(L'Avenir Quotidien 01/07/2011)
Joseph Kabila inscrit son action dans la poursuite de l’exemple de Patrice Emery Lumumba et de Mzée Laurent-Désiré Kabila. *Les mots les plus forts, les plus engageants de Joseph Kabila hier à Lubumbashi, c’est d’inscrire son action à l’exemple de Mzée dans le temps logique avec la certitude anticipée.
La République Démocratique du Congo a célébré hier le 51ème anniversaire de son annexion à l’indépendance. La cérémonie de cette célébration a eu lieu à Lubumbashi où les autorités nationales ont fait le déplacement. Le Chef de l’Etat, Joseph Kabila, les deux présidents de deux chambres du parlement, Léon Kengo wa Dondo du Sénat et Evariste Boshab de l’Assemblée nationale, le Premier ministre, Adolphe Muzito et le président de la Cour suprême de justice, bref tout le pouvoir s’est déplacé pour participer aux festivités du 51ème anniversaire de l’indépendance à Lubumbashi. Le déplacement de Lubumbashi s’inscrit dans la politique de rotation qui fait que l’organisation de ces festivités va de province en province. Cette fois c’était le tour de la province du Katanga.
La place Moise Tshombe en effervescence
La cérémonie a eu pour cadre la place Moïse Tshombe sur la chaussée Mzée Laurent Désiré Kabila. Tout a commencé par le discours du chef de l’Etat. Joseph Kabila a saisi cette occasion pour rappeler la lutte glorieuse qui a conduit à cette indépendance. Il a rendu hommage à tous les pères de l’indépendance. C’était l’occasion pour le Chef de l’Etat de faire le bilan de cette législature, la première de la troisième République et qui se termine à la fin de la première année du second cinquantenaire de la Rdc. Joseph Kabila a rappelé quelques résultats dans le domaine de la reconstruction du pays. Il a constaté des avancés dans le domaine des infrastructures routières et de la voirie urbaine. Dans tous ces domaines, le défi est en train d’être relevé. Il a reconnu que dans le domaine de l’électricité et de l’approvisionnement en eau potable, le défit reste à relever.
Il a cité des efforts en cours en vue des améliorations des services dans ce domaine. La construction des barrages de Zongo, dans le Bas-Congo, de Kakobola dans le Bandundu et de Katende dans le Kasaï occidental. Pour particulièrement améliorer la distribution de l’électricité dans la ville-province de Kinshasa, le Chef de l’Etat a annoncé la construction d’une deuxième ligne de transport de courant électrique entre le barrage d’Inga et la ville. Joseph Kabila a donné à l’opinion le fil conducteur de son action. Il suivra l’engagement de Patrice Emery Lumumba et la détermination dans la certitude de Mzée Laurent Désiré Kabila. Un défilé monstre a suivi le propos de Joseph Kabila. La dernière option sur la place qu’occupe la certitude dans la politique de Mzée mérite explication. En effet, pour bien comprendre ce que Joseph Kabila a voulu dire, il faut se replonger dans les enseignements de Mzée Laurent Désiré Kabila.
En effet, Mzée voulait que lorsqu’on agit, on choisisse le temps dans lequel on situe son action. Beaucoup de gens situent leur action dans le temps chronologique. Ils travaillent sur base du calendrier. Ces gens sont prisonniers du calendrier, même si parfois, collés sur le calendrier, ils se voient incapables d’adapter leur action aux nouvelles circonstances. Car, le réajustement des objectifs nécessite le choix et l’adaptation des armes. Mzée lui, situe son action dans le temps logique assorti de la certitude anticipée. Dans le temps logique, on prend les options, on s’engage à les atteindre quoi qui arrive quoi que ça dure. On est sûr et certain qu’on y arrivera. Sans doute, cette certitude se renforce au gré des pas posés. Qu’il pleuve ou qu’il neige, on va de l’avant, même si parfois, on est en droit de se mettre à l’abri pour rebondir à la moindre occasion.
Le temps chronologique
C’est cette logique qui a sous-tendu le combat de Mzée pendant trois décennies de maquis. Cette logique est parfois incompréhensible de la part de ceux qui appliquent la politique de carpe-diem. C’est la compréhension que Etienne Tshisekedi, leader de l’Udps, démontre dans un documentaire diffusé par la Télé 50 hier le 30 juin. Le leader de l’Udps fait rire en disant que Mzée était en train de trafiquer de l’or pendant que lui luttait pour la démocratie. Sans doute, il a oublié de sire que de 1961 à 1982, pendant qu’il trinquait avec le dictateur, Mzée et les autres nationalistes lumumbistes combattaient cette dictature comme personne d’autre ne l’a fait dans ce pays.
Pour montrer l’efficacité de cette lutte située dans le temps logique, il faut en juger par le résultat du 17 mai 1997. Par contre, ceux qui avaient situé leur action dans le temps chronologique se sont fixé beaucoup d’échéances infructueuses. On avait pensé faire partir Mobutu le 24 avril 1990, il a résisté. On lui a fixé l’échéance à la Conférence nationale souveraine. Il a résisté. Il a même repris du poil de la bête après avoir chassé le Premier ministre élu à la Cns et après avoir mis hors-jeu le président du parlement mis en place par les conférenciers. Les concertations du Palais du peuple, en harmonisant la Cns et le conclave, a liquidé totalement la conférence nationale souveraine.
Mzée est venu éclairer l’horizon
C’est d’ailleurs la raison pour laquelle la population a salué l’avancée de Mzée. Certains politiciens y ont cru également, parce que Mzée venait rouvrir l’horizon bouché par les méthodes Mobutu. La meilleure illustration de cet espoir, c’est cette inscription d’un groupe de militants du Palu sur la chaussée sur la route de l’aéroport : « Lumumba asekwi ». Entendez : « Lumumba est ressuscité ». Ce n’est donc pas juste de dire, comme l’a souligné le président de l’Udps, que Mzée aurait retardé l’avancée démocratique. On sait que pour le leader de l’Udps, il fallait que Mzée parte de l’Est à l’Ouest, tirer ainsi le marron du feu, pour l’offrir à une classe politique qui aura passé l’essentiel de son temps à des compromis avec le dictateur pour finalement se retrouver dans la compromission.
Joseph Kabila a lancé la reconstruction du pays. Cette activité pour être efficace, ne peut s’inscrire que dans le temps logique et dans la certitude anticipée. L’œuvre commencée aujourd’hui aboutira demain. Elle doit nécessairement aboutir. C’est plus honnête et plus juste de l’inscrire dans le temps. Ce qui se fait aujourd’hui dans le cadre de Cinq chantiers de la République, s’inscrit dans la succession d’actes dont l’aboutissement sera la modernisation et le développement de la Rdc. On a foi en cela, une foi éclairée par les œuvres. Que ceux qui ne croient pas à cette politique, croient ne fut-ce qu’aux œuvres.
Est-ce loin de ce qu’enseignent les Eglises chrétiennes qui recommandent que lorsqu’on a demandé à Dieu, qu’on se fasse la certitude que ce qui demandé est déjà donné ? Si on peut croire au projet de Dieu invisible, pourquoi ne croirait-on pas à celui de Joseph Kabila qui le concrétise au jour le jour, comme disait l’Abbé Koko, lors de la dernière célébration de la mort de Patrice Emery Lumumba : chaque jour, le visage de Kinshasa change. Qu’en sera-t-il dans dix ans si la politique est poursuivie ? Voilà comment s’explique la certitude anticipée.
Joachim Diana G.
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