mardi 1 juin 2010

La France promet d'accroître le rôle de l'Afrique au G20

Par Reuters, publié le 01/06/2010
La France s'est engagée à aider l'Afrique à obtenir une plus grande place sur la scène internationale et s'est assuré en retour son soutien sur des thèmes comme la lutte contre le réchauffement climatique et la volatilité des cours des matières premières.
Lors de la cérémonie de clôture du 25e sommet France-Afrique, à Nice. La France s'est engage à cette occasion à aider le continent africain à obtenir une plus grande place sur la scène internationale et s'est assuré en retour son soutien sur des thèmes comme la lutte contre le réchauffement climatique et la volatilité des cours des matières premières. (Reuters/Sébastien Nogier)
Le 25e sommet France-Afrique, qui s'est achevé mardi à Nice, a été marqué en outre par l'adoption d'un code de bonne conduite social et environnemental des entreprises françaises présentes sur le continent.
Coprésident de ce forum, le premier du genre depuis son arrivée à l'Elysée, Nicolas Sarkozy a estimé qu'il devait permettre de "tourner la page d'une relation un peu complexe et complexée" entre l'Afrique et la France.
La place et le rôle de l'Afrique dans la gouvernance mondiale ont dominé une bonne partie des travaux, le président français ayant fait de la réforme des institutions internationales, pour y augmenter la représentation des pays émergents, une des priorités de sa future présidence du G20.
Le communiqué final du sommet indique que la France entend à cette occasion, "assurer une plus large représentation de l'Afrique" au sein de ce groupe, qui ne comprend qu'un seul représentant du continent, l'Afrique du Sud.
De source diplomatique, on déclare qu'il souhaitait que l'Union africaine soit de facto représentée au G20, comme c'est le cas de l'Union européenne, via son président en exercice.
UN PAS EN AVANT
La tâche pourrait s'avérer plus ardue pour le Conseil de sécurité de l'Onu, où l'Afrique réclame deux sièges permanents et deux membres non permanents supplémentaires en plus des trois dont elle dispose à ce jour.
"Les temps ont changé et nous ne pouvons continuer à vivre avec des institutions créées dans les années 1940", quand nombre de pays d'Afrique étaient des colonies, a dit le président sud-africain Jacob Zuma, un des grands animateurs du sommet.
Le document final se contente d'appeler à une "réforme urgente" du Conseil de sécurité, qui paraît peu concevable à court terme au vu de la multiplicité des revendications émanant de plusieurs pays.
Pour tenter de faire bouger les choses, la France a obtenu des 51 pays présents à Nice que la proposition franco-britannique de réforme intérimaire de l'Onu soit débattue lors du prochain sommet africain de Kampala.
En attendant une décision sur les membres permanents, cette réforme repose sur la création d'une nouvelle catégorie de membres du Conseil de sécurité dont le mandat pourrait aller jusqu'à dix ans mais sans droit de veto.
"J'estime que ce serait déjà un pas avant par rapport au statu quo", a convenu le président camerounais Paul Biya.
La nécessité d'un accord international sur la lutte contre les changements climatiques figure en bonne place dans le communiqué final, la France comptant sur le bloc des pays africains, qui lui avait partiellement fait défaut fin 2009 à Copenhague, pour pousser à l'adoption d'objectif ambitieux lors de la prochaine conférence de Cancun (Mexique).
UN SOMMET QUI "MARQUERA UNE DATE"
Nicolas Sarkozy a déploré que 29 pays africains sur 53 n'aient pas à ce jour ratifié les conclusions de Copenhague. Pour la suite, le sommet a soutenu le principe d'une "taxe sur certaines transactions internationales" au nombre des financements innovants qui doivent aider les pays en développement à s'adapter à la nouvelle donne climatique.
La France a d'autre part mis de côté sa proposition de création d'une Organisation internationale de l'environnement en charge des politiques climatiques en acceptant de défendre un renforcement des moyens du Programme des nations unies pour l'environnement (PNUE), seule grande institution internationale qui a son siège en Afrique.
Mais elle a obtenu du continent qu'il travaille avec elle à un mécanisme de lutte contre la trop grande volatilité des cours des matières premières, un des objectifs de sa future présidence du G20 que Nicolas Sarkozy a promis aux agriculteurs français.
Paris a aussi annoncé la création d'un fonds pour l'agriculture africaine doté dans un premier temps de 120 millions de dollars, qui pourra atteindre à terme 300 millions.
Longtemps confinés à un tête-à-tête entre Paris et ses anciennes colonies, les sommets franco-africains s'étaient déjà ouverts aux autres pays du continent.
Nicolas Sarkozy a innové en invitant des acteurs non étatiques, en l'occurrence les entreprises. Selon lui, le sommet de Nice "marquera une date" aussi avec le rôle de premier plan qu'y ont joué les géants anglophones du continent que sont l'Afrique du Sud et le Nigeria, deux pays qui n'étaient pas "des éléments structurants" des sommets d'antan.
Édité par Yves Clarisse
par lexpress.fr/

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