Ça y est ! La chasse aux
«cargos» est lancée à Yaoundé. Comme à son habitude, le ministre des
Transports, en maestro de cette croisade contre ces transporteurs
clandestins, a saturé les ondes de la radiotélévision nationale, vantant
les mérites de cette autre campagne initiée par ses soins et faisant
miroiter aux populations ses effets bénéfiques.
Jamais, au grand jamais, le patron des Transports ne reconnaît que
les «cargos», comme les mototaxis ou les autres «clandos», sont tous des
avatars de l’échec du gouvernement en matière de transport urbain de
masse. Quand elle n’est pas inexistante, l’offre de transport public en
zone urbaine est tout simplement indigente. Le Bus (Yaoundé) et la
Socatur (Douala) se débrouillent sur un terrain où la Sotuc avait semé
les graines de l’espoir. Le cas Le Bus est simplement ahurissant, car il
représente un gâchis managérial. Relativement rutilants et en nombre
important au départ, seuls quelques rares engins à la coque défraîchie
de cette entreprise pétaradent encore dans les rues de la capitale
aujourd’hui, sous le silence complice des autorités.
Pourtant, comme l’indique l’universitaire Kegne Fodouop chez notre
confrère Le Jour «les services de transport, comme l’eau et l’énergie,
font partie des secteurs de souveraineté. L’Etat ne doit pas se
dédouaner, abdiquer par rapport à ces services. Même s’il faut une
libéralisation, il faut une concurrence encadrée par les pouvoirs
publics».
Sous un autre rapport, l’on constatera, pour le regretter, que les
«clandos» sont devenus la marque de fabrique de la société camerounaise.
A chaque secteur ses clandestins ! Dans le domaine de la santé, l’Ordre
national des médecins a recensé plus de 1000 formations hospitalières
exerçant dans l’illégalité. Dans le domaine de l’audiovisuel, le nombre
de radios et de télévisions fonctionnant sous le régime de la «tolérance
administrative»- joli euphémisme pour désigner les clandestins-
s’allonge.
cameroun,youssouf,hadidja,alim,une,carpe,aux,sevices,des,instituteurs,cameroon,CAMEROUN :: Youssouf Hadidja Alim : Une carpe aux sévices des instituteurs :: CAMEROON
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CAMEROUN :: Youssouf Hadidja Alim : Une carpe aux sévices des instituteurs :: CAMEROON
cameroun,republique,des,clandes,cameroon,CAMEROUN :: La République des “clandés” :: CAMEROONÇa y est ! La chasse aux «cargos» est lancée à Yaoundé. Comme à son habitude, le ministre des Transports, en maestro de cette croisade contre ces transporteurs clandestins, a saturé les ondes de la radiotélévision nationale, vantant les mérites de cette autre campagne initiée par ses soins et faisant miroiter aux populations ses effets bénéfiques.
Jamais, au grand jamais, le patron des Transports ne reconnaît que les «cargos», comme les mototaxis ou les autres «clandos», sont tous des avatars de l’échec du gouvernement en matière de transport urbain de masse. Quand elle n’est pas inexistante, l’offre de transport public en zone urbaine est tout simplement indigente. Le Bus (Yaoundé) et la Socatur (Douala) se débrouillent sur un terrain où la Sotuc avait semé les graines de l’espoir. Le cas Le Bus est simplement ahurissant, car il représente un gâchis managérial. Relativement rutilants et en nombre important au départ, seuls quelques rares engins à la coque défraîchie de cette entreprise pétaradent encore dans les rues de la capitale aujourd’hui, sous le silence complice des autorités.
Pourtant, comme l’indique l’universitaire Kegne Fodouop chez notre confrère Le Jour «les services de transport, comme l’eau et l’énergie, font partie des secteurs de souveraineté. L’Etat ne doit pas se dédouaner, abdiquer par rapport à ces services. Même s’il faut une libéralisation, il faut une concurrence encadrée par les pouvoirs publics».
Sous un autre rapport, l’on constatera, pour le regretter, que les «clandos» sont devenus la marque de fabrique de la société camerounaise. A chaque secteur ses clandestins ! Dans le domaine de la santé, l’Ordre national des médecins a recensé plus de 1000 formations hospitalières exerçant dans l’illégalité. Dans le domaine de l’audiovisuel, le nombre de radios et de télévisions fonctionnant sous le régime de la «tolérance administrative»- joli euphémisme pour désigner les clandestins- s’allonge.
Dans le secteur des églises, chapelles et temples fleurissent ici et là, avec leur cortèges de vrais-faux pasteurs, en violation de la loi du 19 décembre 1990 régissant la liberté d’association au Cameroun. Dans le domaine de l’éducation, à chaque veille de rentrée scolaire, le ministre de l’Education de base et son collègue des Enseignements secondaires rendent publique la liste des établissements clandestins. Lesquels réussissent pourtant, par on ne sait par quelle alchimie, à fonctionner d’année en année.
Comment en est-on arrivé là ? Osons la question. Si les différents promoteurs ou associations ne sont exempts de reproches, il reste que c’est l’Etat qui doit faire prévaloir sa puissance régulatrice, pour que force reste à la loi. D’ailleurs, dans son rapport sur l’état des droits de l’Homme au Cameroun en 2013, la Commission nationale des droits de l’Homme et de libertés (Cndhl), qu’on ne peut suspecter d’ «opposition» au pouvoir, est péremptoire : La tolérance administrative rend l’Etat «complice de certaines irrégularités observées quant à l’implantation des églises dites de réveil».
Dans la section dudit rapport consacrée à la liberté de la presse, la Cndhl est tout aussi formelle : «la systématisation du régime de la tolérance administrative (…) favorise l’anarchie dans le milieu de la presse». De là à se demander pourquoi la puissance publique, qui dispose de toutes ces alertes, reste indifférent, il n y a qu’un pas. La décision de Robert Nkili n’est qu’un coup de phare qui n’éblouira personne. Vive la République des «clandos» !
© Mutations : Georges Alain Boyomo
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