mardi 5 juillet 2011

Sénégal - « Y en a marre » fédère la jeunesse sénégalaise

(Ouest-France 05/07/2011)

Ce mouvement citoyen, créé par des trentenaires, se présente comme une « sentinelle de la démocratie », alors que le pays connaît un climat social tendu.
Dakar.De notre correspondante
C'est toujours en chantant l'hymne national sénégalais que commencent les réunions publiques des « Y en a marre ». Poings levés, tee-shirts noirs avec l'inscription « Y en a marre » en lettres blanches et dorées, les quatre leaders de ce collectif fédèrent la jeunesse sénégalaise. Les jeunes se pressent pour obtenir un autographe ou une poignée de main.
Le mouvement est né d'une discussion entre copains : Thiate et Kilifeu, les deux rappeurs du groupe Keur Gui, Fou Malade, rappeur également, et Cheikh Fadel Barro, journaliste au magazine d'investigation La Gazette. Ils ne supportaient plus les incessantes coupures d'électricité que connaît le Sénégal depuis des années.
S'inscrire sur les listes électorales
Puis leur combat s'est centré sur l'élection présidentielle, prévue en février 2012. Leur objectif ? Que les jeunes s'inscrivent sur les listes électorales. « Car embraser le pays n'est pas une solution », martèle Fou Malade. Dans ce but, ils parcourent la banlieue dakaroise et les villes du pays, allant de maisons en maisons. Ils étaient présents lors des manifestations du 23 juin, qui ont fait une centaine de blessés.
Pour eux, le vote est la seule manière de faire partir de la présidence Abdoulaye Wade. À 85 ans, et à la tête du pays depuis 2000, il veut se représenter pour un troisième mandat.
Une autre de leur bataille est d'ailleurs de « prouver l'inconstitutionnalité de la candidature d'Abdoulaye Wade aux élections de 2012 ». Le mouvement prend de l'ampleur et, depuis mars, « Y en a marre » fait circuler une pétition ¯ « Plaintes contre le gouvernement du Sénégal » ¯ qui a recueilli 800 000 signatures. À Dakar, les autorités craignent leur influence grandissante. Le 22 juin, à la veille des émeutes, Thiate et Fou Malade ont été arrêtés pendant 24 heures. Aujourd'hui, « Y en a marre » est devenu le cri de ralliement de toutes les manifestations.

Aurélie FONTAINE.
Erick-Christian Ahounou
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