(Le Monde 01/02/2012)
La France a fait savoir au Sénégal qu'elle souhaitait qu'il y ait un renouvellement de générations à la tête de l'Etat sénégalais, lors de la présidentielle de février, a déclaré mercredi 1er février le chef de la diplomatie française, assurant que "le message a été entendu à Dakar".
Alain Juppé, devant les députés français, a précisé le contenu du message que Paris a adressé aux autorités sénégalaises dans la perspective de l'organisation de l'élection présidentielle du 26 février. "Nous avons regretté que certaines sensibilités ne soient pas représentées. Nous avons même souhaité que le passage de générations soit organisé. Je préfère vous dire que le message a été entendu à Dakar […] et enfin nous avons, bien sûr, appelé à la retenue et à l'absence de toute violence".
"PAS DE DIKTAT" DE L'ÉTRANGER
Mercredi, le ministre des affaires étrangères sénégalais, Madické Niang, a affirmé n'avoir reçu "aucune notification des positions prises par certains pays amis" par la voie diplomatique normale mais "seulement dans la presse". Il a ajouté que le Sénégal n'avait "de leçon de démocratie à recevoir de personne" et n'accepterait "pas de diktat" de l'étranger, après des déclarations de responsables américain et français.
Lundi, le porte-parole du Quai d'Orsay, Bernard Valero, avait déjà regretté que "toutes les sensibilités politiques ne puissent être représentées" à la présidentielle sénégalaise, après la publication par le Conseil constitutionnel des candidatures, rejetant celle du chanteur Youssou N'Dour et confirmant celle du président sortant, Abdoulaye Wade, âgé de 85 ans. Bernard Valero n'avait cependant pas ajouté que Paris souhaitait "un passage de générations" comme l'a affirmé mercredi Alain Juppé.
AFFRONTEMENTS À DAKAR
La situation reste tendue dans le pays à l'approche de l'élection présidentielle du 26 février. Mercredi, des affrontements opposaient sur le campus de l'université publique à Dakar les forces de l'ordre à des étudiants protestant contre la mort la veille d'un des leurs lors de la dispersion d'un rassemblement de l'opposition par la police, a constaté un journaliste de l'AFP.
Les incidents ont débuté en fin de matinée lorsqu'un groupe d'étudiants a voulu sortir du campus pour aller assister dans un hôpital voisin à la levée du corps du manifestant tué, étudiant en lettres modernes. Le jeune homme en question est mort renversé par un véhicule lors de la dispersion par la police, mardi soir 31 janvier à Dakar, d'un rassemblement de plusieurs milliers d'opposants contestant la candidature du chef de l'Etat, Abdoulaye Wade, à l'élection présidentielle de février.
LEMONDE.FR avec AFP | 01.02.12 | 17h27 • Mis à jour le 01.02.12 | 18h20
© Copyright Le Monde
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire