(Xinhuanet 07/01/2013)
YAOUNDE, 7 janvier (Xinhua) -- Reporté de vingt-quatre
heures, le départ de la délégation de la rébellion Séléka pour Libreville au
Gabon où sont prévues des négociations de paix au sujet du conflit qui l'oppose
au pouvoir du président François Bozizé devra se faire entre 09h00 et 10h00
(locales) ce lundi matin par vol des Nations Unies, ont annoncé à Xinhua des
responsables de l'alliance rebelle.
"Le vol est prévu entre 09h00 et
10h00 (08h00 et 09h00 GMT)", a déclaré le colonel Kader Kedegard, aide de camp
du leader de la rébellion, Michel Am Nondokro Djotodia, joint tôt lundi par
Xinhua. Sur les raisons du report du voyage, l'ex-responsable de l'armée
régulière centrafricaine a affirmé ne rien savoir.
Avec à sa tête son
"président", ex-fonctionnaire du ministère centrafricain des Affaires étrangères
à Bangui et ex-consul à Nyala au Soudan, la délégation de Séléka devait
initialement s'envoler dimanche pour les pourparlers de paix placés sous l'égide
de la Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale (CEEAC, organisation
régionale à laquelle la Centrafrique appartient).
"On attend le signal.
Dès que l'avion va quitter Bangui (la capitale), ils vont nous signaler",
affirme lundi matin le colonel Michel Narkoyo, porte-parole militaire de la
coalition rebelle qui a pris les armes le 10 décembre pour renverser le pouvoir
du président François Bozizé, lui-même arrivé à la tête du pays par les armes en
2003.
Comme au sujet de la prise de Kouango et d'Alindao (sud du pays)
samedi, les rebelles rejettent les accusations du pouvoir central faisant état
de leur entrée dans la ville de Damara, déclarée ligne rouge par la CEEAC qui y
a déployé une force d'interposition estimée à 760 soldats en vue de stopper
l'avancée de Séléka vers la capitale et d'imposer un cessez-le-feu entre les
deux parties.
"Ça, c'est du mensonge. On est à 15 km de Damara. Nous on
respecte la ligne rouge, on ne peut pas outrepasser ce que la CEEAC a décidé. Ce
n'est pas nous qu'ils sont en train d'accuser, ils accusent la CEEAC", s'est
défendu le colonel Narkoyo.
"Si on était entré à Damara, il y aurait eu
un accrochage. Le gouverneur est à Damara", a renchéri son collègue
Kédégard.
Sur la présence de 400 soldats sud-africains à Bangui confirmée
par les autorités de Pretoria, alors que le gouvernement centrafricain n'en
faisait pas cas, le colonel Narkoyo accuse le pouvoir de Bozizé de vouloir
"tromper la vigilance de la communauté internationale pour monter à l'assaut de
notre position".
"Sinon, cette présence ne nous dit rien. Nous pouvons
combattre les soldats sud-africains. L'Afrique du Sud vient de sortir du régime
d'apartheid, on ne sait pour quelle raison elle intervient dans nos affaires
intérieures, pour quelle raison elle va défendre le régime sanguinaire de
François Bozizé", a-t-il ajouté.
La rébellion a réaffirmé sa volonté de
participer aux négociations de paix pour discuter d'un seul point : "Il n'y a
pas autre chose que de discuter du départ de François Bozizé", a martelé Michel
Narkoyo.
Depuis l'annonce de ce dialogue, les deux camps s'accusent
mutuellement d'intention de relance des hostilités.
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