LONDRES, 11 mars (Reuters) - L'Afrique subsaharienne connaîtra probablement une croissance de 5,8% en 2013, en particulier grâce à la demande intérieure, mais les entreprises devraient être plus actives dans la lutte contre les inégalités, a jugé lundi la Banque africaine de développement (BAD).
Donald Kaberuka, président de la BAD, a estimé que la croissance de la région serait même de 6,2% sans prendre en compte l'Afrique du Sud.
Par comparaison, la Banque mondiale prévoit une croissance de 4,2% en 2013 en Afrique subsaharienne, de 2,7% pour la seule Afrique du Sud et de 2,4% au niveau mondial.
Le président de la BAD a néanmoins rapporté que le niveau des inégalités de richesse avait progressé de 1,5% par an en Afrique depuis 2000.
"Il reste beaucoup à faire en matière d'égalité (..) notamment en ce qui concerne la gestion des ressources naturelles", a-t-il dit à Reuters, précisant que le secteur des mines et des ressources contribuait à la croissance régionale à hauteur de 30 à 32%.
"Parfois, on dirait que les élites rentières et les industries extractives s'entretiennent mutuellement", a expliqué Donald Kaberuka. "Sinon, comment expliquer qu'un pays puisse extraire deux millions de barils de pétrole, et que la moitié de ses habitants vivent encore sous le seuil de pauvreté ?"
"Peut-être que nous pointons depuis trop longtemps les gouvernements du doigt, les entreprises ont aussi une responsabilité là-dedans."
Donald Kaberuka a en outre annoncé que la BAD évoquerait en mai, lors de son assemblée générale, le déblocage d'un prêt de 24 milliards de dollars (18,5 milliards d'euros) auprès des banques centrales africaines afin de soutenir les investissements en matière d'infrastructures dans la région. (Carolyn Cohn, Julien Dury pour le service français, édité par Véronique Tison)
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