vendredi 1 juillet 2011

R.D.C.- Marche Paris-Bruxelles pour les femmes victimes de viols en RDCongo

(Romandie.com 01/07/2011)

PARIS - Plusieurs dizaines de personnes se sont rassemblées jeudi à Paris avant de prendre le départ d'une marche de 14 jours jusqu'à Bruxelles pour rendre justice aux femmes violées dans l'est de la République démocratique du Congo (RDCongo), a constaté l'AFP.
Ni violées ni persécutées, proclamaient les t-shirts portés par les participants à cette marche, organisée notamment par la diaspora congolaise et l'association française Ni putes ni soumises (NPNS).
Non au féminicide, tribunal international en RDC, pouvait-on lire sur des pancartes, à côté d'une banderole Kabila doit partir déployée sur le parvis des droits de l'homme au Trocadéro pour dénoncer l'absence de changement depuis l'arrivée au pouvoir de Joseph Kabila en 2001.
Cette marche-relais de 309 km, qui commence le jour de la fête nationale en RDCongo, s'arrête dans plusieurs villes de France et de Belgique, ancienne puissance coloniale où vit une importante communauté congolaise.
La fin de la marche est prévue le 14 juillet à Bruxelles, où les participants comptent déposer une plainte symbolique au tribunal de grande instance et demander la création d'un tribunal pénal international sur le modèle de ceux pour le Rwanda ou l'ex-Yougoslavie.
On va se lever pour rendre justice à ces femmes. C'est une procession pour que ces femmes ne souffrent plus dans le silence. Nous devons alerter la communauté internationale, a déclaré Marie Inyongo, présidente de l'AJES, une association de journalistes d'origine africaine.
Selon elle, 1.152 femmes sont violées chaque jour, 48 femmes par heure en RDCongo.
Cette estimation correspond à celle donnée mi-mai par une étude publiée aux Etats-Unis, qui fait état de 1.100 femmes violées chaque jour dans l'ex-Zaïre, soit une fréquence de ce type de violences multipliée par 26 par rapport à ce qui était précédemment estimé par l'ONU.
Des militaires congolais sont régulièrement accusés de commettre des violences et des viols contre les populations, tout comme les groupes armés locaux ou étrangers qu'ils combattent, notamment dans l'est de la RDC.
On ne peut plus détourner le regard sur ce qui se passe au Congo. Le jour où on arrivera à Bruxelles, on aura marqué des points, a lancé Sihem Habchi, de NPNS.
Parmi les personnes présentes à ce rassemblement, une Congolaise de 44 ans a raconté à l'AFP, sous couvert de l'anonymat, avoir été violée en février 2004 à Bukavu (est), en pleine nuit, par des hommes en tenue militaire qui fouillaient les maisons à la recherche d'armes.
C'était le bruit, le chaos. Ils ont fait ce qu'ils ont fait sur moi, je ne veux pas rentrer dans les détails. Mon mari a été tabassé et emmené vers une destination inconnue, a encore dit cette mère d'un enfant à l'époque âgé de deux ans, arrivée en France peu après les faits.
Les femmes qui sont sur place ne peuvent pas réagir, c'est à nous à l'extérieur de le faire. On ne peut pas rester là les bras croisés, a expliqué Marie-Ange Litadier-Dossou, 54 ans, conseillère municipale à Tremblay-en-France (nord-est de Paris), qui prévoit de participer à une étape et d'être présente à l'arrivée à Bruxelles.

(©AFP / 30 juin 2011 )
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