Des milliers de Maliens ont manifesté mardi à Bamako en faveur de l’accord de paix signé le 15 mai par le gouvernement, une mobilisation qui a parfois tourné au soutien au chef de l’Etat, cité dans une enquête française pour corruption.
« Oui pour la paix! Non pour la guerre! », « libérez le nord du Mali! », ont scandé les manifestants.Kissima Traoré, enseignant à l’université, a indiqué à l’AFP être venu pour soutenir son gouvernement, « surtout le président Ibrahim Boubacar Keïta qui a récemment dit ses quatre vérités à l’ONU ».
« Le Mali est un pays souverain et la colonisation est terminée », a-t-il ajouté, accusant la communauté internationale de complaisance envers la rébellion.
A la fin de la cérémonie de signature de cet accord à Bamako, sans les principaux mouvements rebelles, M. Keïta avait apostrophé le chef des opérations de maintien de la paix de l’ONU, Hervé Ladsous, sommant les Nations unies de faire « preuve de justice et d’équité » envers le Mali.
Cette manifestation a pour but de « montrer à la communauté internationale que le discours qui a été tenu le 15 mai dernier par le président de la République, nous sommes entièrement d’accord avec ce discours », a renchéri Abdoulaye Diallo, membre du Réseau d’appui pour une meilleure gouvernance au Mali.
« Si le journal a sorti cette affaire, c’est pour affaiblir notre président qui a dit la vérité la semaine dernière au monde », a affirmé Oumar Touré, un jeune manifestant.Deux jeunes ont scandé: « A bas Médiapart », en référence au site français qui a rapporté le 22 mai des écoutes téléphoniques des présidents malien et gabonais Ali Bongo, témoignant de liens d’apparente proximité avec Michel Tomi, un homme d’affaires corse mis en examen notamment pour corruption d’agent public étranger.
Pour Souley Coulibaly, un autre étudiant, « Médiapart a écrit contre IBK (les initiales de M. Keïta, NDLR) pour salir le Mali. C’est le Mali qui a été attaqué parce que son président dit la vérité aux Français ».
Selon les échanges téléphoniques relatés par le site d’information, Michel Tomi, fondateur du groupe Kabi, poids lourd des jeux en Afrique de l’Ouest et du Centre, rend de multiples services à M. Keïta, des réservations et du paiement de chambres dans de luxueux hôtels français jusqu’à la prise de rendez-vous médicaux en France.
Ces révélations n’ont pas fait l’objet de réaction officielle à Bamako.
maliactu.net
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