(BBC Afrique 26/07/2010)
L'inculpation du président soudanais Omar el-Béchir pour génocide au Darfour « porte atteinte à la paix et à la sécurité en Afrique », selon le président en exercice de l'Union Africaine, le président du Malawi Bingu wa Mutharika.
Le chef d'Etat du Malawi a appelé ce dimanche à Kampala « à trouver une solution » au problème posé selon lui par les différents mandats d'arrêt lancés par la Cour pénale internationale contre le président soudanais, dans un discours prononcé dans la capitale ougandaise à l’ouverture du sommet de l'Union Africaine.
« Mettre un chef d'Etat en exercice sous le coup d'un mandat d'arrêt porte atteinte à la solidarité africaine, ainsi qu'à la paix et à la sécurité en Afrique pour lesquelles nous nous sommes battus pendant des années », a déclaré Bingu wa Mutharika. « De façon générale, on s'inquiète en Afrique de ce que l'émission d'un mandat d'arrêt contre un président dûment élu constitue une violation des principes de souveraineté garantis par la charte des Nations unies et par celle de l'Union africaine », a ajouté M. Mutharika.
Déjà inculpé depuis l'an dernier pour crimes de guerre et crimes contre l'Humanité au Darfour, le président soudanais Béchir est depuis le 12 juillet sous le coup d'un nouveau mandat d'arrêt de la CPI, cette fois pour génocide dans cette région de l'ouest du Soudan. Les pays membres de l'UA ont déjà prévenu qu'ils ne comptaient pas appliquer ces mandats d'arrêt, accusant la CPI de concentrer ses poursuites contre les seuls responsables africains.
L'UA reproche également à la CPI de privilégier le seul aspect juridique du conflit au Soudan, et de mettre ainsi en péril le processus de paix dans ce pays, y compris le référendum par lequel le Sud-Soudan doit décider ou non de devenir indépendant en janvier prochain. Le président en exercice de l'UA a espéré à ce propos que le nouveau gouvernement soudanais issu des élections d'avril fera en sorte que le référendum prévu en janvier 2011 ait lieu comme prévu, pour faire encore avancer la paix dans la région.
La CPI est de plus en plus décriée. Beaucoup d'experts la qualifient maintenant de Cour Politique Internationale.
Les images de soldats de Georges Bush et de Tony Blair torturant les prisonniers irakiens sont encore fraiches dans les mémoires, pourtant la CPI n'a ouvert aucune enquête et aucun mandat d'arrêt ne pése ni sur Georges Bush ni sur Tony Blair pour "crimes de guerre et de crimes contre l'humanité" en Irak.
La CPI est utilisée par des pays occidentaux pour régler des comptes politiques et/ou economiques. Le pétrole du Soudan semble être le seul motif ayant poussé les Etats-Unis notamment à faire émettre par la CPI des mandats d'arrêt pour écarter Omar el-Béchir, leader politique gênant leur objectif de contrôle du pétrole au sud-Soudan. L'autre objectif occidental est de scinder le Soudan en deux Etats comme cela a été fait en Somalie avec la création du Somaliland. Les chefs rebelles dont les troupes ménent des exactions au Darfour, comme Wahid el-Nour, vivent paisiblement dans les capitales occidentales d'où ils rejettent constamment tous les appels à la paix au Darfour.
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