(Le Monde 05/03/2013) Le président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, a affirmé
lundi 4 mars à Nouakchott que son pays était désormais prêt à intervenir
militairement au Mali dans le cadre du déploiement d'une force de l'ONU dans ce
pays.
"Si la situation change, rien n'empêchera la Mauritanie, en tant
que membre de l'ONU, d'engager des forces dans le nord (du Mali), sur la
frontière ou dans les régions ouest du pays pour la stabilité et la sécurité" de
ces régions, a affirmé M. Ould Abdel Aziz lors d'une conférence de presse avec
son homologue nigérien, Mahamadou Issoufou. "Ce rôle, nous l'assumerons dès que
possible", a-t-il promis.
Si la Mauritanie n'a pas encore participé à la
guerre au Mali, c'est parce qu'elle "n'était pas prête", en raison du caractère
non programmé de l'intervention française et africaine, déclenchée le 11 janvier
pour prévenir une progression des groupes islamistes armés, qui occupaient le
nord du Mali depuis neuf mois, vers le sud et la capitale, Bamako, a-t-il
dit.
"Il s'est agi d'une réaction à une situation catastrophique que
vivait le Mali, qui n'était pas programmée, une réaction pour sauver un pays qui
allait être totalement occupé par les terroristes", a affirmé le chef de l'État
mauritanien. Le Conseil de sécurité de l'ONU a demandé au secrétaire général Ban
Ki-moon de présenter un rapport avant fin mars sur la faisabilité d'une
opération de maintien de la paix au Mali.
Le président Aziz a tenu à
mettre en exergue "le rôle très important" de son pays dans la lutte contre les
islamistes armés du Mali, grâce une surveillance accrue de ses frontières avec
ce pays voisin. Cela a permis, a-t-il dit, de "canaliser les terroristes vers le
nord, les empêchant de se réfugier dans notre pays et de permettre aux unités
engagées de les détruire dans leurs sanctuaires".
Le président nigérien,
dont le pays est, lui, engagé militairement au Mali, a pour sa part estimé que
la priorité du moment était de "gagner la guerre, non de gagner la paix", en
réponse à une question concernant la possible mue de la force africaine au Mali
(Misma) en une force de paix de l'ONU. M. Issoufou a tenu à saluer "le courage
des forces françaises et tchadiennes qui se trouvent sur les premières lignes"
pour combattre le terrorisme et le crime organisé au Mali.
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