Cette annonce marque une volte-face de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), dont le vieux dirigeant Étienne Tshisekedi, en convalescence en Belgique depuis août 2014, a jusqu'à présent dénié toute légitimité au pouvoir de M. Kabila depuis les élections entachées d'irrégularités massives de novembre 2011 qui lui ont permis de se maintenir à la tête de l'exécutif.
Le but de ce dialogue doit être de mener à de bonnes élections, différentes de celles que nous avons connues par le passé, a-t-il ajouté. Nous attendons la fixation de la date de ce dialogue, a encore déclaré M. Tshibala, plaidant pour une table ronde d'une dizaine de jours maximum, en format réduit : 20 à 40 personnes.
Selon une source officielle et des représentants de l'opposition, un émissaire de M. Kabila a rencontré à plusieurs reprises début mai des dirigeants des principaux partis d'opposition pour leur faire part de la volonté du chef de l'État d'ouvrir avec eux un dialogue politique dont les modalités n'ont pas encore été précisée.
Le climat politique en RDC est particulièrement tendu depuis quelques mois à l'approche d'échéances électorales importantes. En janvier, plusieurs dizaines de personnes ont été tuées lors de manifestations contre le pouvoir ayant tourné à l'émeute.
M. Kabila est au pouvoir depuis 2001 et la Constitution lui interdit de se représenter à la prochaine présidentielle prévue pour novembre 2016.
Lundi, une plateforme de l'opposition rassemblant quelques dizaines d'opposants de plusieurs partis, parmi lesquels des représentants du Mouvement de libération du Congo (MLC) et de l'Union pour la Nation congolaise (UNC), deux des trois principales formations de l'opposition siégeant à l'Assemblée nationale, a rejeté l'idée des pourparlers proposés par le chef de l'État.
Pour eux, il s'agit d'une manoeuvre pour permettre à ce dernier de rester aux commandes après 2016 en retardant la série d'élections (locales, provinciales, sénatoriales...) devant commencer en octobre et mener jusqu'à la présidentielle et aux législatives de fin 2016.
M. Tshibala estime que le calendrier électoral doit être rediscuté avec le pouvoir. Il dit vouloir que l'on se concentre sur l'organisation des législatives et de la présidentielle, dans les délais prévus par la Constitution, quitte à tenir plus tard les autres élections.
La RDC traverse une crise politique aiguë depuis la présidentielle et les législatives de novembre 2011 : aucun des scrutins qui devaient avoir lieu depuis lors ne s'est tenu.
Le pouvoir a lancé sa proposition de dialogue avec l'opposition alors que le Burundi voisin commençait à être déstabilisé par des manifestations contre une nouvelle candidature du chef de l'État sortant, Pierre Nkurunziza, réapparu publiquement dimanche après une tentative de putsch contre lui.
Premier parti de l'opposition à l'issue des élections de 2011, l'UDPS apparaît aujourd'hui considérablement affaiblie.
La plupart des députés élus sous son étiquette ont enfreint la consigne de M. Tshisekedi en acceptant de siéger à l'Assemblée nationale, signant ainsi, pour les loyalistes, leur auto-exclusion. Les dissensions sont également nombreuses entre les divers courants qui traversent le parti.
romandie.com
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