Pour illustrer ce tableau sombre, les statistiques indiquent, de 2003 à 2010, 535 agents, 274 épouses et 359 enfants décédés, soit un total de 1168 décès sur une période de 7 ans.
Agents et cadres des Lignes aériennes congolaises (LAC) sont à bout de souffle. Pour cause, leurs arriérés de salaires totalisent, à ce jour, près de 200 mois. C’est ce qui justifie la lettre ouverte que la délégation syndicale nationale et le collectif syndical des cadres ont adressée, le lundi 07 juin dernier, au chef de l’Etat, aux présidents du Sénat et de l’Assemblée nationale, au Premier ministre, à plusieurs ministres, à la Monuc et à cinq ambassadeurs accrédités en RDC (Etats-Unis d’Amérique, France, Allemagne, Grande Bretagne et Belgique).
Dans cette correspondance, les pauvres travailleurs lancent un cri d’alarme en guise d’interpellation à la conscience nationale et à la communauté internationale sur le «drame social qui extermine notre communauté dans le silence et l’indifférence de tous». Ce drame, rappellent-ils, «remonte à l’année 1991, après que l’Etat congolais propriétaire de l’entreprise ait dépossédé sa compagnie aérienne de presque toute sa flotte laissant sans outil de travail son personnel hautement qualifié et techniquement expérimenté, formé dans les meilleures écoles et compagnies d’aviation du monde et qui faisait la fierté du pays et de l’Afrique entière».
Depuis, indiquent-ils, «des mois se sont écoulés, des années entières se sont succédées, deux décennies comptées, les agents et cadres des LAC survivent sans salaire et ce, en dessous du seuil de pauvreté absolue. A ce jour, près de deux cents mois d’impaiement et d’arriérés se sont accumulés. Malgré cela, bon nombre d’agents et cadres sont restés attachés à leur entreprise, protégeant ce qui reste du patrimoine, s’activant à produire ce qui pouvait l’être encore».
Cette situation, expliquent-ils, a eu pour conséquences la dislocation de nombreux foyers, la perte de logement, la déperdition scolaire des enfants, l’abandon des veuves et des orphélins, le vieillissement précoce du personnel, la sous-alimentation et la malnutrition, un taux de morbidité parmi les plus élevés des entreprises, un taux de mortalité du personnel et des membres de familles inconcevable dans un monde civilisé, un suicide par pendaison d’un agent dans son bureau et tant d’autres .
Les statistiques indiquent même que, de 2003 à 2010, 535 agents, 274 épouses et 359 enfants sont décédés. Soit, un total de 1168 décès sur une période de 7 ans avec des moyennes annuelles de 169 décès et mensuelle de 14 décès, un cas de décès tous les deux jours. «Combien fraudrait-il encore de morts pour que la situation des agents et cadres des LAC arrive à émouvoir vos consciences? Combien faudrait-il encore de déchirements des foyers, des enfants sans toit et non scolarisés, veuves et orphélins abandonnés à leur triste sort afin que vos regards se penchent finalement sur ce drame qui perdure», lancent les travailleurs de LAC.
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