Sudan - Deux rebelles du Darfour se sont rendus à la CPI

(BBC Afrique 17/06/2010)
Les deux rebelles du Darfour se sont rendus volontairement à la Cour pénale internationale à La Haye, aux Pays-Bas, mercredi 16 juin. Soupçonnés de crimes de guerre commis en septembre 2007 contre des soldats de la paix, les deux hommes ont été cités à comparaître.
Ils seront présentés devant un juge de la Cour ce jeudi matin.
Abdallah Banda Abakaer Nourain et Saleh Mohammed Jerbo Jamus sont accusés de crimes de guerre pour meurtre, pillage et attaque contre des soldats de la paix.
Les faits remontent au 29 septembre 2007.
A l'époque, les deux hommes appartiennent à des mouvements dissidents des deux principaux groupes rebelles qui sévissent au Darfour, le Mouvement pour la justice et l'égalité (M.J.E.) et l'Armée de libération du Soudan (A.L.S.).
Selon le procureur, le commandant Banda et le chef d'Etat major Jerbo avaient planifié puis conduit une attaque de la base militaire d'Haskanita, un baraquement de soldats de la Mission de l'Union africaine au Soudan (MUAS), chargé « d'observer » le cessez-le-feu proclamé en avril 2004.
Au cours de cette attaque, 12 soldats de la paix avaient été tués et huit autres blessés.
Le procureur avait ouvert une procédure à leur encontre en novembre 2008, peu après la décision d'inculper le président du Soudan, Omar Al Bachir et suite aux critiques - notamment celles de la Ligue arabe - qui reprochait à la Cour de ne poursuivre qu'une seule des parties au conflit du Darfour, en guerre depuis 2002.
Fort des promesses de coopération des différents groupes rebelles, le procureur avait demandé aux juges de citer les deux suspects à comparaître, plutôt que de délivrer des mandats d'arrêt à leur encontre.
Dans un premier temps, les juges avaient convoqué les deux hommes pour le 17 novembre 2009.
Or, selon les documents de la Cour, cette décision n'a pu leur être signifiée, notamment parce que le procureur refusait de fournir au greffe les informations nécessaires à leur localisation.
Au terme de ce long feuilleton judiciaire, Abdallah Banda et Mohammed Jerbo sont finalement arrivés mercredi à La Haye et comparaîtront dès jeudi devant un juge de la Cour.
Un troisième chef rebelle, Idriss Abou Garda, accusé pour les mêmes faits, s'était présenté volontairement à la Cour en mai 2009.
Mais au terme d'une procédure destinée à évaluer les charges et les preuves du procureur, les juges ont prononcé le non-lieu.
Le procureur, Luis Moreno Ocampo, a, à de nombreuses reprises, annoncé qu'il fournirait de nouvelles pièces à la Cour.

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