(Les Afriques 27/07/2010)
Le 15ème sommet des chefs d’état de l’Union Africaine traitera en de cinq dossiers prioritaires dont la santé maternelle et infantile.
Sur le thème général de Santé maternelle et infantile, est venu se greffer un certain nombre de dossiers dont la Paix et Sécurité, la compétence universelle (certains dénoncent l’utilisation abusive du concept), l’affaire Hissène Habré, la réforme du conseil de Sécurité des nations unies, la transformation de l’Union Africaine en une Autorité de l’Union africaine. Autant de dossiers qui n’auront pas tous des réponses définitives, mais que les chefs d’état essayeront de faire avancer.
La Paix…
2010 a été proclamé l’année de la paix et de la sécurité en Afrique. A mi-parcours de cette année de la paix, c’est le statut quo. L’engagement africain n’a pas pu faire reculé les troubles en Somalie, la guerre larvée au Darfour alors que les incertitudes persistent au Sud-Soudan, et les violences intermittentes qui se poursuivent également en RDC, ou la LRA sévit au Nord-Est et les FDLR dans tout l’est du pays. Et puis alors que s’achevait le mondial africain de football, la capitale ougandaise subissait à quelques minutes d’intervalles deux attentats meurtriers, bilan : 80 morts. Il y a d’autre part, les situations préoccupantes en Côte-d’Ivoire, où la paix totale semble difficile à concrétiser malgré les multiples efforts des médiateurs et autres bonnes volontés. Le président de la Commission de l’Union, Jean Ping, a déclaré avoir tout fait pour accélérer cette année l’opérationnalisation de l’architecture continentale pour la paix et la Sécurité, en discussion à ce sommet.
L’utilisation abusive de la compétence universelle.
Trois précédents sommets avaient déjà examinés cette question. L’Union Africaine souhaitait une annulation pure et simple des actes d’accusations contre certaines personnalités des états africains. On pense bien entendu au président Omar El-Béchir dont la participation à ce sommet est très incertaine. Car même après son accusation de génocide par la Cour Pénale Internationale, il s’est rendu au Tchad ces derniers jours. L’Union Africaine devait au nom des états africains trouver une solution définitive à ce problème.
L’Affaire Hisssène Habré.
Il faut dire que le président Wade du Sénégal a été parmi les tous premiers chefs de d’état à fouler le sol ougandais. Il aura de nombreux tête à tête avec ses pairs sur le dossier Hisssène Habré, mais aussi, on s’en doute, sur son grand projet d’énergie solaire pour l’Afrique. Le ministre sénéglais des affaires étrangères, Madické Niang, a été très actif pour préparer le terrain pour son président.
La reforme du Conseil de sécurité.
L’Afrique sur ce dossier est très claire: Le continent veut deux sièges de membres permanents, et cinq sièges non permanents. Est-ce possible? Pourquoi pas, diront certains. L’envoyé spécial du premier ministre japonais a dit souhaiter voir l’Afrique admise au Conseil de Sécurité des Nations Unies. Mais au delà de cette requête, l’Afrique voudrait être représenté à tous les organes de prise de décision des Nations Unies. Et les critères de sélection des prochains membres africains du conseil de sécurité seront règles par l’Union elle-même.
Le passage de l’Union a l’Autorité.
Les experts de l’Union ont beaucoup planché sur cette question. On ne s’attend pas à ce que le présent sommet prenne une décision définitive sur ce sujet, mais la réflexion avance. Le défi de cette transformation se situe au niveau des textes juridiques qui animent et garantissent la vie de l’Union. Donc cela prendra encore quelques longs mois voire quelques années. Mais le hic c’est que des nombreuses résolutions de l’Union Africaine souvent très importantes n’ont toujours pas été ratifiés et mis en œuvre. Ce qui inquiète. L’avantage de ce passage au statut d’Autorité c’est que cela permettra à l’Union Africaine de représenter valablement les états Africains dans certaines instances internationales en parlant légalement en leur nom.
Un sommet pour les ougandais ?
Comme dans de nombreuses capitales africaines, les embouteillages sont monstres à Kampala. Taxi, bora bora (moto-taxi) et véhicules privés ou commerciaux se disputent les routes et même les trottoirs au grand dam des policiers qui tout de blanc vêtus tentent de rendre plus fluide la circulation. Un micro –trottoir réalisé dans les rues de Kampala nous permet d’affirmer que les populations ougandaises en général comme c’est d’ailleurs souvent le cas ne se sentent pas concernées par ce sommet. Mais la presse ougandaise privée et d’Etat semble vouloir pleinement profiter de ce sommet pour améliorer un contenu monotone.
L’on découvre chaque jour que les services de sécurité essayent d’être très créatifs pour que le Centre de Conférence de Munyonyo ou se déroulera le sommet, soit imprenable, et imperméable a toutes tentatives d’infiltration de la part de n’importe quel groupe terroriste. De gros camions barrent l’accès principal du centre de conférence et il faut obligatoirement passer trois ou quatre portes de détecteurs de métaux et subir une fouille de bagages, sacs à mains et autres cartables des conférenciers.
Dave Barraud, envoyé spécial à Kampala
© Copyright Les Afriques
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire