jeudi 23 février 2012

Côte d'Ivoire : la CPI élargit son enquête

(BBC Afrique 23/02/2012)
Les juges de la Cour pénale internationale ont décidé d’étendre le champ de l’enquête du procureur sur les crimes commis en Côte d’Ivoire. Jusqu’ici, cette enquête ne concernait que les crimes commis depuis le 28 novembre 2010, second tour de l’élection présidentielle qui s’était soldée par des violences alors que Laurent Gbagbo refusaient de quitter le pouvoir.
L'ancien président ivoiren est poursuivi pour crimes contre l’humanité pour meurtres, viols et persécutions.
Cette décision pourrait déboucher sur la délivrance de nouveaux de mandats d’arrêt, à l’encontre, notamment, des partisans de l’actuel chef de l’Etat Alassane Ouattara.
Jusqu’ici, le procureur a émis un seul mandat d’arrêt pour crimes contre l’humanité contre l’ancien président Laurent Gbagbo, tout en assurant qu’il enquêtait sur les deux camps.
En décidant de faire remonter l’enquête aux crimes commis depuis 2002, les juges ajoutent donc une obligation supplémentaire sur les épaules du procureur, qui pourra difficilement faire l’impasse sur la responsabilité des anciens rebelles, dont les Forces nouvelles de l’actuel premier ministre Guillaume Soro.
Crédiblité
Par cette décision, la Cour pourrait donc gagner en crédibilité. Depuis le transfèrement de Laurent Gbagbo à la prison de La Haye fin novembre dernier, ses partisans avaient estimé que l’enquête était, de facto, partiale, puisqu’elle ne s’intéressait qu’aux derniers mois d’un conflit qui dure en réalité depuis 2002.
En septembre 2002, et c’est ce que rappellent les juges dans leur décision - les rebelles avaient conduit une tentative de coup d’Etat qui s’est soldée par la division du pays. Depuis, les exactions, commises à la fois par les rebelles et par les forces du régime Gbagbo, ont secoué sporadiquement la Côte d’Ivoire jusqu’aux violences de l’année dernière.
Les juges estiment que depuis 2002, des meurtres, des viols, des déplacements forcés de population ont été commis des deux côtés.
Ils précisent cependant qu’en l’état des éléments présentés par le procureur, les rebelles ne se seraient rendus responsables que de crimes de guerre, tandis que les forces gouvernementales seraient passibles de crimes contre l’humanité.

Dernière mise à jour: 23 février, 2012 - 16:30 GMT

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