L’Union européenne et les Etats-Unis ont adressé lundi une mise en garde au président Pierre Nkurunziza en demandant un report des élections alors que la candidature du chef de l’Etat à un troisième mandat alimente des manifestations qui depuis le 26 avril ont fait dix-neuf morts. « Nous avons encouragé fortement le gouvernement burundais à prendre des mesures d’apaisement et l’idée d’un glissement du calendrier électoral serait à nos yeux une bonne chose », a déclaré l’envoyé spécial de l’UE pour la région, Koen Vervaeke, s’exprimant aussi au nom de la Suisse et des Etats-Unis lors d’une réunion mensuelle entre les Européens et le gouvernement auxquels se sont exceptionnellement joints les deux autres pays.
Les élections législatives et communales doivent avoir lieu le 26 mai et l’élection présidentielle un mois plus tard. « Notre volonté c’est que le Burundi réussisse le processus électoral », a poursuivi M. Vervaeke. Mais« les conditions minimales pour aller aux élections ne sont pas réunies, c’est-à-dire la liberté des médias, de manifester pacifiquement ».
Les conditions minimales pour aller aux élections ne sont pas réunies, selon le représentant de l’UE
Pierre Nkurunziza, élus deux fois en 2005 et 2010, a été officiellement désigné candidat à la présidentielle par son parti, le Cndd-FDD, le 25 avril. Cette candidature est jugée anticonstitutionnelle par l’opposition et contraire aux accords d’Arusha qui avaient ouvert la voie à la fin de la longue guerre civile burundaise (1993-2006). 50 000 Burundais ont par ailleurs fui dans les pays voisins, selon l’ONU, terrorisés par le climat préélectoral.
Au cours de cette réunion, les Pays-Bas et la Suisse ont aussi annoncé la suspension de leur aide électorale au Burundi, se joignant à la Belgique, ex-puissance colonisatrice du pays. Le processus électoral est estimé par Bujumbura à quelque 60 millions de dollars. Le Burundi dit pouvoir en assumer 21 millions et a réclamé 39 millions d’aide étrangère.
Premier partenaire du processus électoral, la Belgique a aussi interrompu sa coopération policière, a indiqué le ministre de la coopération au développement, Alexander De Croo, dans un communiqué. « La coopération belge au développement avait prévu un budget de 4 millions d’euros pour soutenir les élections au Burundi. Une première tranche de 2 millions a déjà été versée. Dans les circonstances actuelles, le versement de la tranche restante de 2 millions doit être suspendu ».
Au cours de cette réunion, les Pays-Bas et la Suisse ont aussi annoncé la suspension de leur aide électorale au Burundi, se joignant à la Belgique, ex-puissance colonisatrice du pays. Le processus électoral est estimé par Bujumbura à quelque 60 millions de dollars. Le Burundi dit pouvoir en assumer 21 millions et a réclamé 39 millions d’aide étrangère.
Premier partenaire du processus électoral, la Belgique a aussi interrompu sa coopération policière, a indiqué le ministre de la coopération au développement, Alexander De Croo, dans un communiqué. « La coopération belge au développement avait prévu un budget de 4 millions d’euros pour soutenir les élections au Burundi. Une première tranche de 2 millions a déjà été versée. Dans les circonstances actuelles, le versement de la tranche restante de 2 millions doit être suspendu ».
Le gouvernement belge souligne notamment que le Haut Commissariat aux droits de l’homme des Nations unies a fait état de onze manifestants abattus par la police « alors qu’elle n’était pas en situation de légitime défense ».
Les autorités burundaises ont sommé samedi les manifestants de cesser« immédiatement » et « sans condition » leur mouvement et demandé aux forces de sécurité de « déblayer » toutes les barricades sous 48 heures.
Lundi, les manifestations se sont cependant poursuivies dans les quartiers périphériques de la capitale Bujumbura, foyers de la contestation depuis le début et où les opposants au troisième mandat ont tenté d’empêcher des habitants de rejoindre le centre-ville pour aller travailler.
A Musaga (sud), quelque 2 000 personnes, selon un journaliste de l’AFP, ont manifesté dans le calme, chantant des slogans anti-Nkurunziza. Les opposants au troisième mandat y ont remplacé leurs barricades par des« postes de contrôle », pour filtrer les mouvements :
« Il n’y a plus de barricades, mais nous avons mis des postes de contrôle pour empêcher les gens d’aller travailler en ville parce que nous continuons nos manifestations pour empêcher Nkurunziza d’avoir un troisième mandat », a expliqué Joseph, fonctionnaire de 43 ans.
A Cibitoke (nord) et Nyakabiga (est), d’autres manifestants ont été dispersés par la police tôt lundi, mais se sont ensuite de nouveau regroupés, selon des témoins.
« Il n’y a plus de barricades, mais nous avons mis des postes de contrôle pour empêcher les gens d’aller travailler en ville parce que nous continuons nos manifestations pour empêcher Nkurunziza d’avoir un troisième mandat », a expliqué Joseph, fonctionnaire de 43 ans.
A Cibitoke (nord) et Nyakabiga (est), d’autres manifestants ont été dispersés par la police tôt lundi, mais se sont ensuite de nouveau regroupés, selon des témoins.
Un incident a été signalé à Kanyosha, dans le sud de Bujumbura où, selon un jeune adolescent, une vingtaine de manifestants ont incendié un minibus à l’aide de cocktails Molotov, pour empêcher « les gens d’allers au travail », mais sans faire de victimes.
Un sommet de la Communauté d’Afrique de l’Est (Burundi, Rwanda, Kenya, Ouganda, Tanzanie) est prévu mercredi à Dar es Salaam en Tanzanie sur la crise burundaise.
Un sommet de la Communauté d’Afrique de l’Est (Burundi, Rwanda, Kenya, Ouganda, Tanzanie) est prévu mercredi à Dar es Salaam en Tanzanie sur la crise burundaise.
lemonde.fr
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