(BBC Afrique 16/06/2010)
Fred Kapondi et Wilfred Machage sont accusés d'avoir tenu des propos haineux pendant la campagne liée au référendum d'août, au cours duquel Les Kenyans seront appelés à se prononcer sur l'adoption d'une nouvelle Constitution.
Alors que l'ensemble du gouvernement est favorable à ce nouveau texte, certains hommes politiques accompagnés des leaders religieux, refusent toute modification constitutionnelle. Parallèlement, la Commission pour l'Intégration et la Cohésion du Kenya demande que les personnalités politiques incitant à la violence et à toute forme de tribalisme soient traduites devant les tribunaux.
Les deux hommes sont soupçonnés d'incitation à la violence et à la haine ethnique avant le référendum devant modifier la Constitution. Les forces de police ont également reçu l'ordre d'interpeller une militante du nom de Christine Nyangitha. Tous les trois sont contre la nouvelle loi et sont accusés d'avoir déclaré que si celle-ci était adoptée, certain groupes ethniques seraient contraints de quitter le pays.
"En tant que Commission, nous cherchons à trouver le cadre définitif dans lequel les différentes tribus de ce pays peuvent vivre dans la paix et en harmonie. Nous avons décidé de les poursuivre en justice au regard de ce que nous avons traversé en 2008." a déclaré Mzalendo Kibunjia, le Président de la Commission pour l'Intégration et la Cohésion Nationale.
Le Camp du "Non", qui souhaite que la population rejette la nouvelle Loi, accuse la Commission de chercher à les réduire au silence du fait que la plupart des membres du gouvernement sont en faveur du nouveau texte. A leurs yeux, celui-ci ferait la part belle à l'avortement. Toutefois des analystes estiment que la question foncière est aussi un élément important.
6 personnes, venues assister au meeting organisé par le Camp du "Non" sont mortes le weekend écoulé après l'explosion de plusieurs bombes artisanales. Les hommes d'église accusent les autorités d'être à l'origine de cet attentat tandis que certains observateurs pensent que le Camp du "Non" aurait commis cette explosion pour s'attirer la sympathie des électeurs.
C'est dans ce contexte très tendu que la Commission pour l'Intégration et la Cohésion a demandé au Président et au gouvernement d'interrompre les différentes campagnes en prélude au prochain référendum.
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