(Le Monde 07/01/2013) Sincère volonté d'en finir avec les affres d'une guerre
larvée ou nouveau gage de paix factice ? Après deux jours de négociations à
Addis-Abeba, en Ethiopie, les chefs d'Etat soudanais et sud-soudanais, Omar
Al-Bachir et Salva Kiir, sont convenus samedi d'instaurer une zone démilitarisée
à la frontière, nœud gordien jamais tranché en dépit du traité de paix de 2005
(BBC).
Scellée dans un contexte de vives tensions entre les deux "frères
ennemis", cette entente de principe – déjà entérinée, sur le papier, par des
accords signés en septembre – est considérée comme le préalable indispensable à
la reprise des exportations de pétrole sud-soudanaises, explique le NY Times.
Depuis janvier dernier, celles-ci sont à l'arrêt, bloquées par un désaccord sur
les droits de transit de l'or noir. Une situation d'autant plus préjudiciable
que l'économie des deux Soudans est étroitement dépendante de la précieuse
ressource, pointe Atlantic Sentinel.
PAS DE COMPROMIS SUR ABYEI
Si
Sudan Vision se félicite de l'issue de ce sommet extraordinaire, Sudan Tribune
n'y voit aucune "percée", faute de compromis définitif sur la région disputée
d'Abyei, où une administration et une police conjointes devraient cependant être
mises en place.
Au-delà de leurs escarmouches récurrentes, Nord et Sud
doivent composer avec leurs propres maux, observent le Daily Nation et le
Guardian : Khartoum est toujours aux prises avec la crise du Darfour, tandis que
Juba est confronté à une forte inflation et à un déficit criant de services
sociaux de base.
Optimiste, le Khaleej Times veut croire aux vertus
cathartiques de la diplomatie. Tout comme The Peninsula qui, au vu de
l'impécuniosité des deux belligérants, et reprenant à son compte un refrain bien
connu, suggère de "donner une chance à la paix".
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