(Les Afriques 03/01/2011)
Des câbles de WikiLeaks publiés par El Pais révèlent que le défunt Oumar Bongo aurait détourné 30 millions d'euros de la Banque des Etats d'Afrique centrale (BEAC) pour financer des candidats de droite et de gauche, dont Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy. L’UMP dément.
Les arcanes de la politique se délient encore un peu plus, sur la scène internationale, avec les dernières confidences de WikiLeaks entre le Gabon et la France. En deux mots, Omar Bongo, ex-président de ce pays d’Afrique (centre-ouest) aurait détourné des deniers publics pour financer le parti de Sarkozy. Selon des notes diplomatiques américaines publiées, mercredi 29 décembre sur le site d'El Pais, il aurait détourné de la Banque des Etats d'Afrique centrale (BEAC) près de 30 millions d'euros (19,7 milliards de F CFA) pour financer des partis français. Les allégations d’alors de Valérie Giscard d’Estaing, accusant l’ex-président Chirac d’avoir été sponsorisé par un certain Omar Bongo pour sa campagne de 1981, auraient-elles quelque chose de vrai ?
Quoiqu’il en soit, les réactions n’ont pas tardé. Ainsi Dominique Paillé, porte-parole de l'UMP, a trouvé, jeudi 30 décembre, «totalement fantaisiste» cette information. Interrogés par des confrères de l'AFP, il invite à la prudence d’autant plus que les notes citées utilisent le conditionnel, ce qui démontre la très grande fragilité de ces accusations.
Bongo le bien-aimé
Si une infime partie des medias est revenue sur ce « secret » révélé au grand jour, nombre de grands titres ne l’ont traité que superficiellement. C’est d’autant plus surprenant que les deux plus grands partis politiques français, notamment le PS et l'UMP, qui seraient concerné et auraient accepté de l’argent détourné, avec une mention spéciale pour Chirac et Sarkozy. Textuellement, le message diplomatique dévoilé seulement 4 jours après la mort d'Omar Bongo, en juin 2009, par un haut fonctionnaire de la BEAC à un diplomate de l'ambassade américaine au Cameroun, disait ceci : « Les dirigeants gabonais ont utilisé les fonds détournés pour leur enrichissement personnel et, suivant les instructions de Bongo, ont remis une partie de l'argent à des partis politiques français, y compris en soutien au président Sarkozy... L'argent aurait profité aux deux camps, mais surtout à droite, en particulier à Chirac mais aussi Sarkozy ».
D. M.
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