(TF1 05/12/2012)
Contraint de quitter par prévention mardi soir le bâtiment, encerclé par des milliers d'opposants exigeant qu'il retire le décret par lequel il a élargi ses pouvoirs, le président égyptien a repris ses activités mercredi matin. Des manifestants ont décidé de camper devant l'entrée des lieux.
Le chef de l'Etat égyptien, Mohamed Morsi, a repris mercredi ses activités au palais présidentiel qu'il avait été contraint de quitter la veille sous la pression de plusieurs milliers de manifestants, indique un responsable du palais. Un certain nombre d'opposants au président continuent de camper devant l'une des grilles du palais, rapporte un journaliste de Reuters.
Ils étaient des dizaines de milliers d'opposants au chef de l'Etat égyptien Mohamed Morsi à encercler mardi soir le palais présidentiel au Caire. Leur exigence : que le dirigeant égyptien retire un décret par lequel il a considérablement élargi ses pouvoirs et protester contre un projet controversé de Constitution.
Les manifestants, dont de nombreux membres de l'opposition laïque et de gauche, ont pu s'approcher du palais. La police anti-émeutes a fait usage de gaz lacrymogène pour tenter de les disperser, sans succès, et a battu en retraite. Le président Morsi ne se trouvait pas dans le palais, a indiqué une source à la présidence. Un responsable de la sécurité a affirmé que "le président de la république a quitté le palais d'Ittihadiya à l'heure prévue après la fin des rendez-vous officiels".
2.000 manifestants mardi soir
Une vidéo postée sur internet par le réseau d'information alternatif égyptien Rassd-RNN montre un convoi quittant le palais sous la protection de la police anti-émeutes tandis que des manifestants crient "lâche" et "va-t'en".
Environ 2.000 personnes se trouvaient encore mercredi vers 23h30, heure française, autour du palais, dont le mur d'enceinte était couvert de graffitis anti-Morsi. Certains manifestants avaient dressé des tentes pour passer la nuit. La police quant à elle était peu visible aux abords du rassemblement.
Quelques personnes ont tenté d'escalader les murs du palais. Les protestataires, dont certains tapaient sur des lampadaires, ont crié les slogans phares de la révolte qui a renversé Hosni Moubarak début 2011, "Dégage !" et "Le peuple veut la chute du régime". Des opposants au président ont aussi manifesté à Alexandrie (nord) et dans les villes de Sohag et Minya (centre).
Seconde crise politique
Le mot d'ordre de l'opposition est identique à celui des défilés précédents : elle réclame toujours l'abandon du décret par lequel le président Mohamed Morsi s'est octroyé unilatéralement des pouvoirs élargis le 22 novembre. Et elle exige également désormais l'annulation du référendum organisé à la hâte dès le 15 décembre pour valider la nouvelle Constitution, elle-même votée rapidement la semaine dernière par l'Assemblée constituante, dominée par les Frères musulmans.
Le projet de loi fondamentale, adopté en toute hâte par cette instance dominée par les islamistes, est accusé de ne pas protéger certains droits fondamentaux, dont la liberté d'expression, et d'ouvrir la porte à une application plus stricte de la loi islamique.
par Anna BENJAMIN, Mis en ligne le 05 décembre 2012 à 06h21 mis à jour le 05 décembre 2012 à 09h58
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