal des vaincus- Un Nuremberg pour le Rwanda ? » de Thieiry Cruveillier – Calman-Lévy - 2006
3 Op. cité
4 Op. cité . Ces pressions sont confirmées par Florence HARTMAN dans « Paix et châtiment – Les guerres secrètes de la politique et de la justice internationales » - Flammarion 2007
5 Navanethem PILLAY sera ultérieurement, après avoir quitté le TPIR, une des signataires du rapport « Mapping » de l’ONU mettant en cause l’armée et le gouvernement rwandais dans des crimes de guerre commis au Congo voisin, dont certains pourraient recevoir la qualification de génocide.
6 Dont le signataire de cet article qui, en compagnie de neuf autres officiers, s’est constitué partie civile contre ce document. Une instruction est en cours au cabinet de madame ZIMMERMAN doyen des juges d’instruction au TGI de Paris.
7 En 2007, le juge BRUGUIERE ayant été admis à faire valoir ses droits à la retraite, le dossier d’instruction sur l’attentat du 6 avril 1994 a été confié à deux juges d’instruction : les juges Nathalie PONS et Marc TREVIDIC
8 Citons entre autres le professeur Reyntjens, le colonel Marchal commandant le bataillon belge de la Minuar en 1994, plusieurs pilotes français et rwandais connaissant parfaitement l’aéroport de Kanombe, etc.
UNE EXPERTISE INSOLITE ET QUI POSE BIEN DES QUESTIONS
Michel ROBARDEY
Le 21 avril 2010, Nathalie POUX et Marc TREVIDIC, Vice-présidents chargés de l’instruction délivrent une ordonnance aux fins d’expertise. Ils désignent cinq experts, leur confient une mission longuement détaillée en deux grandes pages et fixent à fin mars 2011 la date à laquelle leur sera rendu, selon l’expression consacrée « un rapport détaillé contenant leur avis motivé ».
Un examen attentif de la mission rédigée par les magistrats permet de constater que, loin de laisser les experts consulter la totalité du dossier, les magistrats ont pris le soin de leur « faciliter » la tâche en leur indiquant très précisément les cotes des documents à consulter. Ceci sous-entend que les experts n’ont pas accès aux autres pièces. Seul un examen, pièce par pièce, des documents proposés et des documents refusés permettrait de se faire une idée précise de la raison de cette sélection et de la manière dont elle a été pratiquée. N’ayant pas accès au dossier, nous n’avons pas les moyens de procéder à cette étude, mais on verra que, procédant par sondage à partir de documents tombés dans le domaine public, on est amené à s’interroger.
La mission confiée aux experts comporte: « Nous accompagner au Rwanda pour y faire les constatations indispensables à l’exécution de la mission d’expert1 ».
On observe également que les magistrats demandent une approche pluridisciplinaire, en considération de « toutes les données recueillies » qu’ils prennent soin de détailler y incluant « les témoignages recueillis ». On peut comprendre, compte tenu de la formulation de la phrase et de la place de ce paragraphe venant immédiatement après celui prévoyant la mission au Rwanda, qu’il s’agit des témoignages recueillis au cours du transport sur les lieux.
Enfin, on constate que les magistrats demandent aux experts d’indiquer « quels sont les lieux possibles des tirs et les lieux qui peuvent au contraire être exclus en s’attachant en particulier aux lieux de tirs cités par les témoins, à savoir la colline de Masaka et plus particulièrement le lieu-dit La ferme et ses alentours, ainsi que le camp de Kanombe et ses alentours.».
Il n’est donc pas exclu que les tirs proviennent d’un lieu non encore cité dans la procédure et il est demandé aux experts de définir le périmètre dans lequel ce lieu peut se trouver.
Il est intéressant de noter que les juges ont prescrit : « Si les déclarations d’un témoin sont incompatibles avec les données techniques …. expliquer précisément les motifs permettant d’écarter ce témoignage.». Mais de quels témoignages s’agit-il ? De tous les témoignages contenus dans le dossier ou des seuls témoignages recueillis au cours du transport sur les lieux ? On en revient à la consultation par les experts du dossier dans sa totalité ou en partie.
Le transport sur les lieux a été effectué du 12 au 17 septembre 2010. Mais le rapport des experts ne sera pas déposé dans le délai imparti de fin mars 2011. Car le 17 mars 2011, quelques jours seulement avant l’échéance et au moment où ils étaient probablement en train de rédiger la conclusion de leur rapport, ils ont écrit aux magistrats mandants. Ils expliquent que « Au cours de nos investigations, précisément lors de nos recherches engagées pour déterminer le lieu des tirs des missiles, il nous est apparu nécessaire de nous entourer d’un spécialiste dans le domaine de l’acoustique… ».
En clair les experts en balistique avouent leur incapacité à déterminer, à eux seuls, le périmètre d’où sont partis les missiles qui ont abattu l’avion. C’est ce qu’on peut appeler une « expertise blanche » par similitude avec les « autopsies blanches » ainsi désignées lorsqu’elles sont dans l’incapacité de révéler les causes de la mort.
Demandant qu’une « expertise complémentaire confiée à un expert acoustique puise compléter » leurs travaux (on appréciera le « compléter »), les experts sollicitent logiquement une extension du délai imparti qu’ils souhaiteraient « voir repositionné pour le 30 septembre 2011 ».
Faisant diligence, les magistrats accédaient à leurs desiderata en délivrant dès le 29 mars 2011 l’ordonnance réclamée, confiant à un expert acousticien une mission détaillée en une page. Cette mission est également extrêmement limitative quant aux pièces du dossier qui seront communiquées à cet expert. Il lui est en effet recommandé de consulter les témoignages de cinq témoins seulement : les deux témoignages du LCL de St Quentin, les deux témoignages de Daniel Daubresse ; les deux témoignages de Massimo Pasuch ; les deux témoignages de Philippe Leiding et celui de Joséphine Mukazitoni.
Et le paragraphe qui suit cette désignation sous-entend clairement qu’il n’est pas question de prendre en compte d’autres témoignages que ceux-ci : « Nous préciser dès que possible les questions qu’il serait utiles (sic) de poser aux témoins déjà entendus mentionnés ci-dessus ou à ceux dont il est fait référence dans leur audition2 et qui aurait (re-sic) pu entendre le départ des tirs ».
Mais, une fois de plus, le nouveau délai imparti par le juge ne sera pas respecté. Quelques jours avant son échéance, les experts écrivent aux magistrats le 22 septembre 2011, sollicitant une nouvelle extension du délai jusqu’au 30 novembre 2011 au motif que « il apparait que de nouvelles informations pourraient être disponibles dans les semaines à venir ». Les 3 octobre 2011, les magistrats accèdent à ce désir par courrier, sans autre commentaire ni considération.
Les experts précisent que par la suite les magistrats instructeurs leur ont remis « des auditions de témoins à exploiter avant de déposer le rapport ». Ils détaillent ces auditions et on constate qu’il s’agit en fait à peu de choses près des dépositions figurant déjà dans la mission confiée à l’acousticien (témoignages de Philippe Leiding ; Jean Colige ; des couples Daubresse et Pasuch; de St Quentin) ou de leur témoignage « rafraichi », « complété » voire transformé par une seconde audition recueillie dix-sept ans plus tard.
Puis, soucieux de la bonne compréhension de la chose par les parties auxquelles ils en réservaient théoriquement la primeur, les magistrats délivreront le 22 décembre 2011 une nouvelle ordonnance « en vue d’exposer les travaux d’expertise aux parties et à leurs avocats lors de l’acte d’instruction du 10 janvier 2012 à 14h00… ». Il s’agit de présenter le rapport sous PowerPoint dont on connait les vertus pédagogiques plus convaincantes, voire plus médiatiques qu’un rébarbatif pavé de 500 pages.
Le fond de ce rapport d’expertise
Nous nous contenterons d’examiner quelques points principaux de l’étude balistique avant de traiter de l’étude acoustique.
L’expertise balistique
L’expertise balistique conclut que les missiles utilisés sont des SA16, confortant ainsi un point essentiel de l’instruction Bruguière qui a établi que :
- Les FAR ne possédaient pas de SA 16;
- Aucun militaire des FAR n’avait reçu la formation indispensable au maniement de ces armes ;
- Le FPR possédait des SA 16 et s’en servait fort bien depuis le 6 octobre 90, ayant abattu un avion de reconnaissance et un hélicoptère armé en approche tactique, ce qui est autrement plus difficile que d’abattre un avion civil en vol rectiligne ;
- Les étuis retrouvés sur un lieu de tir supposé étaient des étuis de SA 16.
L’expertise balistique présume que le missile qui a impacté aurait probablement été tiré devant et à la rencontre de l’appareil et que, avant de parvenir aux réacteurs qui l’attiraient, le missile aurait été en quelque sorte intercepté par l’appareil, au niveau de la partie de l’aile gauche la plus proche du fuselage. Mais, l’examen des débris de l’appareil ne permet pas de déterminer si l’avion a été touché par l’avant ou par l’arrière, et cette supposition semble ne pas prendre en compte :
1°) la manoeuvre d’évitement effectuée par le pilote après que l’avion a été frôlé par le premier missile. Cette manoeuvre, citée dans le rapport d’expertise, avait été préparée de longue date par un pilote ancien militaire qui s’était ouvert de ses inquiétudes dans une correspondance adressée au Capitaine Bruno DUCOIN et figurant dans le dossier.
Or cette manoeuvre d’évitement soudaine, amène brutalement l’appareil à être incliné et orienté vers la gauche de sa trajectoire au moment de l’impact, selon ce qu’auraient affirmé divers témoins. Elle avait pour but de soustraire l’appareil au missile qui l’approchait. Elle n’a malheureusement soustrait que le réacteur et le missile poursuivant sa route aura percuté l’aile ou le fuselage de l’avion juste à côté du réacteur;
2°) le fait qu’un missile peut rater une cible émettrice de chaleur vers laquelle il se dirige. Ce fut le cas du premier missile qui rata le réacteur et l’avion. Le second missile pouvait fort bien rater le réacteur mais toucher l’avion.
Par ailleurs, on comprend mal pourquoi les experts ont limité leur étude à six positions de tir prédéfinies – qualifiées d’hypothèses dans le rapport - alors que le périmètre à partir duquel il était possible d’abattre l’avion en comporte bien d’autres. Quid des autres possibilités ?
On a vu que, pour déterminer le lieu de départ des missiles, les experts en balistique avaient besoin de compléter leur travail par une expertise acoustique alors qu’ils avaient achevé leurs investigations et étaient sur le point de conclure.
Cela est suffisamment éloquent pour comprendre qu’ils n’avaient avant ce complément acoustique qu’une seule certitude : le type de missile utilisé. Le reste de la démonstration visant à déterminer le lieu de tir des missiles n’est en fait qu’une extrapolation à partir de témoignages humains, tardivement renouvelés, dont tout un chacun connait la fragilité grandissante avec le temps.
L’expertise acoustique
L’expert acousticien appelé tardivement en renfort d’une expertise balistique dépourvue de certitudes :
- ne s’est pas transporté sur les lieux : il n’a pas pris en compte les échos qui peuvent répercuter les sons dans ce paysage vallonné ou entre les bâtiments, voire à l’intérieur des habitations du camp de Kanombe où se tenaient les témoins ;
- n’a jamais entendu et encore moins mesuré le nombre de décibels produits par un départ de SA 16 et surtout pas dans le contexte local de Kanombe–Masaka, les essais ayant été effectués « par similitude …. par rapport à un propulseur de roquettes suffisamment équivalent3 …… à La Ferté Saint Aubin dans le…Loiret !
- a travaillé sur un nombre extrêmement restreint de témoignages, recueillis par d’autres que lui, et préalablement sélectionnés selon des critères qui restent à déterminer. Il semblerait que les témoignages recueillis en 1994, à chaud et sur place, par l’auditoriat militaire belge aient été purement et simplement écartés, minimisés ou remplacés par de nouvelles auditions des témoins prises dix-sept ans plus tard. Certains de ces témoignages ont inévitablement évolués avec le temps, n’évitant pas certaines contradictions. Curieusement, il semblerait que dans ce cas, seul le témoignage le plus récent – et donc le moins fiable - aurait été retenu….
Il apparait ainsi que le Dr Pasuch affirme, entre autres, avoir entendu les tirs de DCA immédiatement après l’explosion de l’avion. Or ceci est tout simplement impossible. En effet les munitions de DCA des FAR avaient été consignées par les officiers de la MINUAR chargés de contrôler l’armement conformément aux accords d’Arusha. Les soutes à munition de Kanombe étaient cadenassées et une équipe de la MINUAR surveillait le camp jour et nuit, 24H sur 24. Les comptes rendus de ces officiers de la MINUAR attestent que ces soutes à munitions n’ont été forcées par les FAR que le 7 avril au matin. Massimo Pasuch n’a pas pu entendre des tirs de DCA au cours de la nuit du 6 au 7. Son témoignage, sur lequel repose en grande partie le rapport d’expertise acoustique et, partant, l’ensemble de l’expertise, s’en trouve totalement discrédité.
Autre exemple, de témoignage déformé et/ou négligé : le 6 avril 1994 à 20h30, le capitaine VANDRIESSCHE de la MINUAR rend compte par radio, ainsi qu’en atteste le journal du bataillon (Journal KIBAT) : « Tir de missile ( ?) sur un avion en bout de piste. Le poste sentinelle a vu une boule de feu. Missile vient SE-SO ».
Le poste sentinelle se trouve à l’ancienne tour de contrôle de l’aéroport, juste au sud de la piste et au nord-ouest du camp de Kanombe. Cette mention précise d’un missile venant du Sud Est et allant au Sud Ouest de cette tour indique clairement que le missile venait de la direction de Masaka et suivait l’avion. Cette observation consignée au moment des faits par un officier para commando belge qui sait ce qu’est un compte rendu, et qui sait où sont le sud, l’est et l’ouest de sa position, aurait dû être déterminante et à tout le moins prise en compte.
Or cette mention pourtant gravée dans le marbre d’un document officiel n’apparait pas dans la réflexion des experts.
De plus, si le rapport d’expertise mentionne un extrait du « témoignage de Gerlache », qui est probablement la sentinelle à l’origine du compte rendu, il « oublie » étrangement de citer la première partie de ce témoignage, dans lequel GERLACHE signale explicitement que de l’ancienne tour de contrôle, il ne voyait pas le camp de Kanombe.
L’aspect très relatif de ce rapport d’expertise
Ce rapport d’expertise, qui ne tranche rien au fond et ne présente qu’un périmètre de tir « le plus probable », à quelques centaines de mètres près, sera étudié par les parties civiles qui ont trois mois pour présenter leurs observations et autres demandes d’actes complémentaires. On peut penser qu’elles ne s’en priveront pas.
En tout cas ce rapport n’est qu’une pièce parmi d’autres d’un dossier qui en comporte plusieurs milliers. Il est d’ores et déjà acquis que ce document - contestable par définition et beaucoup moins précis et déterminant qu’on a bien voulu le raconter - est en contradiction avec d’autres éléments déjà contenus dans le dossier ou à venir.
La tâche des magistrats est loin d’être achevée et la rigueur dont on crédite généralement le juge Trevidic ne peut que l’amener à poursuivre encore longuement vérifications et auditions des témoins qui piaffent à la porte de son cabinet.
1 C’est nous qui soulignons : en avril 2010 les deux juges estiment le transport sur les lieux « indispensable », ce ne sera plus le cas pour les expertises acoustiques supplémentaires.
2 C’est nous qui soulignons
3 C’est nous qui soulignons
Question : Pourquoi le Rwanda a-t-il eu la primeur de « l’expertise Trevidic »
Par leur ordonnance du 22 décembre 2011, les magistrats avaient soigneusement préparé la communication aux parties de ce rapport d’expertise pour le 10 janvier 2012. Ils souhaitaient apparemment conserver jusque-là la plus grande confidentialité. Les parties civiles, sans préjuger aucunement des conclusions des experts, se sont rendues à la convocation des magistrats sans se douter qu’elles entraient dans la nasse de ce qu’il faut bien appeler une embuscade.
Quelle ne fut pas la surprise des observateurs de s’apercevoir que dès le 9 janvier, l’ambassade du Rwanda à Paris et les avocats de la défense anticipaient largement l’événement en diffusant un communiqué triomphal annonçant une "Conférence publique avec la presse (Attaque contre l’avion présidentiel : manipulation de l’enquête Bruguière) pour le mercredi le 11 janvier 2012 de 11 Heures à 12 Heures 30 dans un hôtel situé sur la rue Jean Goujon, près du métro Champs Elysées" et affirmant que
« Mes Léon-Lef Forster et Bernard Maingain, avocats des sept Rwandais encore mis en examen dans ce dossier, organiseront une conférence de presse à Paris. À cette occasion, ils reviendront sur les conclusions des experts mandatés par les deux magistrats français, qui leur auront été communiquées la veille, et exposeront les nombreuses manipulations et irrégularités qui ont entaché cette information judiciaire pendant la décennie où celle-ci était conduite par le juge Jean-Louis Bruguière. ».
On en s’étonne moins en apprenant que, dès le 8 janvier 2012 à 9h19, l’agence ChimpReports qui diffuse « All Breaking news from all over Uganda and East Africa” avait affirmé en ligne que Kagame avait déjà été rendu destinataire d’une copie du rapport d’expertise: "Rwanda President Paul KAGAME has received a copy of the long-awaited report on the April 6, 1994 shooting down of the plane carrying Juvenal Habyarimana."
Dans la foulée, les journalistes habitués à diffuser en France les thèses kigaliennes emboitaient le pas. Malagardis, publia ainsi un communiqué dès le 10 janvier à 0 heures. Quant à Christophe Boltanski il publia à 12 heures 01, soit deux heures trente avant que les parties civiles n’entrent dans le cabinet d’instruction, un article manifestement préparé de longue date et comportant croquis.
Les déclarations aussi excessives que définitives des avocats de la défense se sont enchaînées les unes aux autres, l’un exigeant un non-lieu immédiat pour les mis en examen, l’autre allant jusqu’à menacer de traduire en justice pour «tentative d’escroquerie à jugement en bande organisée» ceux qui auraient encore l’audace de constater que ce rapport d’expertise ne change pas grand-chose à la volumineuse procédure prise dans son ensemble.
Tout cela avait pour but d’imposer à tout un chacun l’apparence déterminante d’un rapport qui, après étude, ne l’est en aucune façon. Plus la démonstration est faible, plus on a tendance à crier fort pour l’imposer et les avocats de la défense ont crié beaucoup trop fort. Infligeant une forte pression médiatique à des magistrats déjà fortement soumis aux pressions politiques, ils espéraient obtenir en urgence et sous le coup de l’émotion des ordonnances de non-lieu pour l’entourage de Paul Kagame.
C’était oublier qu’une juridiction d’instruction n’est pas une juridiction de jugement. Il ne lui appartient pas de trancher dans le secret de son cabinet entre des éléments contradictoires mais, bien au contraire, de les renvoyer devant le Tribunal Correctionnel ou la Cour d’Assises afin qu’ils fassent l’objet d’un débat public. C’est la règle de la justice républicaine. Toute autre décision, et en particulier des ordonnances de non-lieu prises précipitamment sur la base d’une expertise qui demande à être débattue relèveraient d’une préoccupation très éloignée de l’esprit de justice.
Lundi, 27 Février 2012 05:58
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