L'essentiel
- Un général de l'armée burundaise a annoncé la destitution du président, Pierre Nkurunziza, ce que la présidence a démenti.
- M. Nkurunziza se trouvait en Tanzanie, pour un sommet extraordinaire de chefs d'Etat d'Afrique de l'Est. Le coup d'Etat a été condamné par les présidents présents.
- Depuis le 26 avril, des milliers de Burundais manifestent contre sa candidature à un troisième mandat, qu'ils jugent inconstitutionnelle.
La tentative de coup d'Etat qui a eu lieu, mercredi 13 mai à Bujumbara, capitale du Burundi, mettra-t-elle une terme à la contestation qui a éclaté fin avril ? Quelques heures après l'annonce par le général Godefroid Nyombare, ex-chef du service des renseignements, de la destitution du président Pierre Nkurunziza, personne n'était en mesure de savoir comment la situation se terminera.
D'un côté, les fidèles du président Pierre Nkurunziza assurent que « la tentative de coup d'Etat a été déjouée » et que les personnes impliquées « seront traduites en justice ». Le président lui-même se trouvait à un sommet extraordinaire en Tanzanie qui devait plancher sur une sortie de crise. Les chefs d'Etat de la région présents à cette réunion ont condamné la tentative de putsch.
Mais de l'autre, un haut gradé loyaliste, cité anonymement par l'AFP, assure que des « tractations » étaient en cours entre les militaires fidèles au pouvoir et ceux qui veulent le renverser, « pour trouver une solution qui préserve les intérêts nationaux ».
Situation inconnue dans le reste du pays
Dans la journée, une foule de plusieurs centaines de personnes s'est rassemblée dans les rues de la capitale pour tenter de se rendre au siège de la radio nationale, la RTNB, dans le centre-ville de Bujumbara.
D'abord empêchés de se rendre sur place par des soldats loyalistes, qui n'ont pas hésité à tirer des rafales en l'air, les manifestants s'en sont progressivement rapprochés. Ce bâtiment est crucial pour le contrôle du pays car il s'agit du seul média qui permette de communiquer avec tout le pays. D'autant que la situation dans le reste du pays, et surtout la réception de cette annonce de coup d'Etat, reste inconnue. En attendant, l'aéroport de Bujumbara et les frontières du pays ont été fermés.
Malgré pressions internationales et manifestations d'un côté, et la féroce répression de l'autre, le camp présidentiel et celui de ses adversaires restent arc-boutés sur leurs positions. Cette impasse suscite l'inquiétude, dans un pays dont l'histoire récente est jalonnée de massacres ethniques et qui peine à se remettre d'une longue guerre civile (1993-2006) encore présente dans les esprits. Les opposants protestent contre la volonté de l'actuel président de briguer un troisième mandat à la présidence, le 26 juin prochain.
lemonde.fr
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