(Les Echos 26/07/2010)
L'Union africaine réunie en sommet à Kampala a décidé de rejeter une demande de la Cour pénale internationale d'ouvrir un bureau africain.
"L'UA a rejeté une demande de la CPI d'ouvrir un bureau en Afrique", a indiqué sous couvert d'anonymat un diplomate d'un pays membre de l'organisation continentale.
Le rejet de cette demande, décidé lors d'une réunion préparatoire samedi soir, doit être entériné par les chefs d'Etat de l'UA d'ici la fin de leur sommet mardi, a ajouté cette source diplomatique.
La CPI avait sollicité l'ouverture d'un bureau à Addis Abeba, siège de l'UA, afin d'améliorer le dialogue avec cette organisation et de mieux faire comprendre son action en Afrique.
L'Union africaine accuse la CPI d'"acharnement" contre l'Afrique, selon l'expression du président de la Commission de l'UA Jean Ping, en faisant valoir que toutes les poursuites engagées à ce jour par la juridiction internationale l'ont été contre des personnalités ou des dirigeants africains.
Les pays de l'UA ont prévenu qu'ils refuseraient notamment de mettre à exécution un mandat d'arrêt contre le président soudanais Omar el-Béchir, inculpé depuis 2009 par la CPI pour crimes de guerre et crimes de l'humanité ainsi que, depuis le 12 juillet, pour génocide dans la province soudanaise du Darfour.
La CPI est de plus en plus décriée. Beaucoup d'experts la qualifient maintenant de Cour Politique Internationale.
Les images de soldats de Georges Bush et de Tony Blair torturant les prisonniers irakiens sont encore fraiches dans les mémoires, pourtant la CPI n'a ouvert aucune enquête et aucun mandat d'arrêt ne pése ni sur Georges Bush ni sur Tony Blair pour "crimes de guerre et de crimes contre l'humanité" en Irak.
La CPI est utilisée par des pays occidentaux pour régler des comptes politiques et/ou economiques. Le pétrole du Soudan semble être le seul motif ayant poussé les Etats-Unis notamment à faire émettre par la CPI des mandats d'arrêt pour écarter Omar el-Béchir, leader politique gênant leur objectif de contrôle du pétrole au sud-Soudan. L'autre objectif occidental est de scinder le Soudan en deux Etats comme cela a été fait en Somalie avec la création du Somaliland. Les chefs rebelles dont les troupes ménent des exactions au Darfour, comme Wahid el-Nour, vivent paisiblement dans les capitales occidentales d'où ils rejettent constamment tous les appels à la paix au Darfour.
(COC)
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