Un général a annoncé ce mercredi la destitution du président burundais Pierre Nkurunziza. Après le démenti de la présidence, il est difficile de savoir qui contrôle le pays.
Le général Godefroid Niyombare a annoncé mercredi la destitution duprésident burundais Pierre Nkurunziza mais la présidence a affirmé que le coup d'Etat avait été "déjoué". L'aéroport international de Bujumbura était fermé mercredi soir. Que sait-on de la situation?
Que s'est-il passé ce mercredi?
"Le président Pierre Nkurunziza est destitué de ses fonctions, le gouvernement est dissous", a annoncé mercredi après-midi sur les ondes de la radio privée Insaganiro le général Godefroid Niyombare. Mais le principal conseiller en communication de Pierre Nkurunziza, Willy Nyamitwe, a plus tard assuré que "la tentative de coup d'Etat avait été déjouée" et que les militaires putschistes étaient "recherchés par les forces de l'ordre et de sécurité" pour être "traduits en justice".
Selon la présidence tanzanienne, le président Nkurunziza a quitté en fin d'après-midi la capitale économique tanzanienne Dar es Salaam, où il assistait à un sommet extraordinaire des chefs d'Etat de la Communauté est-africaine, pour Bujumbura. Mais son retour pourrait être compromis par la fermeture de l'aéroport. Le général Godefroid Niyombare a ordonné la fermeture des frontières terrestres et de l'aéroport.
Qui est le chef des putschistes?
La tentative de coup d'Etat a été menée par Godefroid Niyombare, un compagnon d'armes du chef de l'Etat au sein de l'ex-rébellion hutu, le Cndd-FDD, devenu le parti au pouvoir depuis la fin de la longue guerre civile (1993-2006). Il avait été limogé de la tête des services de renseignement en février par le président après lui avoir déconseillé de briguer un troisième mandat, jugé inconstitutionnel par ses adversaires.
Le général Niyombare est, dans son pays, une personnalité respectée et est considéré comme un homme de dialogue.
Que réclament les manifestants?
Le pays est secoué depuis le 26 avril par un mouvement de contestation à la candidature de Pierre Nkurunziza à la présidentielle du 26 juin. Les manifestations contre un troisième mandat du chef de l'Etat, au pouvoir depuis 2005, ont été marquées par de nombreuses violences, qui ont fait une vingtaine de morts.
Des images diffusées sur les réseaux sociaux montraient des manifestants en liesse dans le centre et les quartiers de la capitale Bujumbura, fraternisant avec les militaires.
Que va-t-il se passer?
Il était impossible de savoir dans l'immédiat qui contrôlait le pays. Un haut gradé loyaliste a affirmé à l'AFP que des "tractations" étaient en cours entre loyalistes et putschistes pour trouver une solution qui préserve les "intérêts nationaux". Les deux camps sont "d'accord pour ne pas verser le sang des Burundais", a assuré cet officier supérieur.
Les présidents tanzanien Jakaya Kikwete, kényan Uhuru Kenyatta, ougandais Yoweri Museveni et rwandais Paul Kagame ont condamné le coup d'Etat en cours et demandé le report des scrutins législatif prévu le 26 mai et présidentiel le 26 juin, estimant que "les conditions n'étaient pas propices à des élections.
Malgré les pressions internationales, les manifestations et une brutale répression des forces de l'ordre, le camp présidentiel et les contestataires restent arc-boutés sur leurs positions, une impasse qui suscite l'inquiétude pour ce pays à l'histoire récente jalonnée de massacres ethniques.
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