jeudi 25 août 2011

L’Union africaine va aider les victimes de la sécheresse

Les gouvernements africains étaient appelés hier, lors d’une conférence de l’Union africaine, à contribuer à l’aide internationale en faveur des 12 millions de personnes frappées par la sécheresse dans la Corne de l’Afrique.
Le déblocage d’une « enveloppe globale » de 248 millions d’euros a été annoncé.

C’est une première. La première fois que l’ Union africaine (UA) organise une conférence pour lever des fonds destinés à lutter contre une crise humanitaire sur le continent. La première fois que ses dirigeants se retrouvent pour prendre en main un destin régional. Et le résultat a été à la hauteur de l’attente.
La banque africaine de développement a promis une aide de 209 millions d’euros étalée sur plusieurs années tandis que les pays africains et d’autres donateurs réunissaient pour leur part 39 millions d’euros.
Sécheresse et conflit armé
Car l’urgence était de taille : l’état de famine a été déclaré le 20 juillet, dans les régions de Bakool et du Bas Shabelle, dans le sud de la Somalie. Depuis, trois nouvelles zones ont été touchées, et deux autres devraient l’être dans les prochains jours, toujours dans le sud du pays, selon Mark Bowden, coordinateur des opérations humanitaires pour la Somalie.
Ce pays reste le plus touché : la conjonction de la sécheresse et du conflit entre insurgés islamistes radicaux et gouvernement de transition a débouché sur la pire crise humanitaire enregistrée dans le pays depuis 1992. Mais au total, 12,4 millions d’habitants de la Corne de l’Afrique sont menacés par une sécheresse qui a décimé le bétail et anéanti les récoltes.
La communauté internationale tarde à s’émouvoir. Et l’Afrique, pourtant concernée au premier chef, n’a pas semblé d’abord prendre la mesure de l’urgence. Une première réunion de l’Union africaine, prévue le 9 août, a été repoussée au 25. À Addis-Abeba hier matin, les rangs étaient clairsemés.
Promesses de dons
Les quelques dirigeants présents, les intéressés, le président somalien, Cheikh Sharif Ahmed, le premier ministre éthiopien, Meles Zenawi, et le président djiboutien Ismaël Omar Guelleh devaient fulminer contre le manque de solidarité de leurs homologues.
Les voilà probablement rassurés. Ces promesses de dons, si elles sont réalisées viendront combler un peu plus l’immensité des besoins : sur 1,7 milliard d’euros nécessaires, selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha), 760 millions devaient encore être financés.
Le président de la commission de l’UA, Jean Ping, avait lancé le 17 août un appel à la solidarité : « Il faut montrer au reste du monde que nous savons être mobilisés », avait-t-il insisté, avant d’ajouter : « Même un État membre que l’on pourrait qualifier de pauvre devrait apporter sa contribution, en argent ou en nature, même symbolique. »

MARION QUILLARD
@la-croix.com

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