(Le Monde 09/03/2013) Dans le cadre de l'offensive qu'elles mènent dans la vallée
de l'Ametettai, dans le massif des Ifoghas dans le nord-est du Mali, les troupes
françaises ont fait leurs premiers prisonniers. Parmi les cinq combattants
djihadistes capturés, mardi 5 mars, figure un Français. Détenu depuis par les
troupes françaises à Tessalit, l'homme — dont l'identité n'a pas été révélée— a
été remis aux autorités maliennes vendredi 8 mars. Il est en cours de
transférement vers la capitale, Bamako.
La capture de ces premiers
prisonniers pose la question de leur statut. Ayant été faits prisonniers dans le
cadre d'un conflit armé non international, ils ne sont juridiquement pas
considérés comme des prisonniers de guerre. Ils font ainsi l'objet d'une
détention administrative, au motif de la menace qu'ils représentent pour les
forces d'intervention. Ce statut implique, pour les forces françaises, des
obligations en matière de respect des droits humains et concernant le caractère
temporaire de leur détention. Si aucune période de détention maximale n'a été
définie, les militaires français ont pour obligation de remettre ces détenus aux
autorités maliennes.
ACCORD-CADRE SUR LE TRAITEMENT DES
PRISONNIERS
Préalablement au transfert des combattants djihadistes faits
prisonniers, les forces françaises ont demandé à ce que les autorités maliennes
apportent les garanties qu'aucun traitement humain dégradant ne leur serait
infligé et qu'ils ne se verraient pas appliquer la peine capitale. Un accord
technique et juridique sur le traitement des prisonniers a été conclu entre les
autorités françaises et maliennes au cours des derniers jours, indiquent des
sources au ministère de la défense. Cet accord-cadre définit les procédures qui
seront appliquées lors de la capture de futurs prisonniers.
Aux termes de
cet accord, deux cas de figure ont été spécifiés. Dans le cas de prisonniers
étrangers, qu'ils soient par exemple Libyens ou Mauritaniens, il a été convenu
qu'ils seraient remis aux autorités maliennes, qui appliqueraient les accords de
coopération bilatérale passés avec les pays concernés. Concernant les
prisonniers de nationalité française, et conformément au souhait de Paris
d'obtenir leur transfert sur le territoire français afin qu'ils soient entendus
par la justice pénale antiterroriste, il a été convenu qu'ils seraient remis aux
autorités maliennes qui décideront de leur expulsion ou extradition.
Une
autre procédure avait été appliquée concernant le combattant djihadiste
franco-malien fait prisonnier à Gao, en novembre. Capturé par les forces
maliennes, l'homme a été expulsé le 6 mars et remis à la police française en
vertu des procédures d'entraide judiciaire bilatérale entre la France et le
Mali.
Nathalie Guibert - Bamako, envoyée spéciale
Par Nathalie
Guibert - Bamako, envoyée spéciale
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