(Afrik.com 04/04/2013) Reçu à l’aéroport de Casablanca par le Roi Mohammed VI, le
président Français François Hollande a entamé mercredi sa première visite
officielle au Maroc. Selon les autorités françaises, ce déplacement vient
consolider la relation de haut niveau entre les deux pays.
La visite qui
se veut d’abord politique, revêt également un intérêt économique pluriel, dans
la mesure où elle est l’occasion d’imprégner une nouvelle dynamique au
partenariat entre les deux pays. « La relation avec le Maroc est très dense,
très saine. Zéro problème », affirme une source diplomatique au quotidien Le
Monde. Des relations privilégiées dont témoignent, entre autres, les liens
économiques entre le royaume et l’Hexagone. Un partenariat d’exception, qu’il
faut cependant entretenir, en raison d’une grande concurrence.
En effet,
la France qui a jusqu’aujourd’hui gardé son rang du premier partenaire
économique du Maroc, ne doit cependant pas « se reposer sur ses lauriers », et
doit œuvrer afin de maintenir à un niveau d’excellence ses rapports avec son
premier partenaire économique au Maghreb, surtout que d’autres pays comme les
Etats-Unis ou l’Espagne ne cessent de manifester un grand intérêt pour le marché
marocain.
En Espagne, après l’éclatement de la bulle immobilière en 2008,
les entreprises espagnoles se sont vues contraintes de trouver d’autres marchés,
surtout au Maroc. A la suite de quoi, la coopération bilatérale entre les deux
voisins a été dopée. L’Espagne est depuis la fin de l’année dernière le premier
partenaire commercial du Maroc, détrônant ainsi la France, qui était en tête
depuis une dizaine d’années. La part de marché de la France a donc chuté de 25%
en 1990, et ne représente que 12 % des importations (4,2 milliards d’euros) en
2012.
Durant cette visite, François Hollande essaie donc de rattraper le
coup et faire pencher la balance en faveur de son pays. Il s’est armé d’une
importante délégation ministérielle et patronale composée de pas moins de huit
ministres et d’une soixantaine d’opérateurs économiques qui ont signé une série
de conventions dans plusieurs domaines, notamment les énergies renouvelables,
les projets d’infrastructure, et le traitement de l’eau. A cet effet, et en plus
de l’inauguration à la commune de Mejjatia Ouled Taleb d’une station
d’assainissement des eaux de Mediouna, une convention de 30 millions d’euros au
profit de l’office nationale de l’électricité et de l’eau potable a été signée.
Elle porte sur le financement d’un programme visant l’amélioration des réseaux
de l’eau potable.
Concernant les projets d’infrastructure, on peut citer
l’accord qui concerne la création d’une joint-venture entre la CNSF et l’ONCF
signé par Guillaume Bibet et Mohammed Rabie Khlie.
La France, premier
investisseur, premier bailleur de fonds et premier client du royaume
Les
énergies renouvelables ont également une place de choix dans la coopération
bilatérale entre le Maroc et l’Hexagone, surtout que le royaume dispose de
véritables atouts naturels, avec à la fois un potentiel éolien considérable
(250000 MW sur l’ensemble du territoire) et des gisements solaires importants
(3000h/an d’ensoleillement). « Si nos entreprises sont déjà bien présentes
s’agissant de l’éolien, nous voulons nous impliquer davantage dans la mise en
œuvre du plan solaire marocain et portons ainsi beaucoup d’espoir dans le
prochain appel d’offres lancé sur la 2ème tranche de la centrale solaire
d’Ouarzazate », a déclaré Charles Fries lors de la conférence "Maroc-France :
les nouvelles autoroutes de croissance" tenue en mars dernier. Dans ce sens, un
accord qui concerne le parc éolien de Taza, a été signé par Fabienne Demol
directrice exécutive à EDF Energies Nouvelle, et Ali Elfassi Lfihri directeur
général de l’Office National de l’Électricité et de l’Eau Potable.
Malgré
un léger fléchissement des exportations françaises, Paris confirme sa position
de premier partenaire économique du Maroc Si la France a cédé sa place de
premier fournisseur à l’Espagne, elle maintient son rang de premier
investisseur, premier bailleur de fonds et premier client du royaume, avec des
échanges de huit milliards d’euros.
Renault, Véoloia, AXA, Total, Crédit
Agricole… de grands groupes français se sont implantés au Maroc. Cette solide
présence française dans différents projets et activités économiques lui vaut le
titre du premier investisseur étranger au Maroc, ainsi qu’un impact important
sur le développement de l’économie du royaume.
Par exemple, la nouvelle
usine du groupe Renault installé à Tanger, devrait créer environ 6000 emplois
directs et 30 000 emplois indirects à l’horizon 2015. Des centaines de milliards
de dirhams ont également été investis dans de grands projets d’infrastructure à
savoir les tramways de Rabat et Casablanca, le TGV Casablanca-Tanger (20
milliards de dirhams), la construction d’autoroutes (26 milliards de
dirhams)…
Outre ces projets, la République française contribue
directement au développement du Maroc en lui octroyant des aides publiques. La
France occupe la première place comme bailleur de fonds bilatéral du Maroc, avec
2,2 milliards d’euros accordés par l’Agence Française de
Développement.
Elle est également le premier client du Maroc, avec 20,3%
des exportations absorbées par le marché français en 2011. Il s’agit notamment
de produits agroalimentaires, de produits textiles, des composants
électriques.
Rappelons qu’en décembre dernier, Jean-Marc Ayrault a
effectué une visite au Maroc qui s’est globalement focalisée sur le partenariat
économique entre les deux pays. 300 millions d’euros de contrats ont été signés
dans plusieurs domaines y compris l’Offshoring, l’automobile, le tourisme,
l’agroalimentaire.
La visite de François Hollande vient donc apporter une
sorte d’accompagnement à ces projets et capitaliser les relations entre les deux
pays.
par Amal Amellal
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