Abidjan - L’incarcération mardi de trois
cadres du parti de Laurent Gbagbo, en pleine crise alors que
l’ex-président ivoirien est détenu par la Cour pénale internationale
(CPI), "s’imposait" au gouvernement ivoirien, a déclaré mercredi son
porte-parole.
Interpellés lundi, les trois hommes comptent parmi les organisateurs le
30avril d’une réunion de "frondeurs" ayant désigné M. Gbagbo "président"
du Front populaire ivoirien (FPI), une démarche jugée sans "aucune
valeur" par la direction de ce parti divisé à l’approche de la
présidentielle d’octobre.
"Le gouvernement lui-même regrette d’avoir à prendre ce type de
décisions qui s’imposent à lui (...)", a expliqué lors d’une conférence
de presse Bruno Koné, le porte-parole du gouvernement.
Mais "si une personne enfreint volontairement les lois et se comporte
d’une façon qui trouble sciemment l’ordre public, le gouvernement prend
les dispositions appropriées (...)", a justifié M. Koné.
Les trois responsables interpellés, les ex-ministres Sébastien Dano
Djedjé et Hubert Oulaye, ainsi que Justin Koua, un responsable de la
jeunesse du parti pro-Gbagbo, ont été placés mardi sous mandat de dépôt.
MM. Djedjé et Koua sont notamment poursuivis pour "violence et voies de
faits sur les forces de l’ordre", alors que M. Oulaye, un ancien député
de Guiglo (ouest), est accusé de "complicité d’assassinat de militaires
de l’Onuci dans l’ouest du pays", selon leur avocat Rodrigue Dadjé.
Sept Casques bleus nigériens de
l’Opération de l’ONU en Côte d’Ivoire (Onuci) et huit civils avaient été
tués en juin 2012 non loin de Guiglo.
Le FPI s’enfonce dans la crise à quelques mois de la présidentielle
d’octobre, un scrutin jugé crucial pour la stabilité du pays et dont le
président sortant Alassane Ouattara est le grand favori.
Un camp, derrière le président du FPI Pascal Affi N’Guessan, veut
présenter un candidat à la présidentielle. Mais le camp rival refuse un
tel scénario et fait de la libération de M. Gbagbo "le coeur de la
stratégie de lutte du parti".
Laurent Gbagbo est écroué depuis fin 2011 à La Haye, où il doit être
jugé par la CPI pour des "crimes contre l’humanité" présumés commis lors
de la crise postélectorale de 2010-2011, qui fit plus de 3.000 morts.
ck/jf/hba
abidjan.net
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