Les 115 cardinaux électeurs entrent donc en conclave ce mardi au Vatican afin d’élire le successeur de Benoît XVI. D’ici deux à quatre jours, le nouveau pape sera connu. Sera-t-il africain ? « La question se pose d’autant plus sérieusement, relève le site d’information Slate Afrique, que, parmi les papabile (les papes possibles), deux cardinaux issus du continent figurent parmi les favoris. » Slate Afrique nous brosse leur portrait. Il y a d’abord le ghanéen Peter Kodwo Appiah Turkson. « Ses positions sur le mariage homosexuel, le préservatif et l’avortement sont très conservatrices, relève le site d’information. Il avait créé une polémique, lors du dernier synode épiscopal à Rome, en octobre 2012, en faisant diffuser une vidéo sur la menace démographique de l’islam en Europe. Ses atouts pour devenir le premier pape africain, ce qui constituerait un coup de tonnerre : il a l’expérience de pasteur d’un grand diocèse et celle de la Curie romaine. Polyglotte, il parle l’anglais, le français, l’allemand, l’italien et l’hébreu. »
Autre possible papabile, toujours selon Slate Afrique : le guinéen Robert Sarah, défenseur acharné des droits de l'homme. « Celui qui fut le plus jeune évêque du monde sous Jean-Paul II est connu pour être un grand spirituel, en lutte contre les régimes corrompus et autoritaires d’Afrique, relève le site d’information. Il parle également l’anglais, le français, l’allemand, l’italien et l’hébreu. Son expérience d’évêque de terrain et de personnage de la Curie romaine est son principal atout. Son élection comme pape illustrerait la croissance et le dynamisme du christianisme africain. »
Régionalisme ?
Alors, l’un de ces deux cardinaux africains pourrait-il accéder au trône de Saint-Pierre ? Oui, répond l’abbé Jean Emmanuel Konvolbo, professeur au Grand séminaire à Ouagadougou, longuement interrogé ce matin dans les colonnes du quotidien burkinabé Le Pays. « Bien sûr que le nouveau pape peut venir d’Afrique, affirme-t-il, pourquoi pas ? (…) Jusqu’à présent, l’Eglise catholique est euro-centrée mais un pape africain, ça peut arriver. A l’élection de Jean Paul II, personne ne s’imaginait qu’il pouvait venir de Pologne. (…) Si c’est un Africain, notre orgueil va se sentir encensé, il y aura peut-être un regain de la foi parce que les chrétiens africains se sentiront honorés, ce sera peut-être un message fort du collège des cardinaux pour dire que ce n’est pas parce que l’Afrique a des problèmes qu’il n’y a pas de compétences. Cela peut montrer également la capacité de l’Eglise d’être universelle. Mais, l’enjeu n’est pas là, tempère l’abbé Jean Emmanuel Konvolbo. L’enjeu, c’est qui peut, actuellement plus que les autres gouverner l’Eglise ? On ne doit pas se laisser prendre par le régionalisme. »
Toujours incarcéré !
A la Une également, le Mali, avec l’incarcération, toujours, de Boukary Daou, le directeur de publication du quotidien Le Républicain à Bamako. La presse malienne proteste et se mobilise. Il n’y aura ni journaux ni émissions de radio ou de télévision ce mardi dans le pays. Cette opération «presse morte» devrait se poursuivre jusqu’à la libération du journaliste. Rappelons que Boukary Daou a été arrêté mercredi dernier à Bamako, en raison de la publication dans Le Républicain, d’une lettre ouverte de soldats contre le capitaine putschiste Amadou Sanogo.
Qui et comment après les Français ?
Le Mali, on en parle dans la presse de la sous-région pour évoquer le bilan de l’intervention française et ouest-africaine, deux mois après son déclenchement. Un « bilan quasi positif » pour le site d’information Guinée Conakry Infos . « Personne ne peut contester le fait que la reprise des villes de Gao, Tombouctou et Kidal est une des plus illustres conséquences de l’intervention des troupes françaises. C’est dire que l’ennemi est sérieusement affaibli et sa capacité de nuisance fortement entamée. Pour autant, il n’est pas encore question de crier victoire, estime Guinée Conakry Infos. Car si Ansar Dine, le Mujao et Aqmi semblent avoir plié, ils n’ont pas encore rompu. »
Par ailleurs, relève encore le site guinéen, « l’autre facette de la crise malienne, la question du retour à l’ordre constitutionnel, est toujours préoccupante. En effet, rien n’indique que dans l’état actuel des choses, les rivalités des politiques et militaires qui se regardent en chiens de faïence s’effaceront pour permettre la tenue d’un scrutin libre et transparent pouvant déboucher sur un pouvoir civil, légal et légitime. »
Dans ces conditions, le retrait annoncé de l’armée française est « un pari fou », estime le site d’information Fasozine. « On se demande si le terrain est assez déminé pour un passage de témoin aux troupes africaines de la Misma, la Mission internationale de soutien au Mali. »
D’ailleurs, cette Misma est bien discrète, pointe pour sa part L’Observateur Paalga au Burkina. L’Observateur qui dénonce « la posture poltronne, écrit-il, de nos 'vaillants combattants' ouest-africains. C’est presque à en pleurer, tant leur comportement sur le terrain des combats s’apparente à une sorte de farniente. (…) Les chaînes internationales nous rabâchent à longueur de journées le comportement combien héroïque des soldats français ou tchadiens, mais nulle trace des Burkinabè, voire de la quasi-totalité des soldats de la sous-région. Inconnus au peloton des combattants aguerris. (…) En tout état de cause, poursuit L’Observateur, hormis ces sempiternelles rencontres au sommet, la CEDEAO n’a pas encore fait la preuve qu’elle peut défendre son espace vital d’agressions extérieures. »
Et le quotidien burkinabé de s’interroger : « que feraient bien de cet espace la quinzaine de pays qui excellent dans le verbe, si 'nos ancêtres les Gaulois' s’avisaient, comme ils l’envisagent, de retirer une partie des 4.000 soldats du champ de bataille malien en avril prochain ? »
rfi.fr
Autre possible papabile, toujours selon Slate Afrique : le guinéen Robert Sarah, défenseur acharné des droits de l'homme. « Celui qui fut le plus jeune évêque du monde sous Jean-Paul II est connu pour être un grand spirituel, en lutte contre les régimes corrompus et autoritaires d’Afrique, relève le site d’information. Il parle également l’anglais, le français, l’allemand, l’italien et l’hébreu. Son expérience d’évêque de terrain et de personnage de la Curie romaine est son principal atout. Son élection comme pape illustrerait la croissance et le dynamisme du christianisme africain. »
Régionalisme ?
Alors, l’un de ces deux cardinaux africains pourrait-il accéder au trône de Saint-Pierre ? Oui, répond l’abbé Jean Emmanuel Konvolbo, professeur au Grand séminaire à Ouagadougou, longuement interrogé ce matin dans les colonnes du quotidien burkinabé Le Pays. « Bien sûr que le nouveau pape peut venir d’Afrique, affirme-t-il, pourquoi pas ? (…) Jusqu’à présent, l’Eglise catholique est euro-centrée mais un pape africain, ça peut arriver. A l’élection de Jean Paul II, personne ne s’imaginait qu’il pouvait venir de Pologne. (…) Si c’est un Africain, notre orgueil va se sentir encensé, il y aura peut-être un regain de la foi parce que les chrétiens africains se sentiront honorés, ce sera peut-être un message fort du collège des cardinaux pour dire que ce n’est pas parce que l’Afrique a des problèmes qu’il n’y a pas de compétences. Cela peut montrer également la capacité de l’Eglise d’être universelle. Mais, l’enjeu n’est pas là, tempère l’abbé Jean Emmanuel Konvolbo. L’enjeu, c’est qui peut, actuellement plus que les autres gouverner l’Eglise ? On ne doit pas se laisser prendre par le régionalisme. »
Toujours incarcéré !
A la Une également, le Mali, avec l’incarcération, toujours, de Boukary Daou, le directeur de publication du quotidien Le Républicain à Bamako. La presse malienne proteste et se mobilise. Il n’y aura ni journaux ni émissions de radio ou de télévision ce mardi dans le pays. Cette opération «presse morte» devrait se poursuivre jusqu’à la libération du journaliste. Rappelons que Boukary Daou a été arrêté mercredi dernier à Bamako, en raison de la publication dans Le Républicain, d’une lettre ouverte de soldats contre le capitaine putschiste Amadou Sanogo.
Qui et comment après les Français ?
Le Mali, on en parle dans la presse de la sous-région pour évoquer le bilan de l’intervention française et ouest-africaine, deux mois après son déclenchement. Un « bilan quasi positif » pour le site d’information Guinée Conakry Infos . « Personne ne peut contester le fait que la reprise des villes de Gao, Tombouctou et Kidal est une des plus illustres conséquences de l’intervention des troupes françaises. C’est dire que l’ennemi est sérieusement affaibli et sa capacité de nuisance fortement entamée. Pour autant, il n’est pas encore question de crier victoire, estime Guinée Conakry Infos. Car si Ansar Dine, le Mujao et Aqmi semblent avoir plié, ils n’ont pas encore rompu. »
Par ailleurs, relève encore le site guinéen, « l’autre facette de la crise malienne, la question du retour à l’ordre constitutionnel, est toujours préoccupante. En effet, rien n’indique que dans l’état actuel des choses, les rivalités des politiques et militaires qui se regardent en chiens de faïence s’effaceront pour permettre la tenue d’un scrutin libre et transparent pouvant déboucher sur un pouvoir civil, légal et légitime. »
Dans ces conditions, le retrait annoncé de l’armée française est « un pari fou », estime le site d’information Fasozine. « On se demande si le terrain est assez déminé pour un passage de témoin aux troupes africaines de la Misma, la Mission internationale de soutien au Mali. »
D’ailleurs, cette Misma est bien discrète, pointe pour sa part L’Observateur Paalga au Burkina. L’Observateur qui dénonce « la posture poltronne, écrit-il, de nos 'vaillants combattants' ouest-africains. C’est presque à en pleurer, tant leur comportement sur le terrain des combats s’apparente à une sorte de farniente. (…) Les chaînes internationales nous rabâchent à longueur de journées le comportement combien héroïque des soldats français ou tchadiens, mais nulle trace des Burkinabè, voire de la quasi-totalité des soldats de la sous-région. Inconnus au peloton des combattants aguerris. (…) En tout état de cause, poursuit L’Observateur, hormis ces sempiternelles rencontres au sommet, la CEDEAO n’a pas encore fait la preuve qu’elle peut défendre son espace vital d’agressions extérieures. »
Et le quotidien burkinabé de s’interroger : « que feraient bien de cet espace la quinzaine de pays qui excellent dans le verbe, si 'nos ancêtres les Gaulois' s’avisaient, comme ils l’envisagent, de retirer une partie des 4.000 soldats du champ de bataille malien en avril prochain ? »
rfi.fr
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