Réunis dans le cadre du Forum de Bangui, les
groupes armés Seleka et anti-balaka ont signé ce dimanche un accord de
désarmement, de démobilisation et de réinsertion (DDR). Par ailleurs,
les délégués ont adopté le rapport sur les questions de justice et de
réconciliation lors du deuxième jour de leur travaux en plénière.
L'accord établit dans les grandes lignes le processus de désarmement
et de réinsertion. Les combattants devront, avant les élections
centrafricaines, se présenter dans des sites où ils seront regroupés,
désarmés et pris en charge. Ils pourront soit être candidats à une
intégration dans les corps en uniforme de l'Etat, soit être reconduits à
l'intérieur du pays pour bénéficier de programmes de développement
communautaire générateur de revenus.
L'intégration dans ces fameux corps en uniforme, c'est-à-dire l'armée, la gendarmerie, la police, les Eaux et forêts, se fera sur la base de critères d'équité et de professionalisme afin de reconstituer des institutions sécuritaires républicaines. Les combattants qui auront été identifiés comme étrangers et qui n'auront pas commis de crime de guerre seront quant à eux rapatriés dans leurs pays d'origine.
Le texte de l'accord a été lu en séance plénière du Forum de Bangui, où il a été acclamé par les participants. Mais il demeure pour l'instant deux inconnues. Les moyens tout d'abord. La communauté internationale saura-t-elle cette fois-ci débloquer rapidement les fonds nécessaires ? Autre inconnue, la capacité des mouvements à tenir leurs engagements, à tenir leurs troupes dans le cadre de cet accord.
Une demande des populations
La signature de cet accord par les groupes armés répond précisément aux recommandations des délégués de l’Est du pays, présents au Forum. Cette région centrafricaine est toujours sous le contrôle de groupes armés et de seigneurs de guerre. Deux ans après l’éclatement de la crise, les populations se disent encore sous la coupe des groupes armés. Leurs délégués sont venus réclamer au Forum de Bangui la neutralisation des factions de l’ex-Seleka qui continuent à régner sur leur territoire. « Il faut retirer les éléments Seleka de la Basse-Kotto. C’est nécessaire parce que les habitants de la Basse-Kotto ne sont pas libres de leurs déplacements, de leurs mouvements. Trop de tractations, trop d’amendes et les amendes dépassent leurs capacités. Le retrait des éléments de l’ex-Seleka sera compensé par le retour de l’Etat », a dit à RFI un ressortissant de la Basse-Kotto.
Mais les ex-Seleka ne sont pas les seuls à faire régner la peur à l’Est. Les populations se plaignent également de la présence d’hommes armés tchadiens ou soudanais qui continuent toujours, à l’heure actuelle, à piller les ressources du pays. « Notre problème, ce sont les Tchadiens et les Soudanais qui ont franchi notre frontière et qui nous ont traités de tout. Ils nous ont massacrés ; ils nous ont assassinés. Ce n’est même pas fini ! Ils sont là encore dans la préfecture de la Haute-Koto et il faut les rapatrier dans leur pays pour qu’on puisse avoir le calme », a témoigné une femme, originaire de la Haute-Koto.
Adoption du rapport Justice et réconciliation
A l’issue de la séance de ce dimanche matin, le Forum de Bangui a par ailleurs recommandé la création de structures devant permettre justice et réconciliation. Il a aussi affirmé des principes et proposé des symboles.
S’agissant des structures, ce sont par exemple une Commission vérité, justice et réconciliation, mais aussi des comités locaux de paix et de réconciliation. Le Forum demande également la création d’une commission d’enquête sur les crimes transfrontaliers, notamment ceux de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA).
S’agissant des principes, ce sont par exemple l'inéligibilité des responsables politiques, auteurs, co-auteurs et complices des conflits. Il s’agit là d’une recommandation forte du Forum. Le rapport adopté demande également qu’on n’amnistie pas les auteurs et complices de crimes. Puis, il y a les symboles. Et notamment la mise en place d’une reconnaissance légale des fêtes de ramadan et de tabaski, pour bien marquer l’identité multi-religieuse du pays.
L'intégration dans ces fameux corps en uniforme, c'est-à-dire l'armée, la gendarmerie, la police, les Eaux et forêts, se fera sur la base de critères d'équité et de professionalisme afin de reconstituer des institutions sécuritaires républicaines. Les combattants qui auront été identifiés comme étrangers et qui n'auront pas commis de crime de guerre seront quant à eux rapatriés dans leurs pays d'origine.
Le texte de l'accord a été lu en séance plénière du Forum de Bangui, où il a été acclamé par les participants. Mais il demeure pour l'instant deux inconnues. Les moyens tout d'abord. La communauté internationale saura-t-elle cette fois-ci débloquer rapidement les fonds nécessaires ? Autre inconnue, la capacité des mouvements à tenir leurs engagements, à tenir leurs troupes dans le cadre de cet accord.
Une demande des populations
La signature de cet accord par les groupes armés répond précisément aux recommandations des délégués de l’Est du pays, présents au Forum. Cette région centrafricaine est toujours sous le contrôle de groupes armés et de seigneurs de guerre. Deux ans après l’éclatement de la crise, les populations se disent encore sous la coupe des groupes armés. Leurs délégués sont venus réclamer au Forum de Bangui la neutralisation des factions de l’ex-Seleka qui continuent à régner sur leur territoire. « Il faut retirer les éléments Seleka de la Basse-Kotto. C’est nécessaire parce que les habitants de la Basse-Kotto ne sont pas libres de leurs déplacements, de leurs mouvements. Trop de tractations, trop d’amendes et les amendes dépassent leurs capacités. Le retrait des éléments de l’ex-Seleka sera compensé par le retour de l’Etat », a dit à RFI un ressortissant de la Basse-Kotto.
Mais les ex-Seleka ne sont pas les seuls à faire régner la peur à l’Est. Les populations se plaignent également de la présence d’hommes armés tchadiens ou soudanais qui continuent toujours, à l’heure actuelle, à piller les ressources du pays. « Notre problème, ce sont les Tchadiens et les Soudanais qui ont franchi notre frontière et qui nous ont traités de tout. Ils nous ont massacrés ; ils nous ont assassinés. Ce n’est même pas fini ! Ils sont là encore dans la préfecture de la Haute-Koto et il faut les rapatrier dans leur pays pour qu’on puisse avoir le calme », a témoigné une femme, originaire de la Haute-Koto.
Adoption du rapport Justice et réconciliation
A l’issue de la séance de ce dimanche matin, le Forum de Bangui a par ailleurs recommandé la création de structures devant permettre justice et réconciliation. Il a aussi affirmé des principes et proposé des symboles.
S’agissant des structures, ce sont par exemple une Commission vérité, justice et réconciliation, mais aussi des comités locaux de paix et de réconciliation. Le Forum demande également la création d’une commission d’enquête sur les crimes transfrontaliers, notamment ceux de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA).
S’agissant des principes, ce sont par exemple l'inéligibilité des responsables politiques, auteurs, co-auteurs et complices des conflits. Il s’agit là d’une recommandation forte du Forum. Le rapport adopté demande également qu’on n’amnistie pas les auteurs et complices de crimes. Puis, il y a les symboles. Et notamment la mise en place d’une reconnaissance légale des fêtes de ramadan et de tabaski, pour bien marquer l’identité multi-religieuse du pays.
rfi.fr
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire