Johannesburg.De notre correspondante
Bantu Mupompa en est à sa 10 000e circoncision. Depuis 2008, ce médecin congolais opère à la chaîne dans une clinique d'Orange Farm, un bidonville de Johannesburg, où 20 % des adultes sont séropositifs. La moitié des hommes du township, âgés de 15 à 49 ans, ont été circoncis, grâce à un financement de l'Agence française de recherche sur le sida. C'est la plus importante étude de terrain menée en Afrique de 2008 à 2011.
« Pas vraiment mal »
« La circoncision diminue de 76 % le risque de transmission du sida lors d'un rapport sexuel avec une femme séropositive, assure Bertan Auvert, professeur de santé publique à l'Université de Versailles. La surface interne du prépuce est la porte d'entrée majeure du VIH. Avec la circoncision, on la supprime. Cela ne protège que l'homme. Mais notre recherche, toujours en cours, montre que la circoncision diminue aussi le risque de transmission à la femme des papillomavirus, à l'origine du cancer du col de l'utérus. »
Tebo Matla, chômeur de 26 ans, est venu avec un copain : « J'ai décidé de faire la circoncision parce nos frères meurent à cause du VIH, dit-il. Et puis, cela ne fait pas vraiment mal. » Avant l'opération sous anesthésie, qui dure 20 minutes, Matla a fait, pour la première fois de sa vie, un test du sida.
« Le danger est que les hommes circoncis se croient totalement protégés et n'utilisent plus de préservatifs, explique Auvert. Mais toutes les études montrent qu'ils continuent à le faire comme avant. » À Orange Farm, on emploie surtout des préservatifs lors de rencontres occasionnelles.
Dans le township, le pourcentage de séropositifs a déjà diminué de 25 %. Dans les pays africains (au nord, à l'ouest et au centre) où les hommes ont toujours été circoncis, le taux de sida est beaucoup moins élevé. Il a pourtant fallu attendre les résultats des premières recherches, notamment à Orange Farm, pour que l'Organisation mondiale de la santé recommande, en 2007, la circoncision comme moyen de prévention. Chaque opération ne coûte que 70 €... Que de temps perdu alors que 1,5 million d'Africains sont déjà morts du sida !
Désormais, plusieurs pays ont lancé des programmes de circoncision massive : un million d'hommes ont déjà été circoncis sur les 20 millions qui doivent l'être.
Bantu Mupompa en est à sa 10 000e circoncision. Depuis 2008, ce médecin congolais opère à la chaîne dans une clinique d'Orange Farm, un bidonville de Johannesburg, où 20 % des adultes sont séropositifs. La moitié des hommes du township, âgés de 15 à 49 ans, ont été circoncis, grâce à un financement de l'Agence française de recherche sur le sida. C'est la plus importante étude de terrain menée en Afrique de 2008 à 2011.
« Pas vraiment mal »
« La circoncision diminue de 76 % le risque de transmission du sida lors d'un rapport sexuel avec une femme séropositive, assure Bertan Auvert, professeur de santé publique à l'Université de Versailles. La surface interne du prépuce est la porte d'entrée majeure du VIH. Avec la circoncision, on la supprime. Cela ne protège que l'homme. Mais notre recherche, toujours en cours, montre que la circoncision diminue aussi le risque de transmission à la femme des papillomavirus, à l'origine du cancer du col de l'utérus. »
Tebo Matla, chômeur de 26 ans, est venu avec un copain : « J'ai décidé de faire la circoncision parce nos frères meurent à cause du VIH, dit-il. Et puis, cela ne fait pas vraiment mal. » Avant l'opération sous anesthésie, qui dure 20 minutes, Matla a fait, pour la première fois de sa vie, un test du sida.
« Le danger est que les hommes circoncis se croient totalement protégés et n'utilisent plus de préservatifs, explique Auvert. Mais toutes les études montrent qu'ils continuent à le faire comme avant. » À Orange Farm, on emploie surtout des préservatifs lors de rencontres occasionnelles.
Dans le township, le pourcentage de séropositifs a déjà diminué de 25 %. Dans les pays africains (au nord, à l'ouest et au centre) où les hommes ont toujours été circoncis, le taux de sida est beaucoup moins élevé. Il a pourtant fallu attendre les résultats des premières recherches, notamment à Orange Farm, pour que l'Organisation mondiale de la santé recommande, en 2007, la circoncision comme moyen de prévention. Chaque opération ne coûte que 70 €... Que de temps perdu alors que 1,5 million d'Africains sont déjà morts du sida !
Désormais, plusieurs pays ont lancé des programmes de circoncision massive : un million d'hommes ont déjà été circoncis sur les 20 millions qui doivent l'être.
Valérie HIRSCH.
ouest-france.fr
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