(Le Télégramme 26/07/2010)
Hier soir, al-Qaida au Maghreb a dit avoir exécuté, samedi, son otage français, Michel Germaneau, 78 ans. Mais l'Élysée a assuré n'avoir «pas de confirmation» de ce tragique épilogue.
La nouvelle est tombée hier soir peu après 21h: dans un enregistrement sonore diffusé par la chaîne al-Jazira, le chef d'al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) a annoncé l'exécution de l'otage français, Michel Germaneau, 78 ans, que l'organisation djihadiste détenait dans le désert malien et qu'une opération militaire de dernière heure n'avait pas réussi à libérer.
Conseil de défense aujourd'hui à l'Élysée
«Nous annonçons avoir exécuté l'otage français dénommé Michel Germaneau, samedi 24juillet, pour venger nos six frères tués dans la lâche opération de la France», aux côtés des forces mauritaniennes contre une unité d'al-Qaïda, a déclaré Abou Moussab Abdel Wadoud. La présidence française a toutefois indiqué qu'elle n'avait «pas de confirmation» immédiate de l'exécution de Michel Germaneau, enlevé au Niger le 19avril dernier. Le chef de l'État, Nicolas Sarkozy, a convoqué un «conseil de défense et de sécurité» aujourd'hui, a ajouté l'Élysée. Samedi, un responsable français de la Défense avait annoncé que des militaires français avaient participé, le jeudi 22juillet, à un raid avec des soldats mauritaniens dans le désert malien contre un groupe de l'Aqmi, en pensant avoir localisé l'otage. Cette opération s'était soldée par un échec, l'ancien ingénieur n'étant pas présent dans le camp de l'Aqmi attaqué par les commandos français et les unités mauritaniennes.
«Les nouvelles ne sont pas bonnes»
Hier, au Mali, des sources au sein de services de sécurité et de renseignement avaient assuré que l'inquiétude était à son comble sur le sort du Français, engagé dans l'action humanitaire. «Les nouvelles de Germaneau ne sont pas bonnes», avait déclaré l'une de ces sources. Le ministère français des Affaires étrangères avait indiqué que «depuis l'enlèvement de notre compatriote, les ravisseurs, en dépit des efforts des autorités françaises, ont refusé tout dialogue et n'ont formulé aucune revendication précise.» Et, hier soir, un responsable français avait affirmé que Paris «avait la conviction» que Michel Germaneau «était mort depuis plusieurs semaines».
«L'injustice»
Vivant à Marcoussis, dans la région parisienne, Michel Germaneau était parti au Niger pour le compte d'une association, Enmilal (entraide, en touareg), créée fin 2006, spécialisée dans le soutien à la scolarisation et à la santé. «Si l'exécution se confirme, mes deux sentiments sont la tristesse et la colère», a réagi, hier soir, Olivier Thomas, maire (PS) de Marcoussis. «Mon premier sentiment est la tristesse, l'injustice. Ça tombe sur un homme qui se dévoue aux autres», a déploré Olivier Thomas, pointant du doigt le «fanatisme religieux, quelle que soit la religion». «Mon second sentiment est la colère. Je me pose des questions, et je veux des explications.»
26 juillet 2010
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