Après le coup d'Etat manqué, l'opposition cherche à nouveau à mobiliser la rue. Depuis trois semaines, des Burundais manifestent contre la volonté du président Pierre Nkurunziza, au pouvoir depuis dix ans, de se présenter pour un nouveau mandat.
L'armée prend en charge le maintien de l'ordre
Dans le quartier de Cibitoke, une trentaine de manifestants ont essayé de se rassembler en chantant et en soufflant dans des sifflets sur l'une des avenues du quartier. Ils ont été immédiatement chassés de la rue par les tirs en l'air d'un contingent de soldats, trois fois plus nombreux que les protestataires et lourdement armés.Alors que la police était jusqu'à présent le principal instrument de la répression depuis le début des manifestations le 26 avril, aucun policier n'était déployé face aux manifestants de Cibitoke. L'armée a pris très clairement en main les opérations de maintien de l'ordre. Seuls des militaires étaient présents, dont certains paraissaient embarrassés, aucun d'entre eux ne disposant de matériels de maintien de l'ordre, comme des matraques ou des boucliers. "Notre objectif est qu'ils [les manifestants] quittent la rue, il est interdit de manifester. Nous essayons de les faire partir pacifiquement", a déclaré à l'AFP un militaire.
Jeu du chat et de la souris avec les militaires
Aucune violence, aucun jet de pierres n'était cependant à signaler. Seules deux petites barricades finissaient de se consumer au bord de la chaussée, après avoir été démantelées par les soldats. Un autre groupe d'une centaine de manifestants a joué également au même jeu du chat et de la souris avec les militaires, dans le même quartier.Dans le quartier voisin de Ngagara, autre foyer de la contestation, aucune barricade n'était visible, alors qu'un petit marché du quartier était très animé. A Musaga, autre quartier de la contestation anti-Nkurunziza, des petits rassemblements de quelques dizaines de protestataires ont été observés, et là aussi des soldats tentaient de les disperser.
francetvinfo.fr
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