(Afriques en Lutte 04/04/2013)
Ce documentaire est une enquête sur les conséquences de
l’exploitation de l’uranium faite par la société française Areva au Gabon et au
Niger.
Le documentaire commence à Mounana, au Gabon, sur le site d’une
mine d’uranium, propriété de la COMUF, une filiale d’Areva. Après la fermeture
de la mine en 1999, les expatriés sont partis, mais les mineurs gabonais et
leurs familles sont, eux, toujours là. Depuis, personne – pas plus les autorités
locales que leur ancien employeur – ne s’inquiète de leur santé. Un danger
invisible, le radon, pourtant, les menace. Des stériles miniers radioactifs ont
en effet été utilisés pour les fondations de leurs maisons. Si cette
radioactivité est sans danger immédiat, elle peut dépasser la dose maximale
admissible recommandée sur l’année. La pollution radioactive est partout, même
dans les lieux publics.
Pendant des années, l’usine a rejeté ses déchets
radioactifs dans la rivière où les femmes continuent d’aller laver le linge et
de tremper le manioc. La filiale a démoli l’usine et déversé les gravats au fond
d’une ancienne mine à ciel ouvert, aujourd’hui remplie d’eau et profonde d’une
centaine de mètres. L’eau rejoint une rivière où les habitants se lavent et
pêchent le poisson. Tous les habitants ont la sensation d’avoir été laissés
exprès dans l’ignorance.
Au Niger, l’uranium contamine les
mineurs
Au Niger, à quelques kilomètres des deux mines d’uranium toujours
en activité exploitées pour Areva, les 85 000 habitants d’Arlit sont eux aussi
menacés. « Il y a une pollution de l’air, de l’eau, une dispersion de solides
radioactifs », assure Bruno Chareyron, un ingénieur en physique nucléaire venu
enquêter pour la CRIIRAD. Les mineurs travaillent dans une mine souterraine à
250 mètres de profondeur ; plusieurs tombent malades et meurent d’infections
pulmonaires et de cancers.
Une situation insupportable pour les juristes
et les avocats de l’association Sherpa, spécialisés dans la défense des
populations victimes de crimes économiques. En 2009, lorsque ce documentaire a
été tourné, Sherpa était parvenue à négocier avec Areva la mise en place
d’observatoires de la santé sur ces sites au Gabon et au Niger avec la
collaboration de Médecins du Monde et de la Criirad. Trois ans plus tard, à la
fin de l’année dernière, l’association constate que ces engagements ont été
insuffisamment respectés par Areva.
© Copyright Afriques en
Lutte
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