dimanche 2 décembre 2012

Cameroun : signature de la convention minière pour l'exploitation du minerai de fer de Mbalam (PAPIER GENERAL)

(Xinhuanet 01/12/2012) YAOUNDE -- Une étape significative a été franchie dans l'exploitation du minerai de fer de Mbalam au Cameroun avec la signature jeudi soir à Yaoundé de la convention minière entre les autorités du pays et la compagnie Cam Iron, opérateur de ce projet censé produire 35 millions de tonnes par an, pendant 25 ans, pour un investissement global de 8,7 milliards USD.
La signature de cette convention après neuf ans de négociations récentes, selon le secrétaire général des services du Premier ministre camerounais, Louis Paul Motaze, marque le début de l'aboutissement d'un processus entamé en 2005 avec la délivrance à la société Cam Iron, filiale du groupe australien Sundance Resources Ltd, d'un permis de recherche renouvelé deux fois.
Localisé à Mbarga, localité de l'est du Cameroun proche de celle de Mbalam qui en est l'appellation officielle, le minerai en voie d'extraction couvre un spectre large s'étendant jusqu'à Nabeba, au nord du Congo-Brazzaville, ce qui en fait un projet transfrontalier, a rappelé le ministre des Mines, de l'Industrie et du Développement technologique, Emmanuel Bondé.
Ainsi, a alors expliqué celui-ci, « Cam Iron devra produire et exporter pendant 25 ans, 35 millions de tonnes par an de produit de haute qualité, issu des minerais de fer, dont un tiers provenant des gisements de Mbalam au Cameroun et deux tiers du gisement de Nabeba au Congo ».
Selon lui, « les réserves du minerai de fer riche (DSO) de Mbarga, bien qu'importantes, sont riches en silice alors que le DSO de Nabeba est plutôt riche en aluminium. Dans l'un et l'autre cas, le mélange des deux minerais s'avère nécessaire, en vue d'en accroître la valeur commerciale ».
D'après les projections, l'exploitation du minerai riche devra durer dix ans. Pour le minerai à faible teneur en fer, il est question qu'il soit enrichi pour pouvoir être commercialisé.
« Ceci va nécessiter une offre en énergie électrique importante, pour assurer le fonctionnement de l'unité d' enrichissement. Dans cette perspective, il est envisagé la construction d'une centrale hydroélectrique d'une capacité de 350 MW sur le fleuve Dja », fait encore savoir le ministre Bondé.
« C'est également un projet intégré qui comprend trois grandes composantes, à savoir une mine, un chemin de fer long de 510 km entre Mbalam et Kribi (ville balnéaire du Sud du pays où se construit un port en eau profonde sur financement chinois, NDLR), ainsi qu'un terminal minéralier au port de Lolabè à Kribi », poursuit-il.
La construction du chemin de fer Mbalam-Lolabè sur une distance de 376,6 km figure parmi les priorités du gouvernement camerounais en matière d'infrastructures de transport pour 2013- 2015 contenues dans le programme économique, financier, social et culturel présenté par le Premier ministre, Philemon Yang, à l' Assemblée nationale lundi à Yaoundé.
A partir d'un autre chemin de fer de 70 km reliant Nabeba et Mbalam, Cam Iron envisage aussi de faire passer par le Cameroun, le minerai extrait du Congo.
Le projet pourrait générer plus de 50.000 milliards de francs CFA (100 milliards USD), à en croire les études. A Mbalam, il couvre une superficie de 783 km2, pour une masse de fer attendue 200 milliards de tonnes dont 150 milliards de tonnes de minerai riche.
Il comporte deux phases d'exécution. D'un investissement d' environ 5 milliards USD, la première concerne l'exploitation du minerai riche pendant les dix premières années, sur une cadence de 35 millions de tonnes par an dont 12 millions de tonnes à Mbalam et 23 millions de tonnes à Nabeba.
Quant à la seconde phase, qui absorbera les 3,7 milliards USD restants sur les 8,7 milliards USD du financement total, elle sera consacrée à la mise en service de l'usine d'enrichissement à la onzième année d'exploitation pour la valorisation du minerai de fer pauvre et l'exploitation du fer enrichi, soit 20 millions de tonnes par an.
Sur les financements prévus et annoncés jusqu'à 2.500 milliards USD devant couvrir toutes les activités envisagées, une enveloppe de 112 millions USD devra être allouée pour le bitumage d'une route qui devra également relier Mbalam et au port de Kribi à Lolabè, dès la fin des travaux de construction de la mine.
Une grande attention est accordée aux populations riveraines à travers le prélèvement de 0,75% (même prélèvement pour le Fonds spécial de développement de l'Este et du Sud, au titre de la commission de la société de commercialisation du minerai) des profits nets après impôts de chaque société du projet pour le financement à long terme du Fonds de soutien aux communautés.
Ces dernières devront en outre bénéficier de deux autres allocations spécifiques de 7.000 USD par an dès le début des travaux de construction de la mine pour les projets communautaires et de 800 millions USD pour la construction des infrastructures de base, pendant cinq ans, dont 100 millions USD accordés par Cam Iron et 700 millions USD de la part de l'Etat.
Le projet de Mbalam est présenté comme le deuxième plus grand d'Afrique (après celui développé en Guinée-Conakry) et le quatrième au monde. La disparition des anciens patrons de Sundance dans un crash d'avion au Congo lors d'une mission en 2010 avait retardé l'évolution du dossier.
A partir de la signature de la convention minière jeudi en présence des responsables du groupe chinois Honlong, partenaire financier, et de China Development Bank, en plus des nouveaux patrons de Sundance, Cam Iron dispose de dix-huit mois pour boucler le financement et prétendre à l'obtention du permis minier, a dit le ministre des Mines.
Ces sera le troisième permis minier octroyé par les autorités camerounais, après celui délivré en 2003 aux Américains de Geovic pour l'exploitation d'un gisement de cobalt-nickel-manganèse à l' Est également et celui de C&K Mining en 2010 pour le minerai de diamant dans la même région.
D'après Bruno Pennetier, directeur pays de Cam Iron interrogé par Xinhua, « les Chinois sont très intéressés. C'est essentiel pour nous d'avoir ce type de partenaires ». De son côté, Serge Asso'o, autre responsable de cette entreprise, a annoncé « le financement chinois quasiment acquis ».
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