(L'Express 30/11/2012) L'armée congolaise a prévu son déploiement samedi, dans les
secteurs délivrés des rebelles du M23. Entre-temps, des centaines de policiers
sont arrivés sur les lieux, alors que la population demeure craintive, après des
exactions commises par les deux camps.
L'armée régulière va se
redéployer samedi à Goma, en République démocratique du Congo (RDC). En
attendant, près de 300 policiers ont commencé à arriver ce vendredi, dans cette
ville de l'est du pays, dans la perspective d'un retrait des rebelles du
Mouvement du 23 mars (M23).
Le groupe armé M23 a pris Goma le 20
novembre. Cette semaine, aux termes d'une médiation organisée par les pays des
Grands Lacs, ils ont accepté de s'en retirer ce vendredi. Le retrait, ont-ils
cependant averti jeudi, pourrait se prolonger jusqu'à samedi.
Le même
jour, des centaines de rebelles se retiraient aussi de collines surplombant
Sake, ville que le groupe armé a prise il y a dix jours.
Le chef
militaire de la rébellion, le général Sultani Makenga, a accusé la Mission de
l'ONU dans le pays (Monusco) de bloquer le retrait de ses troupes de Goma prévu
samedi. "La Monusco est en train de bloquer la récupération de notre logistique.
On attend que ce problème soit résolu pour se retirer", a-t-il déclaré.
Sécuriser Goma
Le porte-parole de la Monusco, Manodje Mounoubai,
a répondu qu'il n'était "au courant d'aucun blocage dont la Monusco serait à
l'origine". La mission des policiers "est de sécuriser la ville de Goma après le
retrait des rebelles du M23," a-t-il expliqué. Selon une journaliste à Goma, 278
policiers sont déjà arrivés. Au total, un peu plus de 450 doivent être déployés.
Les policiers, partis par bateau, sur le lac Kivu, de la ville de
Bukavu, à une centaine de kilomètres plus au sud, sont arrivés au port de Goma,
frontalier du Rwanda.
Les exactions commises par les deux
camps
Le mouvement rebelle M23 a mis en garde, jeudi soir, les forces
armées de la République démocratique du Congo (FARDC) contre toute "exaction
commise sur la population innocente" dans les secteurs d'où ils vont se retirer.
Il dément par ailleurs des accusations de massacre, commis par le M23 à
son entrée à Goma, et accuse le chef d'Etat major des forces terrestres d'avoir
annoncé qu'il allait fusiller toute personne qui aurait été en contact avec les
rebelles.
La Croix-Rouge a affirmé avoir ramassé une soixantaine de
corps de "civils et militaires" dans les rues dans les jours suivant la prise de
Goma. L'ONU a également rapporté des cas de viols dans une localité où l'armée
de RDC s'était repliée.
Les populations locales ont aussi fait état de
violences commises aussi bien par les rebelles que les forces régulières de RDC.
Par LEXPRESS.fr, publié le 30/11/2012 à 15:06, mis à jour à 15:44
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