(Le Nouvel Observateur 12/09/2012)
Le pays appelle également à l'aide la Communauté économique
des Etats de l'Afrique de l'Ouest.
Le président malien de transition
Dioncounda Traoré a écrit au secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon pour
demander "appui et accompagnement" pour permettre à son pays de sortir de la
crise, mardi 11 septembre de sources officielles maliennes.
Une source
officielle malienne a confirmé cette information, en indiquant que la lettre
adressée à Ban Ki-moon datait du 30 août, deux jours avant une autre demande
formelle d'appui à la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest
(Cédéao).
A l'ONU, le président malien demande pour le Mali "l'appui et
l'accompagnement nécessaires au renforcement de ses capacités, notamment en
matière d'assistance humanitaire, de négociation et de réforme des forces de
défense et de sécurité", selon la même source.
Rapportant les termes de
la lettre, elle a expliqué que l'appui et l'accompagnement sollicités visent à
permettre au pays de résoudre "la pire crise de son existence", avec "les deux
tiers de son territoire occupés par des groupes armés" et "les fondements de sa
démocratie (qui) sont également menacés".
Lettre à la Cédéao
Dans
sa lettre à la Cédéao datée du 1er septembre et adressée au président en
exercice de cette organisation, le chef de l'Etat ivoirien Alassane Ouattara,
Dioncounda Traoré avait sollicité l'aide de la Cédéao, notamment au plan
logistique, pour recouvrer le nord du Mali occupé depuis plus de cinq mois par
des groupes islamistes intégristes armés alliés à Al-Qaïda au Maghreb islamique
(Aqmi).
Il avait toutefois indiqué qu'il ne voulait pas de déploiement de
troupes étrangères "combattantes", mais souhaitait un soutien logistique ainsi
qu'une participation au maintien de l'ordre une fois les villes du Nord
reconquises.
La Cédéao dit avoir une force, aux contours encore flous, de
quelque 3.300 hommes à la disposition du Mali.
Dans une déclaration
télévisée diffusée lundi soir, le chef des auteurs du coup d'Etat du 22 mars au
Mali, le capitaine Amadou Haya Sanogo, a affirmé que les modalités d'une
éventuelle aide militaire régionale seront définies par "les services techniques
maliens au niveau (des) forces armées et de sécurité" en concertation "avec les
autres acteurs extérieurs concernés".
Démocratie stable
La Cédéao
prévoit le 17 septembre prochain à Abidjan une réunion des ministres de la
Défense, des Affaires étrangères et de l'Intégration africaine sur la situation
au Mali, qui doit être précédée d'une rencontre des chefs
d'état-major.
Le Mali était considéré comme l'une des démocraties les
plus stables de la région jusqu'à ce que le coup d'Etat ayant renversé le 22
mars le président Amadou Toumani Touré le plonge dans le chaos et favorise une
progression éclair des groupes armés qui menaient depuis mi-janvier des attaques
contre l'armée malienne.
Les groupes armés, dont les islamistes et des
rebelles touareg se sont emparés du Nord: les régions administratives de
Tombouctou, Gao et Kidal. Les islamistes d'Ansar Dine et du Mouvement pour
l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao) ont ensuite évincé leurs
ex-alliés touareg et contrôlent désormais totalement le Nord. Le 1er septembre,
le Mujao s'est emparé sans combat de la ville stratégique de Douentza (région de
Mopti), dans le centre du pays.
Ils imposent dans les zones sous leur
contrôle une stricte application de la charia, la loi islamique, commettant en
son nom des exactions, souvent en public. Lundi à Gao, cinq hommes accusés de
braquage ont été amputés, chacun, d'une main et d'un pied par les
islamistes.
Créé le 12-09-2012 à 08h29 - Mis à jour à
08h31
Par Le Nouvel Observateur avec AFP
© Copyright Le Nouvel
Observateur
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire